La double vie des oeuvres de Carole Arbic
Carole Arbic, pétillante artiste peintre professionnelle, est l’invitée de la Galerie d’Art Uno du mois de mai pour son exposition Les Rescapés.
Carole Arbic a toujours su qu’elle aimait la peinture. Après avoir obtenu un certificat en peinture en 1999 à l’UQÀM, l’artiste, originaire de Montréal, complète quelques cours supplémentaires avant de quitter les bancs d’école pour démarrer sa carrière.
En 2000, son premier atelier se tient dans une ancienne usine de textiles, d’où la présence discrète dans ses œuvres d’un matériau à la fois classe et impertinent : la dentelle.
Les designers textiles ont toujours des rebuts et des restants de tissu. Comme je les connaissais, ils m’ont permis d’aller fouiller dans leurs affaires, explique l’artiste, et la dentelle ressemble à une technique de peinture que j’utilisais déjà, le dripping. Je superpose souvent les deux, dentelle par-dessus dentelle. »
Son imagination galopante invente mille techniques de création pour ses toiles. Non seulement Carole Arbic récupère des morceaux de tissu, des miroirs brisés et de la corde, mais elle réutilise aussi ses œuvres inachevées en les taillant en pièces qu’elle colle sur ses nouveaux tableaux.
« Ça leur donne une deuxième vie, s’exclame la peintre, car bien que certains dessins et peintures que je colle sur mes toiles sont moins réussis en tant que tels, une fois découpés et ajoutés au reste du tableau, ils peuvent représenter quelque chose d’intéressant. »
Carole Arbic a deux palettes de peinture : une pâle, et une très colorée. « Je suis de nature énergique, vivante et joyeuse, donc les couleurs vives de mes tableaux me représentent bien. J’ai moins de toiles pâles que de toiles colorées, car je me retrouve mieux dans les couleurs éclatantes. Mais les couleurs douces m’apaisent et me font du bien. »
Derrière l’énergie de ses réponses se profile en effet l’amour de la tranquillité. Affectionnant les promenades sur les plages désertes pour se détendre, Carole Arbic affirme que ses tableaux Gouttes de sable, Blanc de sable 1 et Blanc de sable 2 brossent pour certains le portrait de grèves et de vagues, mais qu’elle y voit d’abord le désert, souvenir d’un voyage au Maroc.
Claire, épurée et lumineuse, l’ambiance des trois toiles rappelle une immensité paisible. Série de cinq tableaux, Petits morceaux de pays a été baptisé ainsi grâce à un enfant qui y voyait, justement, de petits morceaux de pays. S’y dessine la passion de l’artiste pour les grands espaces.
« L’espace, la nature et la géographie, c’est ce qui m’habite et me fait peindre. L’eau a aussi une grande importance dans mon travail. Elle est toujours présente d’une façon ou d’une autre dans mes œuvres, » avoue l’artiste sur un ton rêveur.
Parfois bleue, l’eau se pare aussi de rouge, vert, blanc ou jaune dans ses toiles, et revêt plusieurs formes, comme des flaques ou des gouttes.Fait curieux, les toiles de Carole Arbic peuvent être accrochées à l’horizontale comme à la verticale.
L’une d’elles suggère d’ailleurs une forêt bleue et verte si placée verticalement. Pour la peintre, une orientation différente pour une toile « fouette l’intérêt du public en l’intriguant», surtout si c’est la seule ainsi placée dans la pièce.L’exposition, Les rescapés est présentée à la Galerie d’art Uno jusqu’au 28 mai. Le vernissage aura lieu le samedi 13 mai en présence de l’artiste.
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