Pour ceux qui ont la chance de circuler régulièrement dans le quartier Montcalm, vous avez probablement remarqué de très belles villas bien entretenues. Elles sont, sans contredit, les témoins des premières années du quartier.
Quelle richesse patrimoniale dans le quartier Montcalm
Pour ceux qui ont la chance de circuler régulièrement dans le quartier Montcalm, vous avez probablement remarqué de très belles villas bien entretenues. Elles sont, sans contredit, les témoins des premières années du quartier.
Bien sûr, elles étaient la propriété de gens bien nantis qui, pour leur bien-être, souhaitaient quitter le centre-ville ou les quartiers populaires pour les grands espaces, la tranquillité et surtout un endroit idéal pour élever des enfants. Dans le contexte du temps, ces grands espaces se trouvaient donc en banlieue. Il en existait une vingtaine de villas au XIXe siècle, cependant l’urbanisation en fit disparaître quelques-unes. Si vous le voulez, suivez-moi, je tenterai de vous en faire découvrir trois.
La Villa Westfield ou Altamont
Cette villa se retrouve au 430 chemin Sainte-Foy, coin Désy. De conception italienne, la littérature indique qu’elle aurait été construite autour de 1820 par le contrôleur des douanes du port de Québec, Charles Grey Stuart. L’heureux propriétaire était le riche marchand de bois John Thompson fondateur de la Thompson et cie. En 1870, la villa devient propriété de David Alexander Ross, député et avocat, qui la rebaptise Altamont, à cause de sa position surélevée. Entourée d’arbres et de jardins, elle offrait une magnifique vue sur la vallée de la rivière Saint-Charles. Cette villa fut transformée en immeuble à bureaux dans les années 60 et rénovée dans les années 80 pour lui redonner son allure originale.
La villa Bijou
Quoique difficile à distinguer de la rue, elle est maintenant bien harmonisée au centre du monastère des soeurs de Saint-Joseph-de-Saint-Vallier, en face de l’école Anne-Hébert au 560 chemin Sainte-Foy. Construite en 1860 par l’architecte Harry Staveley pour l’homme d’affaires bien connu à l’époque, Andrew Thomson. Plus tard en 1874, M. Thomson décide de la reconstruire en maison de style Second Empire. En 1911, la villa a été transformée en couvent et de nombreux ajouts – dont un magnifique oratoire – l’ont entouré dans les années suivantes pour former un grand ensemble conventuel. Malgré toutes ces transformations, heureusement le bâtiment d’origine a conservé ses particularités : toit Mansart, encadrements de pierres de taille sculptées, fenêtres à guillotine, etc. Contrairement aux deux autres villas, la Bijou possède toujours son domaine. De nos jours, 87 soeurs, 60 employés oeuvrent pour les élèves du primaire de l’Institut Saint-Joseph. Tout un changement de vocation me direz-vous!
La villa Sans Bruit
Située au 874 avenue Brown la villa a été construite en 1860 par l’architecte Harry Staveley pour la famille Caldwell. À noter qu’à l’origine c’était la rue Brown qui, vers 1904, s’est transformée en avenue. L’avenue Brown (William Henry Brown, ancien maire de Ville-Montcalm) était à l’époque l’entrée privée qui menait à la villa Sans-Bruit. Quelque part entre deux immeubles des années 40, se cache aujourd’hui le seul bâtiment de Québec, tout comme l’ancienne prison des Plaines, construit en pierre de Cap-Rouge, un matériau très prisé au XIXe siècle. Aujourd’hui, l’édifice est devenu un immeuble de six logements, propriété de Bertrand Denux depuis 1977. Son nom, Sans-Bruit, « n’est pas très réaliste », selon le propriétaire, qui réside dans un grand appartement, pas mieux insonorisé que les logis normaux. On assure que les fenêtres sont d’origine.
Voilà qui termine ma première tournée des belles d’autrefois. Le quartier Montcalm, à l’instar de la Ville de Québec, est un grand livre d’histoire qui regorge de belles découvertes pour meubler votre mémoire. Bonnes découvertes!
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