L’activité physique, médicament numéro 1 pour une population en santé
Le Cégep Garneau organise tous les deux ans pour ses étudiants, l’activité Tempêtes des sciences. Cette année, le thème, alimentation et santé, a pour but de sensibiliser les jeunes à l’importance de bien s’alimenter et penser à son bien-être au-delà de son paraitre. Deux grands conférenciers adeptes de l’activité physique, Pierre Lavoie et Jean-Pierre Després vont parler ce mercredi aux étudiants de leur expérience. À cette occasion, Monmontcalm.com a discuté avec le directeur de la recherche en cardiologie de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, Jean-Pierre Després, qui s’intéresse aux maladies de société comme l’obésité et le diabète.
Q : Pour vous le meilleur médicament c’est l’activité physique. Quel est le rôle de l’activité physique dans la prévention de certaines maladies ?R : Les gens actifs sont beaucoup moins à risque d’avoir des problèmes de santé. Ils ont un système circulatoire plus fort, un cœur plus fort et ils ont moins de graisse interne. Une personne sédentaire va l’accumuler alors que c’est de l’essence pour ceux qui pratiquent une activité physique.Q : En quoi l’obésité et les maladies cardio-vasculaires sont des problèmes pour la société et est-ce que la malbouffe est un facteur important ?R : La qualité de notre alimentation s’est dégradée. Il y a des trucs tout simples pour améliorer notre alimentation. Mais la sédentarité est aussi importante que la malbouffe. Beaucoup de gens ont un travail sédentaire en étant assis une grande partie de la journée à un bureau. C’est complètement contraire à la physiologie humaine. La nature nous a conçus pour bouger et pratiquer des activités physiques. En ne bougeant plus, le corps s’éteint et vieillit prématurément. Au contraire, l’activité physique nous garde en santé.Q : À Québec, nous n’avons pas autant de problèmes d’obésité qu’aux États-Unis. Est-ce qu’il y a un danger de devenir comme les Américains ?R : Contrairement à ce qu’on pense, il y a beaucoup de maladies de société à Québec. Il ne faut pas se gargariser et penser qu’on est une ville en santé, loin de là. Les hôpitaux sont pleins qui souffrent de maladies de société. C’est moins épouvantable qu’aux États-Unis, mais il n’en demeure pas moins qu’il y a plus de 800 000 personnes au Québec qui souffrent de diabète qui est l’une des maladies de société. Il y a aussi certaines formes de cancer qui sont associées à l’obésité abdominale, l’insuffisance cardiaque et l’apnée du sommeil. À Québec, il y a aussi une différence entre la haute-ville et la basse-ville. Les résidents de la basse-ville vivent en moyenne sept de moins que les résidents de la haute-ville et cette différence ne devrait pas exister. La Ville de Québec doit aussi se doter d’une politique d’accès aux transports actifs très fort à l’image des villes du Danemark ou des Pays-Bas où il est normal et banal de circuler en vélo.Q : Être mince est-il un gage de bonne santé ?R : Non pas du tout. C’est un faux sentiment de sécurité. Si vous êtes mince, mais sédentaire, vous pouvez développer une graisse interne qui ne parait pas et qui va obstruer le cœur ou le foie. C’est pourquoi il est important de bouger toute sa vie.Q : Est-ce que les jeunes sont conscients de ces problématiques ?R : Pas encore. La condition physique de nos jeunes n’a jamais été aussi pitoyable. Beaucoup de jeunes ont des problèmes cardio-respiratoires et c’est le facteur de risque numéro un avant un taux de cholestérol élevé pour développer des maladies chroniques. Mais les médecins de famille ne sont pas outillés pour mesurer les conditions cardio-respiratoires et nous avons très peu de données alors que cela devrait être aussi important que la mesure du taux de cholestérol. Je ne vais pas dire aux jeunes d’arrêter de manger de la poutine ou de la pizza, mais plutôt leur demander dans quelle société ils veulent vivre.
La tempête des sciences en bref
Le Cégep Garneau organise la tempête des sciences pour faire découvrir aux étudiants une variété de domaines et de professions où la science est pratiquée et appliquée. Cette activité ouvre les horizons sur des carrières scientifiques pour la majorité inconnue des étudiants.La Tempête s’inscrit comme activité obligatoire au Passeport scientifique, un document qui collige la participation des étudiants en sciences de la nature à différentes activités d’animation scientifique parascolaires tout au long de leur programme d’études.Les précédentes éditions ont abordé des thèmes comme l’art et la technologie.
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