Dépanneur à vendre, exode d’immigrants français

Ces dernières semaines, on a vu apparaître une annonce de mise en vente du Dépanneur (Tabagie) Saint-Dominique, situé au 1180 avenue de Bourlamaque. Le commerce « dégage de solides bénéfices », stipule-t-elle. Monmontcalm a voulu savoir ce qui motivait le propriétaire, Pascal Renaud, à s’en départir.

Ces dernières semaines, on a vu apparaître une annonce de mise en vente du Dépanneur (Tabagie) Saint-Dominique, situé au 1180 avenue de Bourlamaque. Le commerce « dégage de solides bénéfices », stipule-t-elle. Monmontcalm a voulu savoir ce qui motivait le propriétaire, Pascal Renaud, à s’en départir.

Rejoint par téléphone entre deux clients à la caisse de son commerce, le Français d’origine, qui a obtenu la nationalité canadienne, quitte Québec. Lui qui avait choisi, avec sa conjointe, de s’y établir car c’est « une ville beaucoup plus belle, à échelle humaine », déménagera à Montréal. C’est que sa conjointe, enseignante au primaire depuis une vingtaine d’années, ne trouve pas d’emploi à Québec.

Selon M. Renaud, les commissions scolaires à Québec ont refusé de reconnaître la formation et les années d’expérience dans le système français de la diplômée de La Sorbonne. Son bénévolat dans les écoles québécoises, son retour aux études, son diplôme de l’Université Laval et ses notes supérieures, l’appréciation des parents et élèves lors de ses suppléances : rien de cela n’a amélioré la situation.

Français en sous-emploi

Il ne semble pas y avoir de professeurs d’origine française dans les écoles à Québec, dit le commerçant. Par contre, sa conjointe a été embauchée pour du service de garde, ce qui est très frustrant, ajoute-t-il. Il constate que d’autres Français croisés dans la capitale doivent se contenter de postes pour lesquels ils sont surqualifiés, de piètres salaires et conditions de travail.

« Les Français à Québec, ils sont donc obligés de travailler à leur compte. […] On est une minorité visible de par notre accent, désavantagée par rapport aux minorités visibles pour lesquelles il y a au moins des quotas d’embauche à respecter. »

M. Renaud et son épouse déplorent un manque d’ouverture de certains employeurs de la capitale, qui a fini par les décourager.

Pour en savoir plus ...

Soutenez votre média

hearts

Contribuez à notre développement à titre d'abonné.e et obtenez des privilèges.

hearts
Soutenir