Mon quartier ce n’est pas un quartier c’est…
C’est toujours en passant à la hauteur de l’avenue des Braves au coin Père-Marquette que cette question me revient : qu’est Montcalm ? La notion d’identité de quartier est intéressante, comment définissons-nous ce que nous sommes? Est-ce à partir des statistiques démographiques, sociales ou économiques ou est-ce plutôt par une forme de vision optimiste de ce que nous souhaitons être ou devenir ?
J’ai souvent cette discussion avec des copains de Limoilou. Je leur lève, sans réserve, mon chapeau pour la construction identitaire qu’ils ont accompli au cours des dernières années. Limoilou n’a pas déménagé sur une autre planète, mais plusieurs de ceux et celles qui l’habitent ont semé, cultivé, et entretenu un rêve ainsi qu’une vision de ce qu’ils souhaitaient que leur milieu de vie soit. Et quelque part, celui-ci s’est mis en mouvement dans cette direction.Remontons cependant Salaberry en saluant nos voisins de St-Roch pour se poser à nouveau la question : qu’est le quartier Montcalm ? Je crois que Montcalm veut être verte, paisible et humaine. Elle veut être verte de son vélo-boulevard, de ses plaines et de ses arbres. Elle veut être paisible, mais pas de cette paix qui endort, de cette paix qui calme. Enfin, elle est d’abord et avant tout humaine, de cette proximité qui multiplie les entraides et le partage. Mais Montcalm est à la fois pâle dans son identité, une forme d’identité subtile qui plie facilement devant les préjugés de « vieux quartier », de « quartier snob ».Si nos amis du nord ont combattu un préjugé de « quartier dangereux » et le combattent encore trop souvent devant certains médias qui tournent des coins ronds, je crois que Montcalm doit agir aussi en s’affirmant dans ce qu’elle veut être et dans le refus des images négatives qu’on peut lui accoler. Une affirmation, à son image, sans grands feux d’artifice, mais une affirmation posée, optimiste et en action. Montcalm, ce sont les parents qui se croisent le matin lorsque les garderies s’animent, ce sont les parcs, les plaines qui sont gorgées d’enfants qui courent été comme hiver. Montcalm, c’est l’intergénérationnel de ces dames que je croise le matin et qui, toujours, me saluent (bon, moi, mais surtout les enfants…), Montcalm, c’est l’interculturel de Quebec High School, Anne-Hébert et l’École l’excellence qui ouvrent leurs portes à la même heure tous les matins.Je crois que nous sommes à une belle période de notre quartier. Montcalm hésite. Faut-il affirmer, rêver ce quartier et le propulser vers l’avant dans l’affirmation de ce qu’il peut être ou faut-il le laisser être et simplement attendre? Bien entendu, je nous invite, concitoyens, à prendre connaissance du document de vision qui a été préparé au cours de la dernière année par le conseil de quartier de Montcalm, mais surtout, je nous invite au rêve. Je nous invite à marcher nos rues plutôt qu’à les conduire puisqu’un quartier, lorsque ça vous parle, c’est plus près du chuchotement que du cri. Il faut donc « le » marcher pour l’entendre, au coin d’une rue, parler de ces rêves de rues plus vertes encore, de Belvédère qui reprendrait vie, de l’art qui prendrait encore plus de place. Montcalm rêve, mais ce sont ses citoyens et citoyennes qui seront appelés à bâtir le tout. A
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