Un phare allumé

Peut-être l’avez-vous remarqué, le cinéma fait son nid à Québec. Il faut dire que la Vieille Capitale possède tout ce qu’il faut pour briller et faire rêver les cinéastes. Voici l’un d’eux.

Un phare allumé | 17 octobre 2019 | Article par Catherine Breton

Photo d’équipe sur le plateau de tournage du court-métrage Candidat vedette.

Crédit photo: Gracieuseté de Phare Bleu

Peut-être l’avez-vous remarqué, le cinéma fait son nid à Québec. Il faut dire que la Vieille Capitale possède tout ce qu’il faut pour briller et faire rêver les cinéastes. Voici l’un d’eux.

« J’ai vraiment envie de faire des films dans la ville de Québec. Je la trouve tellement belle comme ville. C’est depuis que j’ai vu le film le Confessionnal dans un cours au cégep que j’ai le goût de faire des films ici, à Québec. On a un décor tellement cinématographique. »

Ce sont les paroles de Thomas Rodrigue qui est réalisateur, mais également l’un des cofondateurs de la jeune compagnie de production Phare Bleu. Sur leur page web, on retrouve en introduction les mots passion, créativité et rigueur. Une recette gagnante pour tracer son chemin dans cette industrie en plein essor, à Québec.

On tourne, c’est ce qui compte

La jeune compagnie, fondée en 2015, est dirigée par Carl-Emmanuel Blanchet, Thomas Rodrigue et Ludovic Fleury, qui assument respectivement les postes de directeur général, directeur artistique et directeur de la post-production.

Les productions Phare Bleu se spécialisent dans le cinéma de genre et à caractère historique tout en laissant la porte entrouverte à l’émergence de collaborations fécondes. La compagnie a été créée d’abord pour permettre à Thomas Rodrigue de réaliser les courts-métrages La Grande braque et La tinque sacrée. Mais l’aventure ne s’est pas arrêtée là… Aujourd’hui, la compagnie collabore avec de nombreux cinéastes émergents de la région et a vu ses films présentés dans plusieurs festivals à travers le monde.

« On a une ligne artistique, qui est cinéma de genre parce qu’on est vraiment des tripeux de cinéma de genre… et de films à connotation historique. Moi, je dis aux jeunes réalisateurs, si ça fitte dans notre mission, tant mieux, mais privez-vous pas de nous proposer des projets. »

Leur toute dernière production, le court métrage de Fanny Perreault Canicule, a d’ailleurs gagné une Bourse à la Création des Cinéastes de Québec au Festival de cinéma de la Ville de Québec. Le film est campé en 1997 et raconte l’histoire de Sasha, qui à cause d’une jambe cassée, est confinée à la maison pour l’été. Une porte s’ouvre dans son univers lorsqu’elle fait une incursion dans la chambre de sa grande sœur.

Pour Thomas Rodrigue, le plus difficile et le plus long, c’est de dénicher les budgets de production.

« On est une jeune startup. On apprend à étaler nos projets dans le temps parce que c’est pas toujours évident de boucler le financement. »

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Mais faute d’argent, Phare Bleu utilise la denrée temps pour peaufiner ses projets et trouver des solutions ingénieuses. Thomas aime laisser les choses évoluer et se déposer.

« Ça nous permet d’avoir un regard critique. On a développé des belles relations avec des gens qui sont capables de nous dire franchement ce qu’ils pensent de nos projets. Dans le respect. Ça nous aide beaucoup. Je trouve ça cool. Ça nous fait avancer. Nos projets sont meilleurs. »

Thomas avoue que l’aide de plusieurs collaborateurs lui est précieuse. Sans eux, plusieurs de leurs projets ne se seraient pas rendus où ils en sont aujourd’hui. Et la synergie entre lui, Carl-Emmanuel et Ludovic est bonne. Ils ont chacun leurs forces qui se complètent bien.

J’ai demandé à Thomas de se projeter dans un monde idéal. Que souhaite-t-il à Phare Bleu comme destinée?

« On est allé le plus loin qu’on peut sans budget. Là, on veut passer à un niveau supérieur. On est prêts. Ça roule, mais on a hâte d’avoir des budgets plus structurants pour la compagnie. On est assez débrouillards pour aller chercher des outils et des expertises qui vont nous permettre de créer des univers particuliers et crédibles à l’écran. Depuis le début, on le fait avec peu de moyens. Mais on pourra pas toujours demander à nos collaborateurs d’être «gentils» avec nous. »

En effet, en cinéma comme dans n’importe quel domaine, le financement joue un rôle de premier plan. Pour le moment, ça n’empêche pas la jeune maison de production de développer des projets, tels que Candidat vedette, Journal de Bolivie, Le Général. La passion et l’énergie sont là pour pallier.

On a un long métrage et deux courts métrages en développement. On prend rien pour acquis. On continue à travailler fort.

Et on leur souhaite une longue vie et l’obtention de plus gros budgets pour leurs productions à venir, qu’on a bien hâte de voir à l’écran.

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