Du graffiti légal et virtuel sur le mur du Grand Théâtre de Québec

Patrick Beaulieu

Huit jeunes de l’école Joseph-François Perrault s’adonneront au graffiti sur la façade ouest de 743 m² du Grand Théâtre de Québec le 17 juin à partir de 21 h grâce à une technologie développée par le collectif Interférences, art et technologie. Le groupe sous la direction de Louis-Robert Bouchard et Nathalie Côté va vivre une expérience unique en s’appropriant un patrimoine urbain en le couvrant de graffitis virtuels. « Du graffiti qui ne sera pas du vandalisme pour une fois » selon Louis-Robert Bouchard.

La canette numérique développée par Louis-Robert Bouchard et Alexandre Quessy ressemble en tout point à une vraie canette de graffiteur. La canette composée d’un senseur de pression permet de faire jouer le trait numérique selon la pression qu’on met sur celle-ci. Il y a même le bruit de la bille à l’intérieur lorsqu’on secoue la canette. « Lorsqu’on pèse sur le senseur de pression, un signal wifi est envoyé à l’ordinateur qui dit quelle grosseur de trait avoir et pour savoir la position du point dans l’espace c’est une caméra qui filme la canette », explique le créateur. Le logiciel et la canette numérique développés par Interférence sont open source afin de permettre au plus grand nombre d’y avoir accès.Si ce n’est pas tout à fait comme utiliser une vraie canette, la canette numérique s’en rapproche quand on essaye de reproduire les traits selon l’artiste visuel, Patrick Beaulieu qui a fait une démonstration lors de la conférence de presse. Et un fait encore plus intéressant, le logiciel n’a pas de limite et on peut utiliser plusieurs canettes en même temps.Pour Mathieu Samama, l’un des huit participants, élève de 4e secondaire et adepte du graffiti, pouvoir s’adonner à un art de cette façon est incroyable. « J’ai appris des trucs techniques et des astuces. J’ai hâte de voir ce que ça va donner sur une si grande surface. »Afin d’être prêts pour le 17 juin, les huit élèves de l’école secondaire Perrault suivent depuis le 4 mai des ateliers d’initiation au graffiti et au patrimoine bâti avec la médiatrice culturelle, Nathalie Côté et la muséologue et spécialiste du patrimoine, Dominique Gélinas. Dans ces ateliers, les jeunes apprennent l’histoire du tag, le patrimoine et toutes les étapes de la création d’une oeuvre collective. « Pouvoir montrer aux jeunes la réalité de la création et les contraintes lorsqu’on veut en faire une profession est une grande chance », souligne Nathalie Côté. À noter que le jour de l’évènement six projecteurs du moulin à image seront aussi utilisés.C’est grâce à l’appel au projet Graffiti et tags virtuels financé par l’entente de développement culturel entre le ministère de la Culture et des Communications et la Ville de Québec, que Encre & Lumières a pu voir le jour. Les élèves des écoles secondaires de la région de Québec sont aussi appelés à envoyer leur dessin à Interférences et ceux-ci seront intégrés la rediffusion de la performance le lendemain. La performance musicale sera assurée par Jocelyn Pelletier. En cas de pluie, la performance en direct est remise au lendemain.

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