St-Agapit, 1920 – Quand le présent s’efface

st-agapit-1920_periscope

CRITIQUE / La pièce St-Agapit 1920 présentée au Périscope nous transporte dans l’imaginaire d’une vieille femme qui semble revivre des bribes de sa vie passée.

Est-ce un rêve ou un cauchemar ? Quand le présent n’apporte plus aucune source de réconfort, quand nous ne nous reconnaissons plus nulle part, quand la nourriture devient si insipide qu’aucun appétit ne nous domine plus, que la musique devient creuse et déconnectée, ne vaut-il pas mieux vivre dans une illusion, quand bien même celle-ci se fait éphémère et tend à se dissiper peu à peu ?Ces réflexions sur le grand âge sont celles qui se sont imposées à Olivier Normand alors qu’il accompagnait sa grand-mère Alzheimer sur son lit de mort. Signant le texte et la mise en scène de cette pièce essentiellement poétique, il nous fait voyager dans le passé. Ce temps où les femmes tiraient de la carabine et chassaient le lièvre. Un temps aussi où on cuisinait en dansant et en se salissant. Un temps doux et violent où s’amuser et vivre étaient indissociables. Maintenant que tant de choses ont changé, que rien ne subsiste de notre jeunesse, comment vivre sans aucun repère ?Mélanie Therrien est intense dans le rôle de la grand-mère qui se remémore. Elle réussit, avec une singulière agilité, à danser les émotions contradictoires de cette femme parvenue aux confins de sa vie. Claudiane Ruelland et Ariane Voineau sont semblables à deux valkyries dont la mission seraient d’accompagner vers sont dernier repos l’âme de la vieille femme sur le point de mourir sur le champ de bataille de sa maladie.Cette pièce touche par sa sensibilité et sa poésie. Nous y effleurons l’essentiel, cette parcelle de quotidien qui se passe de mot.St-Agapit 1920 est à l’affiche du Périscope jusqu’au 29 octobre.

Pour en savoir plus ...

Restez à l'affût des actualités de votre quartier

Chaque samedi, recevez nos nouvelles, offres et activités incontournables dans le quartier.