Album de finissants – L’art de la vie

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La pièce, Album de finissants, présentée au Théâtre Périscope nous amène dans le décor d’une classe du secondaire. 23 ados affalés sur des pupitres soigneusement alignés semblent dormir. Il n’en fallait pas plus pour me ramener au temps où cette réalité faisait partie de ma vie quotidienne.

Accompagnés sur scène par deux comédiennes (Annie Valin et Michelle Parent) et trois comédiens professionnels (Dany Boudreault, Joseph Martin et Xavier Malo), la classe s’anime ou s’endort, s’exprime ou se tait, s’illumine ou disparaît.

Une journée typique à l’école secondaire

La première période (ou acte) s’appelle « Les détails de la vie ». On y présente le banal ordinaire de la vie au secondaire. La deuxième période c’est « J’aime l’école!»  qu’il faut comprendre avec une pointe d’ironie. La troisième période, « L’aquarium» , débute étrangement avec une comédienne qui se plonge la tête dans la flotte pendant plusieurs secondes. La dernière période, « Vers l’avenir et plus loin encore », nous apprend que la vie quotidienne d’adulte reproduirait en fait cette succession de périodes qu’on nous a appris à « supporter » pendant notre secondaire, raison pour laquelle il vaut peut-être mieux ne pas y penser et fêter pendant qu’il est encore temps.

Dans la marge

Le scénario est adapté d’un livre publié en 2004 par Mathieu Arseneault, un auteur ayant choisi d’évoluer dans la marge. Dans une entrevue accordée à La Presse en 2014, il dit : « J’ai l’impression que ce qui se fait de plus intéressant en littérature québécoise présentement, ce sont dans les œuvres plus expérimentales, qui prennent la mesure de ce qui nous arrive. Je ne pense pas qu’on va saisir la saveur de notre époque en se basant seulement sur ce qui se vend bien. Il y a des choses qui ne se vendent pas qui sont bien plus marquantes. »Ce théâtre éclaté, coproduit par Pirata Théâtre et Matériaux Composites, serait donc à situer dans la marge, un courant qui m’apparaît de plus en plus fort depuis quelques années. Si la pièce s’avère étonnante pour plusieurs, elle sera surtout marquante pour les jeunes qui y participent. Je le mentionne en tout état de cause puisque ma fille (Malicia St-Pierre) faisait partie du « chœur » de l’école Joseph-François-Perreault de Québec.

Un théâtre social

Témoin de l’engagement et de la motivation de ma fille, j’ai pu observer combien elle était mobilisée par ce projet qui lui ressemble et qui lui permet d’exprimer sa réalité. L’investissement physique, social et affectif que cette pièce exigeait d’elle a contribué à la faire grandir autant comme humaine, comme artiste et comme citoyenne concernée par le monde qui l’entoure.En plaçant l’humain au centre des compositions, cette dramaturgie de l’image en arrive ainsi à créer des espaces de liberté autant pour les jeunes que pour les spectateurs qui assistent à des actes poétiques et politiques d’une grande véracité. La frontière entre les arts et la vie ne vous aura jamais paru plus ténue!

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