Architecture du printemps – Prisonnier de son malheur infini
La pièce présentement à l’affiche au théâtre Premier Acte s’intitule Architecture du printemps, un titre plutôt inusité pour une œuvre dont le fil conducteur est l’histoire de Vincent, un jeune homme troublé qui traverse une longue et profonde dépression amoureuse.
L’architecture dont il est question renvoie à l’idée d’un grand projet de construction, ou plutôt de déconstruction/reconstruction identitaire du personnage principal. Quant au printemps, il est possible de le comprendre de deux façons différentes, mais complémentaires. Si le Printemps érable réchauffa le Québec en 2012, il éveilla aussi un autre printemps, plus symbolique celui-là : le renouveau intérieur de Vincent.Le sujet n’aurait rien de bien original s’il n’était porté par Olivier Lépine, maître d’œuvre de ce projet, y assumant même le triple rôle d’auteur, de metteur en scène et de seul et unique comédien de la pièce. Le scénario qu’il signe ressemble à la toile d’un peintre qui se révèle un peu plus à chaque nouveau coup de pinceau. La comparaison n’est pas anodine puisqu’aux péripéties de Vincent sont apposées en filigrane celles de son homonyme, Vincent Van Gogh.La force de Lépine se révèle notamment lors des scènes où il est amené à jouer des personnages avec de forts accents. Avec très peu de moyens, tantôt une casquette, une simple chemise ou des lunettes, il se transforme littéralement en une autre personne, comme si l’accessoire était magique.La scénographie pourtant minimaliste dissimule une manipulation complexe des éléments du décor que le comédien maîtrise à merveille. Les arrangements sonores de Josué Beaucage, dont les effets et ambiances accompagnent et supportent le jeu du comédien, sont un atout majeur de la pièce. Ce dernier réussit à meubler l’espace en y projetant une profondeur sonore à laquelle nous adhérons complètement.J’ai préféré attendre quelques jours avant d’écrire mes commentaires sur cette pièce. Non pas que je n’avais rien à dire sur elle, mais bien parce que j’avais besoin de laisser décanter mon expérience. C’est tout dire!Jusqu’au 2 avril à Premier Acte.
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