Les leçons de Vinci

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Pour la première fois, le Périscope qui fête ses 30 ans présente une pièce qu’il produit. Le choix s’est porté sur Vinci de Robert Lepage qui avait été joué au Périscope lors de la deuxième saison du théâtre. La nouvelle version mise en scène par le directeur artistique du Périscope, Frédéric Dubois nous replonge en 1985 tout en incluant des découvertes sur Vinci qui ont eu lieu après.

« Qu’est-ce que je fais dans ce monde si je n’ai pas le génie de Van Gogh ou de Vinci. » Tirée d’une chanson de Diane Dufresne écrite par Luc Plamandon, cette phrase met en évidence toute la complexité de la vie dans ce monde qui avance à tout à allure et où le résultat est roi.

Pour Frédéric Dubois, travailler sur Vinci lui a rappelé la manière dont il voulait vivre sa vie, comme le fait le personnage principal, Philippe, dans la pièce : « Le résultat ne doit pas être une finalité, tout ce qui est autour et qui demande une pensée plus longue et qui n’est pas très à la mode aujourd’hui, c’est ça qu’il faut faire. »

Frédéric Dubois s’est donc inspiré de Léonard de Vinci et de Robert Lepage qui ont à ses yeux la même grande sensibilité et le génie qui caractérisent les grands pour écrire une version un peu plus moderne sans rien dénaturer de la version originale. D’ailleurs, Robert Lepage a tenu à le rencontrer afin de lui raconter d’où viennent les idées, les personnages et les allusions pour pouvoir bien encadrer sa réflexion.

« La rencontre avec Robert Lepage a été déterminante dans le processus de création, cela nous a dédouanés et permis de comprendre où on voulait aller. Il s’agit d’une œuvre de jeunesse pour Robert Lepage et il y a des thèmes dans la pièce, qui lui sont très personnels », confie Frédéric Dubois.

Des thèmes très spirituels

Si la pièce ne pouvait être transposée en 2015 afin de garder le fil dramaturgique sur l’introspection du personnage principal de 1985, des clins d’œil ont été ajoutés ce qui donne selon Frédéric Dubois une compréhension plus grande de Léonard de Vinci.

« Maintenant les technologies Radio X permettent de lire toutes les couches d’une toile sans faire une restauration directe sur la peinture. On sait maintenant en combien d’années s’est faite la Joconde par exemple et c’est plus facile de connaitre le contexte », souligne Frédéric Dubois.

Un évènement survenu après 1985, la fusillade d’une toile de Vinci dans un musée permet d’aborder le thème des traces qu’on accumule dans la vie. Le trou dans la toile plus précisément dans le carton de la recherche de La vierge aux Rochers du à une balle tirée par un homme avec un fusil a posé la question lors de la restauration si le trou faisait partie de la toile ou s’il fallait la ramener le plus possible vers l’état d’origine.

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« À travers l’exemple du trou dans la toile, on peut se demander si les traces qu’on accumule dans notre vie, on doit les refermer ou vivre avec? C’est le parcours que fait Philippe en allant Europe. Et ces questions-là ne pouvaient pas être posées en 1985 »,

Après les représentations au Périscope, Vinci partira en tournée à travers le Québec.

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