Jean Rousseau : « Les citoyens doivent être écoutés »

En entrevue éditoriale avec Monmontcalm, Jean Rousseau, candidat colistier d'Anne Guérette dans Cap-aux-Diamants, vit dans le Vieux-Québec depuis 20 ans. Impliqué dans le milieu communautaire depuis des années et ancien président du comité citoyen du Vieux-Québec, Jean Rousseau a décidé de faire le saut en politique pour redonner la parole aux citoyens.

En entrevue éditoriale avec Monmontcalm, Jean Rousseau, candidat colistier d’Anne Guérette dans Cap-aux-Diamants, vit dans le Vieux-Québec depuis 20 ans. Impliqué dans le milieu communautaire depuis des années et ancien président du comité citoyen du Vieux-Québec, Jean Rousseau a décidé de faire le saut en politique pour redonner la parole aux citoyens.

« Le citoyen n’est pas du tout écouté à Québec d’une façon générale », affirme Jean Rousseau.

Le candidat sait qu’il ne siégera peut-être pas au conseil municipal. Il devra laisser sa place à Anne Guérette s’il gagne l’élection à moins qu’Anne Guérette devienne la mairesse de Québec.

« J’en ai assumé le risque dès le départ et ça n’a pas refroidi mon ardeur et mon implication », assure le candidat qui avait déjà frappé à plus de 2 000 portes au moment de l’entrevue.

Il ne se sent pas non plus menacé par la candidature de François Marchand. « François [Marchand] en est à sa 10e élection. C’est un peu comme l’automne, il y a les feuilles qui tombent, il y a François Marchand qui annonce sa candidature. Je n’y vois rien de très menaçant », confie-t-il.

Les piétons doivent être prioritaires

Le district Cap-aux-Diamants compte de nombreux résidents sans voiture, pourtant ces résidents ne sont pas prioritaires face aux automobilistes.

« L’une des problématiques pour les piétons, c’est la piètre qualité de déneigement des trottoirs. Il y a des endroits où ça prend trois jours pour le déneigement des rues et les trottoirs ne sont pas faits. Les piétons sont obligés de marcher au milieu de la rue après avoir chevauché des bancs de neige. »

Selon Jean Rousseau, les rues partagées sont un pas dans la bonne direction pour redonner la place aux piétons, mais cela ne suffit pas.

Il faut les [rues partagées] multiplier, mais il faut aussi établir une priorité dans les usages. Ce n’est pas normal que la voiture ait priorité sur un piéton, ça ne fonctionne pas. Un piéton devrait toujours avoir la priorité pour traverser.

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Le candidat de Démocratie Québec aimerait voir plus d’aménagements comme sur Salaberry où il y a un rétrécissement. « Ça oblige les automobilistes à ralentir et à regarder. On va devoir faire ça à bien des intersections », souligne-t-il.

Jean Rousseau est prêt également à créer une piste cyclable est-ouest pour faciliter les trajets entre le Vieux-Québec et l’Université Laval en passant par la colline Parlementaire. « Les vélos aussi veulent des lignes droites. On veut repenser le rôle du vélo. Dans les quartiers centraux, la plupart des gens n’ont pas d’auto. Sur Dalhousie, on avait dit à la Ville que ça allait être une catastrophe et finalement on retourne vers les quais », indique le colistier d’Anne Guérette qui rappelle également que les cyclistes doivent respecter le Code de la route.

Enfin pour redonner toute la place aux piétons, Jean Rousseau aimerait également dès l’été prochain piétonniser l’avenue Cartier. « On ne veut pas l’imposer et on le ferait de manière expérimentale. On aimerait fermer de René Lévesque à Grande-Allée les soirs jusqu’à 23 h et les fins de semaine durant la période estivale pour permettre de voir comme la situation évolue », propose le candidat.

Le Marché du Vieux-Port doit rester

La préservation du Marché du Vieux-Port est la raison principale de l’engagement politique de Jean Rousseau.

C’est un enjeu électoral majeur. On peut voir toute l’intransigeance et tout l’unilatéralisme du maire dans cette décision de fermer une organisation qui fonctionne bien, qui est agréable, qui est utile pour l’ensemble de la communauté du Vieux-Québec, mais aussi pour les quartiers centraux.

Selon le candidat de Démocratie Québec, il y a avait un budget de cinq millions $ pour le rénover. « Et là on va dépenser 2,5 millions $ pour une annexe saisonnière et 21 millions $ pour le Marché Central à ExpoCité. C’est inacceptable de dépenser ces sommes alors qu’on peut maintenir l’équipement actuel », martèle-t-il.

Donner envie aux citoyens d’habiter Cap-aux-Diamants

Dans le Vieux-Québec, c’est possible de faire revenir 500 résidents selon Jean Rousseau, mais à condition de créer des logements abordables et de garder ouverts les services de proximité.

La fermeture de l’Hôtel-Dieu est une très mauvaise décision. La vocation hospitalière doit rester. Avec la fermeture du sans rendez-vous au CLSC de la Haute-Ville, l’urgence à l’Hôtel-Dieux a encore un rôle important, il y a toujours une influence.

L’attrait de demeurer dans le quartier vient aussi en partie du Marché du Vieux-Port. « Plusieurs personnes m’ont dit qu’elles partiraient du quartier s’il n’y a plus le Marché du Vieux-Port », confie Jean Rousseau.

En ce qui concerne Airbnb, Jean Rousseau est loin d’être un partisan. La prolifération de ce type d’hébergement devient problématique selon lui. « On est en train de renier les tissus où il devrait avoir de l’habitation résidentielle. Faut pas se le cacher c’est plus payant de faire de l’hébergement touristique que d’avoir des locataires », soutient-il.

La notion de l’expérience chez l’habitant, elle est de moins en moins vraie. On fait face à des groupes organisés qui louent de façon systématique des logements sur Airbnb. Les propriétaires sont totalement absents, les clés sont prises dans des boîtes à coffret, quelqu’un vient faire le ménage. Il n’y a aucun échange humain.

Le candidat de Démocratie Québec reproche à Airbnb de ne pas être un bon citoyen corporatif, de ne pas respecter les règles et d’être un concurrent déloyal. « C’est de l’hébergement touristique, donc il devrait avoir des normes qui s’appliquent. Il va falloir être beaucoup plus sévère avec ceux qui enfreignent les lois », prévient-il.

Un tramway comme mode de séduction

Malgré des voies réservées, les métrobus 800 et 801 sont régulièrement pris dans le trafic et l’hiver les usagers sont souvent obligés de passer par dessus un banc de neige pour monter ou descendre de l’autobus. Ces situations n’incitent pas les gens à choisir le transport en commun selon Jean Rousseau. C’est pourquoi il prône l’instauration d’un tramway.

Un tramway circule sur une voie dédiée. Technologiquement c’est un choix plus avancé que le SRB qui fonctionne au diésel et les études démontrent que les gens prennent plus le transport en commun lorsqu’il s’agit d’un tramway que lorsqu’il s’agit d’un autobus. Il y a un confort, une fiabilité et il transporte plus de passagers à l’heure.

Dans une première phase, le tramway desservirait Sainte-Foy jusqu’à Saint-Roch en passant par la Haute-Ville. Des parc-o-bus en périphérie et des eXpress permettraient d’alimenter le tramway. Par la suite, Démocratie Québec préconise un prolongement vers les endroits où il y a des générateurs de déplacement.

Dans le Vieux-Québec, Cap-Blanc est très mal desservi et Jean Rousseau entend corriger la situation s’il est élu.

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