Aujourd'hui nous allons parcourir quelques noms de rues du quartier Saint-Sacrement qui rappellent la riche histoire de la Ville de Québec et du quartier. Levons ensemble le voile sur quelques-unes d'entre elles.
La tête en l’air 2
Aujourd’hui nous allons parcourir quelques noms de rues du quartier Saint-Sacrement qui rappellent la riche histoire de la Ville de Québec et du quartier. Levons ensemble le voile sur quelques-unes d’entre elles.
Avenue Holland
On la connaît maintenant sous ce nom depuis avril 1924. Anciennement, elle portait le nom de Stuart road. Vous le devinerez facilement, cette avenue a été nommée ainsi, car elle traverse l’ancien domaine du major Samuel Johannes Holland (né en 1728 à Nimègue, Pays-Bas, mort à Québec le 28 décembre 1801) officier, ingénieur militaire et arpenteur général de la province de Québec. Samuel J. Holland a donné au monde de l’arpentage québécois ses lettres de noblesse. Le nom Holland est dans la toponymie de plusieurs provinces.
Avenue Ernest-Gagnon
Date de dénomination, 18 avril 1947. Originaire de Louiseville, Ernest Gagnon ( 1834-1915 ) est à la fois organiste, folkloriste, professeur, historien, homme de lettres et haut fonctionnaire. L’organiste de l’église Saint-Jean-Baptiste (1853-1864) et de la basilique de Québec (1864-1876) est aussi membre fondateur de l’École normale Laval en 1857 et son premier professeur de musique pendant 20 ans.
De plus, Ernest Gagnon est le fondateur de l’Union musicale de Québec et de l’Académie de musique de Québec. Mais c’est surtout parce qu’il est l’un des premiers à avoir voulu préserver le patrimoine musical des Québécois que Gagnon est passé à la postérité. La famille Gagnon aura tenu l’orgue de la basilique de Québec durant près d’un siècle (1864-1961) puisqu’après Ernest, viendront son frère Gustave, puis le fils de ce dernier, Henri.
Rue Marie-Rollet
Anciens toponymes : rue Kitchener et rue McDonald. Date de dénomination, 25 août 1933. Une première hypothèse voudrait que cette rue honore la mémoire de la Française Marie Rollet (vers 1590-1649) qui débarque à Québec en 1617 avec son mari, l’apothicaire Louis Hébert, et leurs trois enfants, Anne, Guillaume, et Guillemette.
Il s’agit de la première famille française à s’installer en Nouvelle-France et à y vivre d’agriculture. Elle aide son mari à soigner les malades et partage son intérêt pour les « sauvages », en s’occupant particulièrement de l’instruction des jeunes filles et garçons amérindiens.
Deux ans après la mort de Louis Hébert, elle épouse Guillaume Hubou. Marie Rollet meurt à Québec, en laissant son deuxième mari, sa seule fille survivante, Guillemette mariée à Guillaume Couillard, et de nombreux petits-enfants.
Une seconde hypothèse voudrait plutôt que cette rue soit nommée ainsi en l’honneur de l’épouse de Samuel Johannes Holland (voir aussi Samuel-Holland), la Québécoise Marie-Joseph Rollet. La proximité des rues Samuel-Holland et Marie-Rollet va d’ailleurs dans le sens de cette dernière hypothèse.
Il est possible qu’en 1762 Marie-Joseph, alors âgée de 21 ans, se soit mise en ménage avec Holland et qu’un fils et une fille étaient déjà nés de cette union de fait. Il est probable que le mariage avec Marie-Joseph ait été contracté peu après 1772. Cette officialisation tardive de leur union vient du fait que Holland était déjà marié à une Néerlandaise dont il s’était séparé en 1754. Holland aurait néanmoins pu épouser Marie-Joseph après avoir réussi à obtenir un avis de juges en vertu duquel un mariage avec celle-ci serait légal.
Le couple aurait eu en tout dix enfants. À l’Île-du-Prince-Édouard, on se souvient de leur fils John Frederick comme l’un des fondateurs de la colonie. À partir de 1802 environ, Marie-Joseph, devenue veuve, serait allée s’y installer avec son fils.
Rue Eymard
La rue Eymard a été adopté le 18 novembre 1921. Ce nom rappelle le souvenir de saint Pierre-Julien Eymard qui fonde, à Paris en 1856, la Congrégation du Très-Saint-Sacrement vouée à la glorification de l’eucharistie par l’exposition et l’adoration du saint Sacrement. La congrégation est abolie en France en 1903 et ses religieux se dispersent dans le monde. Ils s’établissent notamment à Québec en 1915 et sont à l’origine de la fondation de la paroisse du Très-Saint-Sacrement, communément appelée paroisse Saint-Sacrement.
Non loin de l’avenue Eymard se trouve l’imposante église du Très-Saint-Sacrement construite entre 1920 et 1923. Comme vous le constatez, chaque rue ou avenue nous offre un cours sur notre histoire locale. Plus que jamais, dorénavant, avoir la tête en l’air n’aura jamais été aussi enrichissant pour la connaissance.
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