Lascaux – Il était une deuxième fois

Madeleine (Marjorie Vaillancourt) fuit l’apocalypse et tombe dans une caverne, à la fois prison et refuge. Elle est accueillie par Dordogne (Éva Daigle), l’esprit de la Terre, la grande tortue sur le dos de laquelle s’est formé le monde. Nourrie et abreuvée par Dordogne, Madeleine accouche de Lascaux (Jules Ronfard), peut-être le dernier espoir de l’humanité.

<em>Lascaux</em> – Il était une deuxième fois | 16 janvier 2019 | Article par Marrie E. Bathory

Crédit photo : Denis Baribault

Madeleine (Marjorie Vaillancourt) fuit l’apocalypse et tombe dans une caverne, à la fois prison et refuge. Elle est accueillie par Dordogne (Éva Daigle), l’esprit de la Terre, la grande tortue sur le dos de laquelle s’est formé le monde. Nourrie et abreuvée par Dordogne, Madeleine accouche de Lascaux (Jules Ronfard), peut-être le dernier espoir de l’humanité.

Qu’enseigner à cet enfant dont l’univers se limite aux parois de la caverne? Que reste-t-il d’essentiel, outre subvenir à ses besoins fondamentaux? L’alphabet, le langage, le récit, pour éviter qu’ils ne se perdent, et pour que Lascaux arrive à communiquer avec les humains – advenant qu’il arrive à sortir.

Caractères gras, italiques et soulignés

Lascaux est un conte où l’autrice souligne à très, très gros traits son message : les hommes piquent aussi, l’or noir a causé la perte du monde, le plastique a tout pollué; il faut garder espoir malgré tout.

Les jeux de mots (Madeleine est enceinte et prisonnière d’une enceinte; vide, avidité; matraque, attaque, tak-tak-tak) font sourire au début, cependant la répétition du procédé lasse rapidement.

Si le texte de Jasmine Dubé est, certes, joliment écrit, de grands pans auraient mieux passé dans la narration d’une nouvelle ou d’un court roman. Sur scène, où il aurait été profitable de montrer plutôt que raconter – l’étonnement de Madeleine devant la pomme, puis l’œuf, puis le feu, par exemple ­­–, cette narration est de trop. De même, le ton du conte, appuyé, aurait mieux passé si la pièce ne prétendait pas s’adresser à un public adulte.

Le contenant avant le contenu

Tout de même, l’enrobage est réussi, en particulier les projections (Marcelle Hudon) tantôt évoquant une échographie, tantôt montrant les peintures rupestres de la grotte de Lascaux. Le décor, la lumière, la musique (respectivement d’Erica Schmitz, de Thomas Godefroid et de Christophe Papadimitriou) ont été travaillés de sorte à habiller le mieux possible cette pièce dont le contenu ne livre pas ses promesses.

Produite par le Théâtre Bouches Décousues et Populus Mordicus, Lascaux, mise en scène par Pierre Robitaille, est présentée au Théâtre Périscope jusqu’au 2 février.

Pour en savoir plus ...

Soutenez votre média

hearts

Contribuez à notre développement à titre d'abonné.e et obtenez des privilèges.

hearts
Soutenir