Matières résiduelles : Accueil mitigé des commerçants
Les commerçants de l’avenue Cartier et de la rue Crémazie accueillent avec scepticisme les nouvelles règles imposées par la Ville de Québec pour la gestion des matières résiduelles. Certains ont peur d’une augmentation de la vermine et d’avoir des sacs-poubelle à côté de leur terrasse et d’une fuite des clients.
À partir du 13 avril, les résidents et les commerçants qui déposent leurs poubelles et le recyclage sur l’avenue Cartier devront les mettre dans des sacs en plastique entre 17 h et 21 h pour un ramassage après 23 h. Certains commerçants comme Alain Tremblay, propriétaire du Rideau Rouge, trouvent qu’il y a un côté pratique avec le ramassage six jours sur sept et que cela va éviter que les bacs trainent toute la journée. Mais la plupart ont peur que le nombre de sacs présents sur l’avenue jusqu’au passage du camion entraine une augmentation de la vermine, de mauvaises odeurs et de la saleté.
« Le plus gros problème c’est le décalage entre l’heure de dépôt et l’heure de cueillette. Les terrasses sont pleines et il y a du monde qui se balade sur l’avenue Cartier. De voir des poubelles, ce n’est pas très agréable », explique le propriétaire de Bistro B, François Blais.
Sur la rue Crémazie où l’on retrouve trois restaurants, Frite Alors !, la Fabrique de Bagels et Milano, la problématique est encore plus importante puisque le passage est prévu seulement une fois par semaine avec l’interdiction de mettre des bacs dans la rue.
Les propriétaires du Frite Alors ! sont furieux. En une semaine, le restaurant accumule une trentaine de sacs : « Mettre les poubelles et le recyclage entre 17 h et 19 h pour une collecte en soirée, ça n’a pas d’allure. Ça va être dégueulasse et on a une terrasse », accuse Pascale Fortin.
La SDC Montcalm demande à la Ville d’apporter des correctifs
La SDC Montcalm qui a été avisée et non consultée sur le changement des procédures se retrouve à quelques jours de la mise en place des nouvelles règles devant un gros problème à gérer rapidement. Devant l’inquiétude des commerçants, la SDC Montcalm a rencontré la Ville pour essayer de trouver des solutions.
« La Ville est ouverte à apporter des modifications, les commerçants et en particulier les restaurants vont pouvoir mettre leurs vidanges juste avant le passage des camions afin d’éviter un amoncellement de sacs-poubelle pendants plusieurs heures », déclare le directeur de la SDC Montcalm, Marc-André Palin.
La SDC ne gère pas les matières résiduelles des résidents, et Marc-André Palin ne sait pas comment ça va se passer. Selon le directeur de la SDC, il faudrait plus de gros conteneurs et un partage de ceux-ci entre les commerçants et les résidents, mais il se pose la question sur qui va financer ces conteneurs. Les commerçants qui possèdent des conteneurs s’inquiètent d’ailleurs d’une utilisation accrue de leurs bacs par le voisinage.
« On a des bacs dans la ruelle et j’ai peur que les personnes qui doivent mettre leurs vidanges sur l’avenue Cartier les mettent dans nos bacs », souligne le propriétaire du Pub Galway, Yves Ledoux.
Selon Marjorie Potvin, porte-parole de la Ville de Québec, le ramassage des sacs va se faire deux fois plus rapidement et le délai entre le dépôt et le ramassage est réduit par rapport en ce moment. Mais une équipe va être sur le terrain les premières semaines pour répertorier toutes les problématiques et les corriger.
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