Un trésor à l’intérieur du quartier Montcalm
Il y a un secteur dans le quartier Montcalm où la vie et le bruit ne sont pas tout à fait les mêmes que dans d’autres secteurs de ce même quartier. Vous devinez lequel ? Un petit indice, la circulation est sauf exception exclusivement résidentielle et les enfants jouent dans la rue.
Alors vous avez trouvé ? Et oui il s’agit du secteur des Franciscains. Un peu en retrait du quartier Montcalm, puisqu’il débute en bas du chemin Sainte-Foy, le secteur des Franciscains a vu le jour dans les années 1920 avec la compagnie Les Habitations Manrèse qui a construit une soixantaine de maisons sur les rues des Franciscains, Dolbeau, Jeanne D’Arc et Désy. Le secteur compte de nombreuses familles avec des enfants. Une rareté dans le quartier Montcalm. La raison. Les maisons construites dans les années 20 ont pour la plupart cinq pièces et plus sur deux ou trois étages. Idéal pour y loger une famille.Qu’ils soient propriétaires ou locataires, les résidents du secteur des Franciscains s’entendent pour dire qu’ils habitent un havre de paix et où le mot solidarité veut dire quelque chose en plus de pouvoir tout faire à pied. Même s’ils habitent dans le quartier Montcalm, les résidents des Franciscains ont l’impression d’habiter à l’écart. Il faut savoir aussi que toutes les rues se terminent en cul-de-sac ce qui limite fortement la circulation.
« Les gens se connaissent et se parlent. Il y a une solidarité que je n’ai jamais vue ailleurs. Les voisins s’aident dès qu’il y a un problème », affirme Annie Bilodeau, maman de quatre enfants et qui habite les Franciscains depuis deux ans.
Marie-Claude Rioux a déménagé il y a six ans de Montréal pour venir habiter le quartier et elle ne regrette absolument pas son choix : « Ici contrairement à Montréal, il y a une vraie vie de quartier où les gens s’adressent la parole. Les enfants peuvent jouer dans la rue ce qui est merveilleux.»Paule Dallaire renchérit dans le même sens. Lorsqu’elle est arrivée avec son conjoint en 2008, son plus grand plaisir était de s’asseoir sur sa galerie pour voir et entendre les enfants jouer et elle n’envie pas ceux qui habitent en banlieue.« Avant de vivre dans le secteur des Franciscains, j’habitais en banlieue et même si le loyer est plus cher ce n’est pas comparable. Je vais au travail à pied alors qu’avant je devais jongler avec le trafic et les frais mensuels de stationnement », souligne la jeune maman.
Pas de terrain, mais un parc et une belle vue
C’est vrai, la plupart des bâtisses n’ont pas de terrain. Cependant à quelques pas, il y a le parc des Franciscains qui est équipé d’un terrain de jeu pour les enfants et d’une belle pelouse. C’est paisible et très agréable pour lire ou se prélasser au soleil. On y trouve aussi un sentier et des escaliers qui relient la haute-ville à la basse-ville. L’escalier des Franciscains est un très bon équipement sportif à moindre coût pour renforcer et muscler toutes les parties du corps sans oublier le travail cardiovasculaire.Le secteur des Franciscains a aussi son jardin communautaire composé de 58 lots. Malheureusement, il faut s’armer de patience pour en obtenir un, la liste d’attente est excessivement longue. Plusieurs résidents font donc pousser chez eux sur le balcon ou quand ils ont la chance d’avoir un petit terrain quelques légumes.Et que dire de la vue. La plupart des maisons ont un accès sur le toit ce qui permet d’admirer les Laurentides, la basse-ville et de très beaux couchers de soleil.
Des maisons prisées
Que l’on soit propriétaire ou locataire, les logements dans le secteur des Franciscains sont très recherchés. Benoit Duinat recherchait avec ses amis un grand logement pour une colocation qui lui permettrait de se rendre à l’Université Laval en vélo. Avant de trouver dans les Franciscains, il habitait sur la rue Moncton située aussi dans le quartier Montcalm. Mais selon monsieur Duinat, l’ambiance n’y était pas du tout la même. Il espère d’ailleurs devenir propriétaire dans le secteur si ses moyens lui permettent à un moment donné.Les gens aiment tellement les Franciscains qu’ils n’hésitent pas à laisser dans les boites aux lettres un mot pour demander aux propriétaires de les contacter s’ils souhaitent vendre. Laurent Scharm habite les Franciscains depuis 1971. En 1977, il a acheté le bloc dans lequel il était locataire. Et comme la plupart des résidents, il n’a pas l’intention de bouger avant encore quelques années.
« De nombreux professionnels qui ont des enfants me demandent si je veux vendre. Les gens qui veulent habiter dans Montcalm ciblent le secteur des Franciscains parce que le milieu de vie est idéal », raconte Laurent Scharm qui a choisi les Franciscains avec sa conjointe en faisant un petite marche il y a plus de 40 ans.
Seul bémol pour être propriétaire, il faut avoir un très bon salaire. La période du Festival d’été de Québec fait aussi grincer plusieurs dents parce que les festivaliers viennent se stationner dans les rues résidentielles ce qui donne des maux de tête aux résidents qui sont dans l’impossibilité de se trouver une place quand ils rentrent du travail. Certains résidents ont aussi du rappeler aux festivaliers que les rues se terminent en cul de sac et que des enfants y jouent avec un cône spécialement conçu afin d’inciter les automobilistes à réduire leur vitesse.
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