À la rencontre des gens du quartier Montcalm (5)

Vicky_Guillaume

Le soleil brille en ce lundi de l’Action de grâce. Vickie, Guillaume et le petit Henri en ont profité pour aller se promener sur l’avenue Cartier. Nous nous rejoignons donc à la terrasse de la boulangerie Picardie pour une entrevue à saveur architecturale. Le jeune couple déborde d’idée pour la dynamisation du quartier!

Q : Vivez-vous dans Montcalm par choix ou par obligation?

R : Nous sommes tous les deux architectes, lors de nos études, nous avons été conscientisés au problème de l’étalement urbain et de l’impact environnemental que celui-ci peut avoir, notamment en raison de l’utilisation de l’auto. C’est donc un choix parfaitement éclairé que nous avons fait de vivre en centre-ville, soutenu par une vraie volonté de vivre dans ce quartier en particulier, car il répondait à tous nos critères : services à distance de marche, transports en commun, espaces verts, etc. En plus, nous avons tous les deux séjourné en Europe (NDLR à Gènes et à Bordeaux), et cela nous rappelle le mode de vie de là-bas!

Q : Que vous inspire la signature de Montcalm, quartier des arts?

R (Guillaume) : Être architecte, c’est avoir une sensibilité artistique déjà. C’est vrai que de beaux d’efforts ont été faits sur l’avenue Cartier, avec les abat-jours. Toutefois, cela ne « détonne » pas assez, il y aurait tellement plus de possibilités. L’art doit susciter le questionnement, surprendre. Le mobilier urbain fait partie de cette tendance! Nous attendons avec impatience l’ouverture de l’agrandissement du Musée des Beaux-Arts, prévue en 2016, pour voir comment le quartier utilisera cela. On sait que la grosse faille de Montcalm, c’est que le MNBAQ est désaxé de l’avenue Cartier, ce qui empêche la visibilité mutuelle. Il y a quelques années, un concours d’aménagement urbain avait été lancé par la ville afin de trouver une idée pour relier les deux endroits phares, par des marquages au sol, des aménagements variés. Cela pourrait ajouter du poids à cette signature Quartier des Arts, d’avoir un parcours qui va de l’un à l’autre.

R (Vicky) : Ensuite, il pourrait y avoir plus de galeries d’art, car actuellement elles sont toutes au Vieux-Port. Des ateliers de peinture aussi, d’ailleurs il y a un local à louer sur l’avenue Cartier. L’idée d’un centre multidisciplinaire comme Méduse pourrait être creusée, afin de mettre en valeur le processus créatif. Je suis moi-même peintre, en plus d’être architecte, et je crois que le Quartier des Arts manque de manifestations artistiques, ce n’est pas faute d’artistes pourtant, tous nos voisins possèdent un talent ou une sensibilité à cela.

Q : Est-ce qu’il y a des choses que vous changeriez dans le quartier?

R : La ville pourrait proposer des subventions ou un programme d’accession à la propriété pour les familles voulant s’établir dans les quartiers du centre-ville. Avec la population vieillissante, il serait bon d’attirer les jeunes, rendre la population plus mixte. C’est encore trop cher dans Montcalm pour acheter, on paye le coin, qui est vu comme un quartier de vieux bourgeois où il n’y a pas de stationnement. Il faut faire des concessions pour habiter en ville, c’est vrai, par exemple se départir d’une auto, mais c’est compensé par le fait que tout est accessible à pied. Cette qualité de vie là est intéressante, et pour Québec, ce serait aussi rentable d’avoir plus d’habitants en centre-ville. De plus, il y aurait intérêt à dynamiser une autre avenue que Cartier, qui n’est pas la seule rue de Montcalm.

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Q : Si vous deviez écrire un roman, qui se passe dans Montcalm?

R (Guillaume) : Ce serait un roman contemporain. Une saga plutôt, en plusieurs tomes, qui mettrait en scène trois ou quatre jeunes familles qui trouvent et achètent ensemble un bloc appartement plein de cachet, poussé par un esprit de communauté. Ça ressemble beaucoup à notre vie actuelle, n’est-ce pas? On suivrait les familles sur plusieurs générations, on y dépeindrait des tranches de vie, et on verrait si les enfants restent ou non dans le quartier en vieillissant… Un peu comme la bande dessinée Paul à Québec, ce serait, hum, Henri dans Montcalm? (Rires.)

Q : Pour finir, racontez-nous une anecdote?

R : Notre voisin du dessous, Jacques Sylvain, est sculpteur sur bois. Il a commencé à installer ses œuvres sur le terrain. Les gens s’arrêtent et se questionnent. Jacques devient connu!

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