Sauvageau : Une étoile partie trop vite

Yves Hébert Sauvageau, décédé à l’âge de 24 ans en 1970 était en rupture avec les auteurs de l’époque. Auteur peu connu ou oublié aujourd’hui, Sauvageau était en avance sur son temps. Le metteur en scène Christian Lapointe a imaginé un dialogue entre Sauvageau de 1970 et Sauvageau aujourd’hui qui serait âgé de 69 ans.

« C’est un auteur qui a fait un bouleversement artistique en 1969 avec sa pièce Wouf Wouf. Il est en rupture avec les Dubé, Tremblay et change l’univers du théâtre de l’époque », explique Christian Lapointe. Le théâtre québécois  serait-il différent aujourd’hui si Yves Hébert Sauvageau était encore en vie ? Christian Lapointe se pose la question.C’est le Centre des auteurs dramatiques du Québec (CEAD) pour la bibliothèque nationale qui a eu l’idée d’inviter Christian Lapointe pour une soirée hommage à un auteur du CEAD. Par la suite le metteur en scène a plongé dans les oeuvres de Sauvageau pour construire la pièce qui allait devenir Sauvageau Sauvageau.« Je ne voulais pas mettre en scène l’une de ses pièces, mais plutôt créer un dialogue à partir de ses textes où j’avais l’impression que c’était lui qui parlait et non ses personnages », raconte Christian Lapointe.

Un monde conformiste

La dernière pièce de Yves Hébert Sauvageau, Wouf Wouf traite du conditionnement et toute la question de la société utilitariste. Il parle de l’oppression et de son incapacité à vivre dans un espace de vie où on ne peut pas rêver.« Le monde que lui décrit à son époque a beaucoup épaissi depuis. Un monde de conformité où on doit entrer dans des cases », déclare le metteur en scène.Selon Christian Lapointe, la Révolution tranquille est un échec, même si dans les faits, les Québécois ont été libérés de l’église. « Il ne faut pas oublier que le peuple francophone d’Amérique était en occident avant les années 60, le peuple le plus pauvre et le plus mal éduqué d’Occident.»Sauvageau Sauvageau est présenté au Théâtre Périscope du 10 au 28 novembre.