Ah l’amour !
Après Kerouac et Hitchcock, le Théâtre Hareng Rouge s’attaque à l’œuvre de l’un des pères fondateurs de la modernité poétique québécoise, Hector de Saint-Denys Garneau avec S’Aimer, présentée au Périscope. S’aimer soi-même, aimer les autres, être en amour avec quelqu’un, être aimé des autres, l’amour propre.
Le personnage principal joué par Thomas Gionet-Lavigne qui a écrit le texte, à travers une quête obsessionnelle essaie de comprendre comment et pourquoi Hector Saint-Denys Garneau est mort (et comment il a vécu, pensé, travaillé, aimé, été). À travers cette quête, il affronte le problème qu’il a lui-même avec l’amour et la femme qu’il aime.« C’est un peu un Colombo autour de la mort mystérieuse d’Hector Saint-Denys Garneau au bord de la rivière Jacques-Cartier à 31 ans. On avait le goût de se questionner », explique Thomas Gionet-Lavigne qui pour écrire la pièce a interrogé plusieurs personnes qui ont connu Saint-Denys Garneau.Gros fan du théâtre qui va partir d’un mot et qui va ratisser large. L’écrivain veut laisser libre à chacun de se questionner sur leur propre amour propre. S’aimer peut avoir plusieurs sens selon Thomas Gionet-Lavigne « s’aimer soi-même, s’aimer l’autre, s’aimer ensemble, semer quelque chose, on peut dire je veux qu’on s’aime comme si c’était je t’aime. »Saint-Denys Garneau ne s’aimait pas beaucoup et le personnage de la pièce en s’intéressant à lui va essayer de régler son propre problème d’amour propre et retrouver l’amour de sa blonde.« Il y a de quelque chose de mystérieux de l’amour. Pourquoi on est avec quelqu’un et non avec quelqu’un d’autre ? Il y a un côté irrationnel et mystérieux », affirme Thomas Gionet-Lavigne.
L’amour au théâtre
Thomas Gionet-Lavigne le reconnait, le théâtre parle toujours d’amour et de mort et que se sont souvent les mêmes histoires qui sont racontées.« Oui c’est vrai, le thème est récurrent, mais c’est un peu comme la musique, mais peut-être pas avec les notes que moi je vais avoir mises. Tout a été fait, mais pas par moi », s’exclame l’auteur-comédien.Ce que veut avant tout l’acteur. Un spectacle qui va ébranler les gens, les faire réfléchir et qu’après ils en discutent entre eux autour d’une bière et que cela leur donne le goût d’appeler leur blonde ou leur sœur et de leur dire, je t’aime.
Hector Saint-Denys Garneau en bref
Né à Montréal, Hector Saint-Denys Garneau est l’arrière-petit-fils de François-Xavier Garneau. En 1923, il entreprend ses études classiques, qu’il poursuivra dans différentes institutions montréalaises. Des problèmes de santé l’obligeront cependant à interrompre ses études en 1934. La même année, il fonde la revue La Relève avec Robert Charbonneau, Robert Élie et Paul Beaulieu.Il n’a publié qu’un seul recueil de poèmes, Regards et Jeux dans l’espace, en 1937. Toutefois, ce recueil ne reçoit d’abord qu’un accueil mitigé, ce qui aura un effet négatif sur le moral de l’auteur. Il sera reconnu plus tard, après sa mort, comme un précurseur de la littérature moderne québécois.Quelques années plus tard, les médecins lui découvrent une lésion au cœur. Sa perception du monde change brutalement alors qu’il prend conscience de la fragilité de sa vie. Il meurt à l’âge de 31 ans, dans la région de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, au nord de Québec, où il habitait, dans des circonstances considérées comme énigmatiques. On admet toutefois que son décès serait dû à une crise cardiaque survenue pendant une promenade en canot. Il faisait alors escale sur la terre de Joseph-Louis Boucher pour tenter de surmonter un épuisement.S’aimer est au Théâtre Périscope du 8 au 26 mars.
Pour en savoir plus ...
2, rue Crémazie Est, Québec (Québec), G1R 2V2
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