Pauline Julien, faut pas s’en foutre

Vendredi dernier, La Renarde, sur les traces de Pauline Julien était de passage pour un soir seulement au Grand Théâtre de Québec. Un vibrant hommage mis en scène par Inès Talbi, avec 13 autres voix.

Pauline Julien, faut pas s’en foutre | 25 février 2019 | Article par Jason Duval

Crédit photo: Mathilde Corbeil

Vendredi dernier, La Renarde, sur les traces de Pauline Julien était de passage pour un soir seulement au Grand Théâtre de Québec. Un vibrant hommage mis en scène par Inès Talbi, avec 13 autres voix.

Cet hommage, créé en 2018, devait être un spectacle unique, d’une seule représentation. Devant le succès obtenu, Inès Talbi et Spectra Musique ont décidé de partir en tournée.

Plus d’une vingtaine de chansons qui ont marqué la carrière de Pauline Julien composaient le spectacle. Leurs mots prenaient écho dans les voix de Louise Latraverse, France Castel, Émilie Bibeau, Sophie Cadieux, Erika Angell, Isabelle Blais, Fanny Bloom, Frannie Holder, Amélie Mandeville, Queen Ka, Virginie Reid, Laurie Torres et Ines Talbi, qui a eu l’idée de cet hommage. Toute ces femmes ont été influencées par la grande dame québécoise, disparue il y a déjà 21 ans.

Un pari réussi

Pauline Julien écrivait beaucoup; elle a laissé à la postérité une oeuvre abondante de lettres et de chansons.

Les comédiennes Louise Latraverse, Isabelle Blais, Sophie Cadieux et Émilie Bibeau ont récité des passages de lettres de la Renarde. Des proses qui témoignent des angoisses, des peurs et de l’amour qu’elle avait pour Gérald Godin, avec qui elle a passé la majeure partie de sa vie.

Émilie Bibeau, qui n’a pas fini de nous épater, a livré une performance de « Rien qu’une fois faire des vagues », ainsi que des duos avec Sophie Cadieux à faire pâlir certaines autres interprètes.

La soirée a aussi été marquée par l’interprétation remarquable du monologue « As-tu deux minutes? », par Sophie Cadieux, avec en fond sonore les différentes interprètes qui répétaient le titre de la chanson. Parmi ces 13 voix, on distinguait celle de France Castel, qui éclipsait ses collègues dès son entrée en scène, avec « Je vous aime ». L’interprète de « Du fil, des aiguilles et du coton » a gardé sa voix unique. Une sonorité bien à elle, qui doit rendre jalouse plus d’une interprète.

Parmi les autres interprétations marquantes de cet hommage, Fanny Bloom a volé la vedette à deux reprises. Les chansons « Une sorcière comme les autres » et « La Manic » venaient chercher le spectateur jusqu’au fond de lui. C’est la voix délicate mais remplie de sensibilité de Fanny Bloom qui interpelle autant.

Le seul point faible de cet hommage était selon moi l’interprétation quelque peu incompréhensible de Frannie Holder de « Au milieu de ma vie ». Les mots de la chanson se perdaient littéralement dans ses lancées vocales.

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Le spectacle de presque deux heures s’est conclu avec « Le plus beau voyage », interprétée par Isabelle Blais, puis suivie par les autres artistes.

Après un dernier mot de chacune, les femmes qui ont honoré Pauline Julien se sont lancées dans une interprétation vivante d’« Urgence d’amour », qui venait se terminer par la voix de la Renarde.

Dans ce spectacle présenté sans entracte, on a remis au goût du jour les mélodies de Pauline Julien avec succès, en faisant état de sa passion. Ces nouveaux arrangements musicaux qui nous ont emportés le confirment : les chansons de Pauline Julien sont intemporelles et restent d’actualité dans un Québec qui affirme sa culture distincte.

Pauline Julien, il ne faut pas s’en foutre.

Elle résonne encore, heureusement.

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