Des arbres : Criant de vérité

Est-ce une décision raisonnable de concevoir un enfant à notre époque ? C'est à partir de cette question existentielle que se construira toute une réflexion autour du quotidien d'un couple amoureux. Entre dynamisme et simplicité, la puissance du dialogue de Duncan Macmillan, dans la pièce Des arbres, qui lance la saison du Périscope, embarque le spectateur dans l’intimité d’un couple qui tente avec justesse de se projeter dans une société à l’avenir incertain.

Est-ce une décision raisonnable de concevoir un enfant à notre époque ? C’est à partir de cette question existentielle que se construira toute une réflexion autour du quotidien d’un couple amoureux. Entre dynamisme et simplicité, la puissance du dialogue de Duncan Macmillan, dans la pièce Des arbres, qui lance la saison du Périscope, embarque le spectateur dans l’intimité d’un couple qui tente avec justesse de se projeter dans une société à l’avenir incertain.

Le couple de trentenaires, à la conscience écologique éveillée, incarné par Sophie Cadieux et Maxime Denommée se questionne quotidiennement sur les conséquences de ses actes pour les générations futures. Œuvrant pour être de « bonnes personnes », s’ajoute la possibilité de concevoir ensemble un enfant. C’est alors qu’une série de remises en question apparaît. Le couple se laisse emporter par un tourbillon de doute, se demandant le bien fondé de procréer à l’heure où l’empreinte écologique humaine est fortement décriée. Est-ce de l’égoïsme, peut-on en toute conscience se permettre de rajouter un être sur cette terre bien essoufflée ?

Une scénographie épurée laissant place à l’identification

Orchestrée par Benoît Vermeulen, la mise en scène se veut simple et efficace, laissant une place de choix à la profondeur du texte.

Un jeu de lumière apparaît au fil de l’acte, symbole du temps qui passe. La mise en scène épurée focalise le spectateur sur le questionnement perpétuel du couple. Aucune fioriture, le verbe et les émotions sont déterminants. L’importance est le fond, et non la forme. L’identification pour le spectateur est simple et immédiate. Cette sobriété crée un sentiment d’attachement envers le couple. Ainsi, le spectateur est embarqué dans l’intimité des deux personnages, au sein d’une scène conjugale qui s’étire sans discontinuer.

Sans artifices, les questionnements les plus intimes sont levés, ciblés, exposés. Le public devient le témoin de l’histoire d’amour de ce couple qui cherche, en analysant chacun de ses actes, un sens à la meilleure façon consciente de mener son existence.

L’humour comme un souffle de légèreté

Cette histoire se ressent, se vit, le fond a un ton grave, pesant, mais il n’en est rien. Les dialogues justes, parfois extravagants, forment des situations authentiques, drôles.

Entre les nombreuses crises existentielles, admirablement jouées par Sophie Cadieux et l’incompréhension touchante du personnage joué par Maxime Denommée, l’accent est également mis sur les spécificités parfois dichotomiques des ressentis féminins et masculins. Des situations vécues, gênantes et surtout tellement risibles. On rit franchement et on le savoure.

Observateur de l’interaction du couple, on se demande de nombreuses fois où est passée l’insouciance du sentiment amoureux, et si tout ce ressenti de culpabilité et d’impuissance n’est pas attaché à cette génération devenue, par la force des choses, si inquiète, qu’elle s’impose une rigueur de vie parfois trop pesante.

Des arbres est présentée au Conservatoire des art dramatique de Québec par le Théâtre Périscope jusqu’au 11 novembre.

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