Partager la route

Le matin, je cours. Je cours avant de me rendre au travail ou alors pour m’y rendre; je parcours les plaines d’Abraham ou, la fin de semaine, je file vers la Basse-Ville ou le Vieux-Québec, pour remonter la promenade des Gouverneurs ou l’escalier du Cap Blanc, ou encore la côte Gilmour.

Sauf rares exceptions, les automobilistes que je croise me semblent patients, polis. Il en va de même des cyclistes, d’ailleurs. Peut-être ai-je de la chance, peut-être suis-je un peu insouciante – peut-être un peu des deux? Quoi qu’il en soit, comme il s’agit seulement de mon expérience personnelle, il serait plus que malavisé d’en tirer des généralités.

Même aux heures de pointe, le large boulevard cyclable de la rue Père-Marquette est plutôt tranquille : on y croise assez peu de voitures, les cyclistes ont amplement d’espace, et pour assurer la sécurité des tout-petits se rendant à l’école Anne-Hébert, un brigadier souriant gère la circulation.

Mais pensez à l’avenue Cartier, un vendredi d’été, au moment du cinq à sept : qu’on soit à pied, à vélo ou en auto, il faut s’armer de patience et avoir des yeux tout le tour de la tête! Rappelons en outre que le seul passage pour piétons se situe à l’intersection de la rue Aberdeen… Difficile de respecter les indications, n’est-ce pas? Que celui qui n’a jamais traversé Cartier ailleurs qu’aux endroits prévus à cet effet me lance la première pierre.

Vous savez aussi comme moi qu’il n’est pas rare que des voitures fassent fi des deux premières secondes des feux piétons au coin Cartier–René-Lévesque, et plus encore au coin Cartier–Grande Allée.

Si la grogne entre cyclistes et automobilistes défraye de temps à autre la chronique, qu’en est-il de celle entre coureurs et cyclistes, ou entre piétons et automobilistes?

Le coureur est un piéton rapide : il peut bien sillonner les trottoirs, mais si ce trottoir fourmille de gens qui déambulent distraitement en profitant de la vie, eh bien le coureur n’est plus à sa place. Il n’est pas toujours le bienvenu sur la piste cyclable d’ailleurs.

Sécurité routière, sécurité piétonnière

Ce printemps, la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) révélait dans son bilan routier 2016 une hausse de 40 % du nombre de piétons heurtés à mort par un véhicule à l’échelle de la province. Selon la SAAQ, la responsabilité de cette hausse est partagée entre piétons et automobilistes.

C’est dans ce contexte que certains organismes appuient des initiatives visant à favoriser le partage de la route et la sécurité des piétons. Durant le mois d’octobre, par exemple, Piétons Québec chapeaute Tous piétons! À la recherche des pas perdus, une campagne nationale de promotion de la marche et de la culture piétonne au Québec. Accès transports viables a aussi créé un autocollant, « Ce véhicule s’arrête aux passages pour piétons », que les automobilistes sont invités à apposer à leur véhicule. L’automne dernier, cet autocollant était distribué dans le cadre d’une opération de sensibilisation qui s’est déroulée dans Saint-Sacrement, en collaboration avec le conseil de quartier.

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Avec la rentrée, l’affluence régulière des élèves vers les écoles du quartier reprendra son cours. Les coureurs continueront de pratiquer leur loisir ou de faire la navette entre leur domicile et leur lieu de travail. Même chose pour les cyclistes. Les automobilistes continueront aussi de circuler, il va sans dire. Souhaitons que tout ce beau monde parcourant Montcalm demeure aussi poli que je l’imagine.

Je vous conseille de vous mettre à la course à pied : courir, c’est vivifiant; c’est découvrir sa ville, son chez-soi, autrement.

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