Hiéroglyphes: la beauté hors norme
Présenté dans le cadre du Carrefour international de théâtre de Québec, l’événement théâtral Hiéroglyphes soulignait pour un soir seulement le 20e anniversaire d’Entr’actes, un organisme communautaire et culturel de Québec. Mise en scène par Jean-François F. Lessard, directeur artistique, le spectacle nous permet d’apprécier le jeu original et touchant d’interprètes ayant des limitations fonctionnelles.
Voici le monde tel que je l’imagine !
Au fil des 18 tableaux qui nous sont présentés, les interprètes, parfois accompagnés de leur marraine ou parrain, nous livrent beaucoup plus que des performances scéniques, car ce sont leurs propres textes qu’ils nous offrent, donc un accès privilégié à leur imaginaire. En effet, ce projet souhaitait faire vivre aux participants une nouvelle expérience de création en leur proposant de prendre eux-mêmes la plume et de s’adresser au public à leur façon. « Voilà qui je suis, voilà comment je vis, voilà le monde tel que je l’imagine. »
Des métissages créatifs
Les dix artistes d’Entr’actes ont été choisi parce qu’ils s’étaient particulièrement illustrés lors des ateliers d’écriture donnés par Érika Souci et Jean-François F. Lessard. Le résultat de ces « métissages créatifs » est souvent percutant, et sans aucun doute incomparable. La sincérité des interprètes permet à la magie d’opérer. Nous nous sentons fiers d’eux, de leur assurance et leur courage. En même temps, de voir les rires qu’ils ne peuvent retenir, les hésitations qu’ils ne savent éviter, et les souffrances qu’ils ne veulent plus cacher nous remplit d’une humilité qui, au bout du compte, nous élève et nous fait grandir.
Limitation et imagination
Je n’ai pas voulu voir ce spectacle parce que je connaissais une personne qui y joue ou parce qu’il y a une personne handicapée dans ma famille. Je suis allée le voir parce que je sais que les handicaps ne sont pas toujours apparents. Lorsque la vie nous blesse, qu’elle s’attaque, par exemple, à notre intégrité affective, à notre cœur, il se peut que pendant quelques mois, ou années, nous devions vraiment vivre avec une limitation fonctionnelle « invisible à l’œil ». C’est donc à l’ouverture d’esprit et au non-jugement que nous conviait ce spectacle, mais aussi à la beauté, et à l’espoir.
Merci à tous les artisans de ce spectacle, aux marraines et parrains : Véronique Côté, Jean Désy, Isabelle Forest, Steve Gagnon, Maryse Lapierre, Geneviève Morin, Patric Soucier, Érika Soucy et Arleen Thibault. Merci aussi à Érick D’Orion pour l’espace sonore qu’il a su admirablement bien meubler. Merci à la différence d’exister !
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