René-Lévesque : Un axe (volontairement) oublié?
Selon la présentation publique du choix d’un service rapide par bus (SRB) retenu dans le cadre du Plan de mobilité durable, nous pouvons conclure que le Plateau-Montcalm sera rejeté de cet important projet de transport en commun. Les villes de Lévis et Québec ont présenté lundi un trajet empruntant le boulevard Charest alors que l’axe Laurier/colline parlementaire qui avait été étudié en 2003 s’avérait le plus rentable.
L’achalandage sur les lignes de Métrobus 800 et 801 justifie le corridor de la haute-ville selon Étienne Grandmont, directeur général d’Accès transport viables dans un article paru vendredi dernier au sujet de l’abandon du projet de tramway. À l’intérieur du secteur visé par le Plan de mobilité durable, le campus de l’Université Laval ainsi que Plateau Sté-Foy à l’ouest et le centre-ville de Saint-Roch en plus de la colline parlementaire figurent comme les principaux pôles de destinations pour les étudiants et travailleurs. C’est toutefois dommage que les quartiers Saint-Jean-Baptiste, Montcalm et Saint-Sacrement soient exclus de cette vision alors que cet axe accueille une population dense.
Alors qu’il est habituel de desservir les usagers actuels et les parcours les plus achalandés, pour l’implantation de ce type de réseau, un choix probablement politique a plutôt été mis de l’avant. Peu d’informations sont disponibles au sujet du choix du trajet, c’est pourquoi il est très difficile de formuler une opinion cohérente. Certains avancent la basse-ville comme une conciliation entre l’automobile et le transport en commun, car aucune voie dédiée aux véhicules ne sera compromise. Des compensations sont même prévues pour la perte d’espace sur la rue Saint-Vallier et la côte d’Abraham. Assez incohérent lorsque l’on désire encourager l’utilisation de transport en commun. Bref, la requalification de secteurs au fort potentiel en haute-ville comme l’intersection de l’avenue Belvédère et du boulevard René-Lévesque se feront encore attendre au profit d’une stimulation de développement immobilier obstinée comme l’intersection de l’avenue Saint-Sacrement et de l’autoroute Charest. Notons que la portion sud appartient aux fiduciaires du fonds de placement immobilier Cominar, le même promoteur derrière le contesté projet Le Phare situé sur le site de l’ancien hôtel des Gouverneurs dans Ste-Foy.
Posons-nous une vraie question : à qui profitera le trajet retenu sur la portion de l’autoroute Charest ? À la population et aux usagers quotidiens ou aux développeurs immobiliers et aux conducteurs automobiles. Ces derniers n’y verront aucune différence alors que 92 % du parcours sera préservé pour les voies de circulation automobile.
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