Une cure contre le cancer

Au départ, Sarah Mabrouk, la réalisatrice du documentaire The Food Cure, projeté la semaine dernière au Cinéma Cartier, voulait démanteler les prétentions de Charlotte Gerson. Elle l’avait entendue affirmer, lors d’une entrevue radio, qu’un « remède contre le cancer » avait été découvert il y a de nombreuses années déjà. Une déclaration qui choque, n’est-ce pas?

Une cure contre le cancer | 30 novembre 2018 | Article par Catherine Breton

Sarah Mabrouk, réalisatrice et un portrait du médecin allemand Max Gerson

Crédit photo: The Food Cure

Au départ, Sarah Mabrouk, la réalisatrice du documentaire The Food Cure, projeté la semaine dernière au Cinéma Cartier, voulait démanteler les prétentions de Charlotte Gerson. Elle l’avait entendue affirmer, lors d’une entrevue radio, qu’un « remède contre le cancer » avait été découvert il y a de nombreuses années déjà. Une déclaration qui choque, n’est-ce pas?

Ce fameux remède, selon les théories et recherches du médecin allemand Max Gerson, proviendrait essentiellement de la nourriture. Serait-il donc possible qu’Hippocrate ait eu raison? Un régime alimentaire approprié peut-il guérir le cancer?

Journaliste accomplie, Sarah Mabrouk, armée de son esprit critique et de son scepticisme, a investigué, fouillé, creusé pour découvrir des faits pour le moins inattendus.

« Quand j’ai commencé à approfondir mes recherches, j’ai été surprise que l’homme derrière la thérapie Gerson ne soit pas – comme je l’avais supposé – un pseudo-docteur ou un docteur insensé de petit pays, mais plutôt un vrai docteur en médecine avec une carrière illustre, considéré comme brillant par beaucoup de ses pairs. »

Je vous invite à lire sur les prémisses très éclairantes de son film.

La cure draconienne du Dr Gerson

Votre pensée rationnelle est probablement en train de vous bombarder depuis un certain temps déjà de phrases comme : « Si on pouvait guérir le cancer, ça se saurait. Les médecins savent ce qu’ils font. La science, c’est la science, on ne peut pas nier les faits. »

Pour toutes ces raisons et pour voir de ses propres yeux plutôt que de se fier aux résultats de recherches scientifiques, peu nombreuses par ailleurs, Sarah Mabrouk a décidé de suivre six patients atteints de cancers au stade 3 ou 4 pendant un peu plus de 5 ans – période après laquelle on considère, médicalement parlant, que les patients sont en rémission. Ce documentaire stupéfiant en est la résultante.

Sarah Mabrouk, réalisatrice

L’origine de cette cure draconienne, qui remonte aux années 1930, se base sur un ensemble de règles hygiénodiététiques établies par le médecin allemand. Il n’y a rien de banal dans la thérapie Gerson, qui demande une discipline et une volonté de fer. Mais pour affronter le cancer, je connais des gens qui seraient prêts à tout, surtout si les probabilités de rémission sont représentatives de ce qui se passe dans The Food Cure, soit plus de 65% de réussite. Non seulement les traitements par chimiothérapie n’obtiennent jamais d’aussi bons résultats, mais ils provoquent de nombreux effets indésirables qui peuvent perdurer.

Durant les années 1940, les autorités américaines étaient prêtes à financer des études sérieuses sur les méthodes du médecin allemand. Mais le projet n’a jamais abouti. Faute d’études scientifiques, la thérapie Gerson demeure controversée. On crie au charlatanisme sans s’être réellement penché sur le sujet.

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C’est contre l’avis de leur médecin que les six patients prenant part au documentaire ont courageusement fait le choix de suivre la thérapie Gerson, avec tout ce que ça implique de doute et d’incertitude. Un parcours de moine qui dure au minimum deux ans et qui consiste essentiellement à boire des jus de fruits et de légumes fraîchement pressés toutes les heures et à détoxifier son corps pour lui permettre de reprendre le dessus.

L’ombre de « Big Pharma » et mon rêve

Pourtant, les principes sur lesquels la cure du Dr Gerson se basent sont les mêmes que ceux qui régissent l’immunothérapie : renforcer et/ou rétablir le système immunitaire. La différence entre les deux méthodes réside dans le fait que l’une est induite chimiquement, tandis que l’autre s’obtient de manière naturelle, par une diète draconienne.

Évidemment, l’une est très lucrative pour « Big Pharma », l’autre pas. Sans compter que la méthode Gerson ne provoque pas les effets secondaires induits par les différents traitements proposés en immunothérapie.

On le sait, il y a très peu de recherches sur les bienfaits du jeûne, de l’alimentation, des plantes ou d’autres thérapies dites alternatives parce que, ne pouvant pas breveter le jus de carotte ou l’huile d’origan, il n’y a rien à en tirer d’un point de vue monétaire. Aucun intérêt, donc, pour les grandes compagnies pharmaceutiques. C’est pourtant ce qui pourrait nous permettre de réduire nos coûts en santé, tant sur le plan matériel qu’humain.

Je rêve du jour où les questions d’argent cesseront d’avoir autant d’emprise sur nos vies, surtout lorsqu’il est question de santé.

La projection de The Food Cure au cinéma Cartier était une initiative menée par Marie-Claude Bouchard, qui nourrit un intérêt pour les alternatives encourageant la responsabilisation en matière de santé globale.

Pour suivre le parcours du film en salle et surveiller sa sortie en ligne, on peut consulter la page Facebook. On retrouve un article en anglais très intéressant également sur le site de Gerson Institute.

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