Pan to Gemu – du Québec au Japon

Crédit photo : François Angers
Crédit photo : François Angers

Pour terminer sa saison en beauté, le théâtre Premier Acte propose Pan to Gemu, une pièce étonnante, non conformiste et divertissante. Une patinoire de riz, une théière, un violoncelle, des clochettes, un koto. Nous voilà soudain transportés au Japon.

Un commentateur japonais décrit une joute de hockey enlevante. Agrémentées de jazz, de tambourin rythmique ou de musique pop japonaise, l’ambiance est à la fête tout au long des trois périodes de cette pièce pour le moins originale.

Deux entractes nous permettent de cotiser sur des moitié-moitié, de manger du popcorn ou un bol de kagigôri, à prix modique.Des projections sur la glace nous rappellent nos amours d’hiver tandis que la musique d’Alexandre Leblanc et de Félix Munger nous transportent à plus de 10 000 kilomètres de notre hiver vers des traditions d’un autre monde, à Yokohama.

Conjuguant les prouesses de notre sport national au ballet d’abord, puis se dirigeant vers le théâtre nô, Mickaël Bernier, jeune hockeyeur déchu, façonne son sentier vers un épanouissement très spécial pour découvrir qui il est, ce qui lui plaît, le transporte, le fait vibrer : danser le butō pour ultimement devenir onnagata au théâtre kabuki.

Mon fils de 14 ans à mes côtés, amateur de hockey adorant la neige et moins l’école, ayant l’âme ludique et des idées de grandeur, fut touché par les paroles et les réflexions du personnage principal, qui tente de trouver sa voie en cultivant ses passions.

Nicolas Jobin porte toute la pièce sur ses épaules : des textes à la mise en scène, de la scénographie à l’interprétation, des costumes à la musique, et le fait avec beaucoup d’entrain et de don de soi. Raphaël Posadas, placide, solennel, méticuleux, réservé, reflète la sobriété toute japonaise et le fait avec une concentration à toute épreuve.

Bien que souvent humoristique, le dialogue pousse la réflexion sur les genres et leurs conditionnements ainsi que sur la nécessité de se faire confiance et de suivre ce qui nous meut, même lorsque les chemins empruntés semblent à prime abord incongrus.

La rébellion de la jeunesse est-elle un moyen de trouver notre véritable place ? Que nous réservent les voies impénétrables de notre destinée ? Les embranchements qui bifurquent le sont-ils pour le mieux, parfois même à notre insu ? Faut-il suivre notre voix intérieure, celle qui nous appelle à découvrir instinctivement comment fabriquer notre propre bonheur ?

Une pièce différente, inspirante, drôle et sérieuse, à découvrir !Pan to Gemu est présentée au théâtre Premier Acte du 2 au 6 mai 2017.

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