Le quartier Saint-Sacrement regorge de rues dont les noms représentent des gens qui ont façonné l'histoire de la ville, de la province ou du Canada. Aujourd'hui, si vous le voulez, nous en découvrirons quelques-uns. Vous verrez que chacun possède un parcours très différent et unique.
La tête en l’air 4 : des lettres et des notes
Le quartier Saint-Sacrement regorge de rues dont les noms représentent des gens qui ont façonné l’histoire de la ville, de la province ou du Canada. Aujourd’hui, si vous le voulez, nous en découvrirons quelques-uns. Vous verrez que chacun possède un parcours très différent et unique.
Avenue Calixa-Lavallé
Date de dénomination, 20 avril 1917. Natif de Verchères, Calixa Lavallée (1842-1891) fut célèbre pour avoir composé la musique du Ô Canada. Sa jeune carrière musicale débuta par l’apprentissage du piano et du violon. Dès l’âge de 15 ans, il gagne un concours instrumental aux États-Unis. Il entreprend donc une tournée en Amérique du Sud, aux Antilles et au Mexique. Après avoir vécu aux États-Unis où il présente ses premières œuvres, il passe deux ans à Paris, de 1873 à 1875. De retour au Québec, il gagne sa vie à la fois comme compositeur, chef d’orchestre et professeur de musique. Puis, lors d’un stage de deux ans dans la ville de Québec, alors qu’il est organiste à l’église St Patrick, Lavallée compose pour la Convention nationale des Canadiens français la musique du Ô Canada. Plus tard, le juge Adolphe Routhier écrira les paroles. La pièce, le Ô Canada, sera jouée pour la toute première fois au pavillon des Patineurs de Québec, obtient un succès décisif et sera adoptée plus tard comme hymne national du Canada. En 1879, Lavallée regagne les États-Unis et devient organiste et maître de chapelle de la cathédrale de Boston, ville où il vivra jusqu’à sa mort. Lavallée est considéré comme l’un des premiers musiciens de calibre entièrement professionnel nés au Canada et aussi l’un des véritables pionniers de la musique dans son pays et même aux États-Unis. À l’exception de l’Ô Canada, son œuvre, constituée d’opéras, de marches et de cantates de facture traditionnelle, demeure malheureusement méconnue.
Avenue Sir-Adolphe-Routhier
Date de dénomination, 18 avril 1947. Natif de Saint-Placide, sir Adolphe-Basile Routhier (1839-1920) est tour à tour magistrat, essayiste, critique littéraire et romancier. Son nom reste surtout associé à son poème Ô Canada, composé sur la musique de Calixa Lavallée et joué pour la première fois à Québec, le soir du 24 juin 1880. Le Ô Canada s’imposera très vite comme hymne national du Canada. Admis au barreau en 1861, Routhier pratique le droit à Kamouraska. Nommé juge à la Cour supérieure pour le district du Saguenay en 1873, il est transféré par la suite à celui de Québec en 1889. ll devient alors juge de la Cour de l’Amirauté en 1897 et occupe la chaire de droit civil, puis celle de droit international à l’Université Laval où il a fait ses études. En 1904, il est promu juge en chef à la Cour supérieure. En parallèle, sir Adophe Routhier écrit beaucoup : essais critiques, portraits littéraires, esquisses historiques, récits de voyage, poèmes, romans, et même un drame, Montcalm et Lévis. Écrivain très populaire, Routhier est le digne représentant de l’élite bien-pensante du 19e siècle.
Avenue Louis-Fréchette
Date de dénomination, le 6 mai 1949. Natif de Lévis, le poète, conteur, dramaturge et journaliste Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) est l’homme de lettres le plus en vue du Québec pendant le dernier quart du 19e siècle. Cet habitué de la librairie d’Octave Crémazie à Québec publie son premier recueil de vers en 1863. Reçu avocat l’année suivante, il ouvre un bureau à Lévis et fonde deux journaux qui tombèrent rapidement dans l’oubli. En 1866, il s’installe à Chicago et y reste pendant cinq ans, une période pendant laquelle il se fait connaître au Québec, grâce surtout à La Voix d’un exilé (1867), un long poème franchement opposé à la Confédération. De retour à Québec, il fait une incursion en politique comme député du comté de Lévis au Parlement fédéral (1874 à 1878), puis s’installe à Montréal, se consacrant à la littérature et au journalisme. En 1880, l’Académie française consacre son recueil de poésie Les Fleurs boréales. Fréchette publie à Paris La Légende d’un peuple (1887), influencée par Victor Hugo, où il met en vers épiques les grands épisodes de l’histoire du Canada. Il continue à écrire des vers romantiques – plus de 400 poèmes –, mais il s’exerce maintenant à la prose, et avec succès : ses contes et ses portraits, surtout Originaux et Détraqués (1892) ainsi que ses Mémoires intimes (publiées en 1971), demeurent la partie la plus intéressante de son œuvre. Fréchette écrit aussi pour le théâtre. Notons que la commission scolaire de Lévis se nommait Commission scolaire Louis-Fréchette dont les bureaux étaient sur la rue Champagnat.
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