Le songe d’une nuit d’été – LA pièce à ne pas manquer cette année!
Si vous aimez les mises en scène à grand déploiement, votre poète intérieur sera au bord de l’apoplexie avec la pièce, Le songe d’une nuit d’été, au Trident!
Non sans rappeler Little Nemo in Slumberland, l’entrée en matière vous propulse d’ores et déjà au cœur de l’univers féérique du grand Shakespeare. Sautillant entre classique et modernisme, humour et drame, cette comédie romantique ludique et pénétrante est un véritable délice pour l’âme et le cœur.Laissez-vous conduire par les esprits de la forêt, en incursion dans l’étrangeté de ce monde nimbé de brume sous des nuées argentées, qui vous laissera sans voix.Gaminerie sensuelle, incartade dans le merveilleux, Le songe d’une nuit d’été vous fera frissonner l’échine dans une surréelle célébration oscillante de l’amour, fragile et insaisissable.Les prestations sans failles des comédiens, des musiciens et des acrobates sont tour à tour saisissantes, surprenantes, absurdes, badines ou lubriques, mais toujours spectaculaires. Parmi ceux qui m’ont touché en ce soir festif, je cite Hugues Frenette, attachant et burlesque dans le rôle d’un Bottom padé et bedonnant. Mary-Lee Picknell, dans le rôle d’Helena, y est voluptueuse et exquise. André Robillard incarne un Lysandre tendre et doux, empreint de naïveté. Et Jean-Sébastien Ouellette m’a éblouie, par sa maîtrise et sa prestance monarque dans les rôles d’Obéron et de Thésée.Les décors et les chorégraphies, alliant trampoline et mat chinois, rivalisent en ingéniosité, permettant un alliage à la fois physique, désinvolte et libre, dans l’abandon d’une légèreté agile toute naturelle et gracieuse. Quelques costumes, plus recherchés, offrent un souci du détail d’une finesse virginale.Ce voyage impromptu, valse passion de crescendo hilarant vous transportant de surprise en surprise, atteint un apogée humoristique des plus délirants, aussi exceptionnel qu’imprévu, qui vous laissera un souvenir impérissable.Sublime, époustouflante et touchante, Le songe d’une nuit d’été a de quoi enorgueillir Olivier Normand, jeune metteur en scène au talent plus que prometteur. Ce devait être tout un défi de faire d’une telle production (deux musiciens, trois acrobates, neuf comédiens incarnant 12 personnages) un succès sans anicroche, bien rodé, qui nous permet de nous y glisser avec une suave envie de ne jamais en revenir, et le pari fut relevé haut la main. Peuplée d’ombres ou d’ambre doré, audacieuse, fertile et assumée, c’est une pièce magistrale à voir absolument!Le rêve se lève sur les assoupis et, se dissipant, nous contraint, l’esprit brumeux, à un retour à la réalité que nous aurions bien laissé choir dans son coin.La pièce, Le songe d’une nuit d’été, est présentée au théâtre Le Trident, jusqu’au 11 février 2017.