« Québec, ville éponge » pour une cité plus écologique

Le Conseil régional de l’environnement de la Capitale-Nationale (CRE) vient de lancer son programme « Québec, ville éponge », qui vise à intégrer le concept de ville éponge dans le paysage urbain pour aider la Capitale-Nationale à faire face à plusieurs problématiques d’urbanisation. Édifices à logements sociaux et même le site du centre commercial Fleur de Lys sont notamment dans sa mire.

« Québec, ville éponge » pour une cité plus écologique | 23 novembre 2020 | Article par Julie Rheaume

Crédit photo: Google Street View

Le Conseil régional de l’environnement de la Capitale-Nationale (CRE) vient de lancer son programme « Québec, ville éponge », qui vise à intégrer le concept de ville éponge dans le paysage urbain pour aider la Capitale-Nationale à faire face à plusieurs problématiques d’urbanisation. Édifices à logements sociaux et même le site du centre commercial Fleur de Lys sont notamment dans sa mire.

De concert avec plusieurs partenaires, le programme du CRE permet de favoriser l’essor des projets d’aménagements écologiques de gestion des eaux sur le territoire.

Qu’est-ce qu’une « ville éponge »? « On veut ramener la nature en ville. Dans les milieux naturels, les eaux (de pluie) s’infiltrent dans le sol. En milieu urbain, elles se déversent directement dans les cours d’eaux, ce qui peut causer des inondations dans certains secteurs » et aussi avoir un impact sur la qualité de l’eau, indique David Viens, coordonnateur de projets au CRE, en entrevue téléphonique le 23 novembre.

« La façon dont nous concevons nos villes entraîne une imperméabilisation des sols qui cause plusieurs enjeux dont l’augmentation des îlots de chaleurs et des inondations, en plus d’impacts importants sur la qualité des cours d’eau. Puisque l’infiltration naturelle dans le sol n’est pas possible, l’eau s’accumule plus rapidement à la surface et augmente le débit des eaux de ruissellement, chargées de contaminants, qui s’acheminent directement aux cours d’eau via les systèmes d’égout », explique quant à elle Sarah Verret, chargée de projets au Conseil régional de l’environnement de la Capitale-Nationale, dans un communiqué.

« La solution? Intégrer des infrastructures vertes dans la gestion des eaux de ruissellement, comme un jardin de pluie ou un bassin de rétention », indique David Viens.

Le programme « Québec, ville éponge » compte ramener la nature en ville et innover en matière de rétention et d’infiltration des eaux de pluie en milieu bâti en stimulant la multiplication des infrastructures vertes de gestion des eaux pluviales : jardins de pluie, fossés/noues végétalisés, bassins de biorétention ou stationnements perméables, entre autres, précise le CRE.

De tels moyens ont non seulement un impact sur la qualité des eaux et de l’environnement, ils ajoutent également à la qualité de vie des citoyens, de dire M. Viens au bout du fil.

Fleur de Lys

Immense zone asphaltée, le stationnement du centre commercial Fleur de Lys manque cruellement de verdure. « Fleur de Lys est le plus gros îlot de chaleur à Québec », fait d’ailleurs remarquer David Viens.

Afin de remédier à cette problématique, une place publique sera d’ailleurs construite autour du garage de l’ancien magasin Sears. On y retrouvera un système de gestion des eaux dont la nature reste à déterminer et on y plantera une quarantaine d’arbres, de dire M. Viens.

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Ce dernier tient d’ailleurs à souligner la bonne collaboration des frères Jonathan et William Trudel, de Trudel Alliance, les propriétaires du centre commercial.

Les travaux à Fleur de Lys étaient prévus durant l’été 2020, mais l’implantation d’une clinique de dépistage de la COVID-19 est venue chambouler les plans. Normalement, les travaux devraient se faire l’année prochaine, précise David Viens.

