Quand les objets prennent vie
Raphaëlle de Groot est en résidence au Musée national des beaux-arts du Québec jusqu’à dimanche. Pendant cette période, l’artiste est en ébullition pour trouver un moyen de ranger graduellement les objets dans la caisse jaune tout en gardant l’intérêt des visiteurs pour l’exposition.
Il est rare de voir une artiste à l’oeuvre pendant une exposition et Raphaëlle de Groot adore ça, elle le recherche même. Travailler au milieu des gens permet à l’artiste de voir ce que les gens voient et de prendre conscience de ce qui est perçu et ce qui ne l’est pas. «À chaque instant j’ai en tête que les objets sont regardés, je reste dans l’esprit du récit des rencontres au sommet.»Alors qu’au début de l’exposition, les objets étaient déployés pour faire une sorte de photo de groupe, pendant la résidence, ils bougent constamment et Raphaëlle de Groot, l’avoue, elle ne sait pas «dans quel état» elle va laisser la salle dimanche. « Je ne veux pas laisser toutes les choses dans la caisse. Je veux les laisser de façon à ce que les gens puissent quand même sentir l’intention du rangement », explique l’artiste.
« Pour ceux qui ont vu l’exposition au début, il est intéressant de retourner la voir parce qu’ils auront l’impression de découvrir une nouvelle expo. On a accepté dès le début le principe d’une exposition évolutive. Au début ça devait être une fermeture graduelle, mais finalement Raphaëlle [de Groot] est arrivée avec l’idée d’un travail dans la salle pour créer un pont supplémentaire avec le public et conserver cette idée du travail de gestion et de traitement qui se rapproche de celui d’un musée», souligne Bernard Lamarche, conservateur en art actuel de 2000 à nos jours.
Dans son processus de rangement, de Groot a investi tout l’arrière de la salle, ce qui n’était pas le cas au début de l’exposition. « Il s’agit d’une espèce de renversement au niveau spatial de l’installation.» Dans cette seconde étape, ce qui est exposé, c’est le musée.« Ce que fait Raphaëlle [de Groot] avec les objets de sa caisse, ce sont toutes des étapes qu’on fait dans un musée autour d’une collection. On fait un inventaire photographique des oeuvres, il y a une façon de les mettre en caisse lorsqu’elles voyagent ou dans la réserve », décrit Bernard Lamarche.
Raphaëlle de Groot, Rencontres au sommet, le livre
Le livre regroupe les trois expositions qui ont eu lieu à la Southern Alberta Art Gallery, à la Art Gallery of Windsor et au Musée national des beaux-arts du Québec. L’idée derrière tout ça, permettre de voir l’exposition dans son ensemble puisque ceux qui l’ont vu en Alberta, n’ont pas vu la fin du sommet deux ans plus tard et ceux qui ont vu celle de Windsor n’ont pas vu qu’il y a eu avant et ce qu’il y aura après.En feuilletant le livre, on s’aperçoit que les objets ne sont pas placés de la même façon dans les trois musées« À travers les expositions, je voulais montrer le mouvement des objets, de les voir comme plein de vie. Mon regard a changé sur les objets au fil des années », relate Raphaëlle de Groot.Chaque auteur a été choisi de manière à donner un style différent pour entrer dans le travail que ça soit à travers la performance, la collection ou une interprétation plus théorique sur le syndrome de Diogène.L’exposition se termine le 17 avril.Aller à une activité familiale autour de Raphaëlle de Groot, Rencontres au sommet Expo jusqu’au 17 avril
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