L’histoire et la modernité au MNBAQ

Carl_Trahan

Le printemps tarde à arriver, mais le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) est prêt pour la saison printanière avec deux nouvelles expositions au rez-de-chaussée du pavillon Gérard-Morisset. L’une des expositions Parce qu’il y a la nuit est consacrée au récipiendaire du prix MNBAQ, Carl Trahan. L’autre exposition, Le temps file allie l’art actuel et l’art ancien de la collection du MNBAQ à travers la vanité.

Carl Trahan fasciné par l’Allemagne et l’Italie

L’exposition d’une vingtaine d’oeuvres dont 14 ont été acquis par le MNBAQ nous amène dans l’histoire sombre de l’Allemagne et de l’Italie à l’époque d’Hitler et de Mussolini. Carl Trahan nous accueille dans la rotonde devant la salle consacrée à l’exposition avec un néon présentant le mot Ewig, éternel en allemand. Ce mot était souvent employé par les nazis dans leur propagande.

C’est lors d’un séjour en Allemagne et d’une résidence en Italie que Carl Trahan a découvert en profondeur le langage nazi et le Manifeste du futurisme. « J’avais envie de comprendre qu’est-ce qui avait amené à ça et en apprenant l’allemand, je me suis intéressé aux liens entre la langue et le régime nazi », explique l’artiste.

Par le truchement de l’écriture, du dessin et des néons aux éclats vifs, l’artiste nous plonge dans une réflexion sur les effets bouleversants de la modernité, le poids des mots et les failles de la traduction. Parmi les oeuvres, Avevamo vegliato, reprend la phrase initiale du premier Manifeste du futurisme, de Marinetti en Italien et en Français, « Nous avions veillé toute la nuit mes amis et moi ».

L’artiste montréalais a recouvert le papier de graphite pour faire ressortir en pointillé lumineux la promesse de ces mots, associés au futur et à la venue du jour.Dans une petite salle, une œuvre inédite de Carl Trahan nous invite à lire un poème futuriste de Anna Maria Mazza sur les murs, en néon blanc peint en noir.

L’artiste sera en performance dans la salle d’exposition vendredi de 12h à 17h. Une visite spéciale commentée par Bernard Lamarche aura lieu le 19 avril.

Le temps file

Le temps file. La vanité dans la collection du MNBAQ propose une cinquantaine d’œuvres allant de l’art ancien à l’art actuel pour nous faire réfléchir sur le caractère éphémère de notre vie.

En parcourant l’exposition, les visiteurs pourront apprécier des oeuvres qui évoquent les diverses transitions des cycles naturels et interrogent le temps et sa fuite.Vanité de Harmen van Steenwyck

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Parmi les œuvres, on peut admirer La Bécasse de Suzor-Côté, Vanité de Harmen van Steenwyck, Mahakala bombardant le conditionnement mental de Sylvain Boutillette et Still Life with Monkeys d’Evergon.

De plus, l’artiste Claudie Gagnon a été invité pour l’occasion à créer une installation spécifique pour l’exposition, Nature morte aux fleurs avec fromage, que l’on peut apercevoir à travers un miroir truqué.

Lorsqu’on entre dans l’espace où se trouve l’installation, on peut observer la détérioration lente des matières organiques. Cette œuvre rappelle que notre existence, comme celle des fleurs, est éphémère et fragile.

L’auteure Véronique Grenier, pour sa part, a été conviée à signer une création littéraire que l’on peut entendre en utilisant notre cellulaire ou en louant tablette du musée.

Les deux expositions sont présentées jusqu’au 24 septembre au Musée national des beaux-arts du Québec.

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