Le conseil de quartier de Montcalm dit oui à la densification douce
Le conseil de quartier de Montcalm a tenu deux consultations publiques jeudi soir pour le 860-880 Père-Marquette et le 1071 avenue des Braves dans le quartier Montcalm. Les membres du conseil de quartier ont recommandé au conseil d’arrondissement de la Cité-Limoilou de dire oui aux deux demandes afin de favoriser la venue de nouveaux citoyens dans le quartier tout en préservant certains caractères des deux bâtiments.
Dans les deux cas, l’objet de la demande était de changer la vocation ou une partie de la vocation, qui à l’heure actuelle des choses, avec les changements du mode de vie des Québécois, ne répond plus aux critères du zonage. Le 1071 avenue des Braves est une grande maison composée de 12 chambres et de deux cuisines. Le propriétaire de la maison, Michel Bussières loue la maison en deux logements distincts, ce qui n’est pas autorisé sur l’avenue des Braves dont le caractère est voué à des maisons unifamiliales. Cependant, monsieur Bussières a mentionné selon ses recherches que la maison a été construite en deux fois et qu’à l’origine une partie de la maison abritait le personnel et l’autre partie, les propriétaires. Avant qu’il achète la maison, celle-ci appartenait à une congrégation religieuse et que 11 religieuses vivaient dans la maison.Des propriétaires de l’avenue des Braves se sont exprimés contre le changement de zonage en évoquant le caractère patrimonial de l’avenue avec un cachet distinct qui attire les touristes. Marc-Antoine Adam a justifié son refus en disant que de pouvoir transformer les maisons de l’avenue des Braves allait enlever le caractère historique des maisons et entrainer un morcellement du patrimoine. Ce à quoi le propriétaire a répondu qu’il n’avait aucunement l’intention de changer le caractère patrimonial de la maison ou de construire une immense terrasse. D’autres propriétaires ont demandé si le consulat de France pour des raisons de sécurité parce que la résidence du consul est sur l’avenue des Braves et le gouvernement fédéral parce l’avenue lui appartient ont été prévenus du caractère locatif de la maison. La Ville a répliqué que ni le consulat de France ni le gouvernement fédéral n’avaient leur mot à dire sur l’aménagement des terrains situés sur l’avenue des Braves. La représentante de la Ville, madame Toupin qui est urbaniste a aussi précisé que la demande de Michel Bussières n’allait pas créer un précédent puisqu’il y a eu déjà d’autres autorisations de ce type sur l’avenue des Braves.Dans la seconde consultation publique de la soirée, le 860-880 rue du Père-Marquette, la demande du requérant, Yves Doyon, président du groupe Norplex, qui est propriétaire de la bâtisse, était de permettre la création d’une trentaine de logements sur trois étages tout en conservant la fonction communautaire au rez-de-chaussée et au sous-sol. Monsieur Doyon a justifié sa demande en expliquant qu’une grande partie des locaux sont inoccupés et que deux importants locataires vont déménager prochainement ce qui va laisser un grand vide. Le bail du CLSC se termine en février 2016 et l’organisme va être relocalisé et l’école privée musulmane, l’École de l’excellence qui a pris de l’expansion ses dernières années, cherche aussi un autre endroit afin de répondre à la demande de sa clientèle. La directrice de l’école, Amira Boulmerka a par ailleurs souligné que les propriétaires de l’immeuble lui avaient assuré qu’ils allaient aider l’école à se trouver de nouveaux locaux et qu’ils seraient patients. Plusieurs organismes à caractère communautaire sont venus apporter leur soutien à la demande contrairement à la dernière consultation publique où le requérant voulait que l’ensemble de l’immeuble soit transformé en logement tout en exprimant certaines craintes par rapport au sous-sol qui n’est pour l’instant pas adéquat pour les accueillir.On a aussi appris pendant la consultation publique que le CPE Sophie situé à l’école Anne Hébert qui est à recherche d’un deuxième endroit pour accueillir 52 enfants supplémentaires depuis plusieurs années, était en pourparler avec Norplex pour occuper une grande partie du rez-de-chaussée et qu’il y avait de grande chance pour que la garderie s’installe là.Monsieur Doyon a rassuré aussi certaines personnes qui s’inquiétaient du manque de stationnement que pourrait causer la venue de nouveaux résidents dans la rue. Il s’avère que Norplex possède un stationnement souterrain de 65 places qui sera voué à ces logements. Plusieurs personnes qui habitent actuellement en dehors du quartier Montcalm se sont dites intéressées à venir s’installer au 860-880 rue du Père-Marquette parce que cela correspondait à ce qu’ils recherchaient en ville, un grand logement, mais pas au prix exorbitant d’une propriété unifamiliale.
La densification douce plutôt que l’étalement urbain
On a entendu plusieurs fois au cours des deux consultations publiques l’expression densification douce. Qu’est-ce-que la densification douce ? Selon Alexandre Turgeon, président de Vivre en Ville, la densification douce permet d’éviter l’étalement urbain, que l’impact est positif et que cela permet de ramener des citoyens en ville.« La Ville de Québec va devoir adopter cette façon de faire. Il y a de grandes maisons à Québec qui trouvent difficilement preneur. On n’a plus les grandes familles qu’on avait. C’est rare aujourd’hui les familles qui ont quatre, cinq enfants ou plus », a expliqué monsieur Turgeon.L’objectif de la densification douce est de construire une ville « durable », moins consommatrice d’espaces et de ressources. Vancouver, exemple donné par Monsieur Turgeon sur la densification douce, a adopté une politique qui favorise la transformation des grandes demeures unifamiliales en ville en multilogement. La densification douce permet aussi de favoriser l’utilisation du transport actif ou le bus puisque l’utilisation de la voiture devient beaucoup moins nécessaire lorsqu’on habite en ville et que tous les services sont disponibles à proximité.
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