Rappelons que Fleur de Lys accueillera un campus de l’Université du Québec à Trois-Rivières à l’été 2021 dans les locaux de l’ancien Sears. Le secteur est aussi appelé à se transformer en « milieu de vie » dont les plans doivent être dévoilés prochainement.

Quelques projets

Dans le cadre du programme « Québec, ville éponge », un jardin de pluie permettant de gérer une partie des eaux de ruissellement d’un stationnement d’un des complexes immobiliers de l’Office municipal d’habitation de Québec (OMHQ) a été réalisé cet été sur le boulevard Père-Lelièvre, dans le secteur Vanier, dit M. Viens. Une quarantaine d’arbres ont également été plantés sur le site.

L’expérience s’est montrée concluante mais n’est pas encore terminée, selon le coordonnateur de projets. On procédera à de nouvelles plantations sur le site au printemps 2021.

«  La collaboration du CRE Capitale-Nationale nous a permis de voir les choses différemment et d’avoir l’opportunité de mettre en place des mesures concrètes de rétention d’eau tout en augmentant le couvert végétal de l’ensemble immobilier en question. Il est évident que l’OMHQ poursuivra ses efforts pour avoir, à son échelle, un impact positif sur l’environnement et la qualité de vie des citoyens de la Ville de Québec, en s’appuyant sur des partenaires tels que le CRE-Capitale-Nationale », a quant à lui soutenu Candido Dias, agent de développement pour l’OMHQ, par voie de communiqué.

Un autre édifice de l’OMHQ situé à Charlesbourg est également dans la ligne de mire du Conseil régional de l’environnement de la Capitale-Nationale, rapporte M. Viens, afin d’y subir des travaux du même genre.

Le centre Frédéric-Back, qui abrite des organismes culturels comme le théâtre Premier Acte, des entreprises d’économie sociale et des groupes environnementaux dont le CRE de la Capitale-Nationale, fait présentement l’objet d’un agrandissement. Le stationnement du bâtiment situé au 870, avenue de Salaberry fera lui aussi l’objet d’une cure de rajeunissement « verte ».

Orientations et partenariats

« Pour réaliser ces projets d’infrastructures vertes de gestion des eaux, le CRE Capitale-Nationale agit sous cinq orientations d’actions : orienter les pratiques de gestion des eaux par le développement et la mise en œuvre d’un plan d’action stratégique de gestion des eaux pluviales et de verdissement urbain; outiller les concepteurs, gestionnaires/promoteurs immobiliers, ingénieurs, architectes et paysagistes par des formations et des outils d’aide à la décision; accompagner à titre d’expert-conseil la conception de projets-pilotes; assister, co-concevoir et construire des aménagements verts de gestion des eaux; et multiplier les innovations en matière de gestion des eaux pluviales en milieu urbain via la promotion et la création de nouveaux partenariats », indique le CRE dans son communiqué.

Afin de réaliser ces orientations, le CRE compte sur plusieurs partenaires soit l’Association forestière des deux rives, AGIRO, le Bureau de normalisation du Québec, Ça Marche Doc, le Centre culture et environnement Frédéric-Back, le Centre Intact d’adaptation au climat (Faculté de l’environnement de l’Université Waterloo), la Communauté métropolitaine de Québec, Conception Perma-Nourricière, le Conseil régional de l’environnement et du développement durable de l’Outaouais, le Conseil régional de l’environnement de Montréal, Groupe A, Les Ateliers Ublo, l’Organisme des bassins versants de la Capitale, l’Organisme de bassin versant de la Yamaska, l’Office municipal d’habitation de Québec, Trudel Alliance, le Réseau d’agriculture urbaine de Québec, Vivre en ville et la Ville de Québec.

Le programme a aussi reçu un appui de partenaires financiers (Intact Assurance, Jour de la Terre, Programme de préparation à l’investissement du gouvernement du Canada), soit près de 500 000$ en subventions. Cette somme permettra au CRE Capitale-Nationale d’aller de l’avant avec ce programme et de notamment mettre en place plusieurs projets-pilotes au cours des deux prochaines années.

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