Une initiative pour améliorer l’inclusion des aînés

L'Institut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés (IVPSA) de l’Université Laval soutient actuellement un projet qui vise à mobiliser différents acteurs œuvrant auprès des personnes âgées afin d’accroître leur inclusion sociale et diminuer les obstacles contribuant à leur exclusion.

Une initiative pour améliorer l’inclusion des aînés | 19 janvier 2021 | Article par Julie Rheaume

L’Initiative pour l’inclusion sociale des personnes aînées : un enjeu collectif est un projet intersectoriel et interdisciplinaire de 4 millions $ d’une durée de cinq ans.

Crédit photo: Sabine van Erp/Pixabay 

L’Institut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés (IVPSA) de l’Université Laval soutient actuellement un projet qui vise à mobiliser différents acteurs œuvrant auprès des personnes âgées afin d’accroître leur inclusion sociale et diminuer les obstacles contribuant à leur exclusion.

L’Initiative pour l’inclusion sociale des personnes aînées : un enjeu collectif est un projet intersectoriel et interdisciplinaire de 4 millions $ d’une durée de cinq ans (2020 à 2025), soutenu par l’IVPSA, basé dans le quartier Montcalm. Il est financé grâce à une contribution du Programme Nouveaux Horizons pour les aînés d’Emploi et Développement social Canada.

Les populations visées sont celles des personnes aînées de 65 ans et plus vivant dans des secteurs présentant des indices de défavorisation élevés, vivant en milieu rural, appartenant à une minorité linguistique ou à une communauté autochtone. Le territoire couvert est celui de la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ). L’appel à projets de l’IVPSA s’adressait aux organismes légalement constitués en tant qu’organisme à but non lucratif (OBNL).

Les projets seront financés pour quatre ans et pourront recevoir entre 100 000 $ et 400 000 $ pour cette période. Un montant total de 2 200 000 $ est disponible pour le financement de l’ensemble des projets sur le territoire de la CMQ, peut-on lire dans un document de présentation.

L’Initiative préconise une approche structurée d’impact collectif. Cette approche interdisciplinaire et intersectorielle est employée dans la résolution de problèmes sociaux et environnementaux complexes à grande échelle dans un but ultime de transformation sociale, selon Mireille Fortier, coordonnatrice à l’IVPSA.

« Elle permet de travailler à partir des besoins sur le terrain », ajoute-t-elle, en visioconférence le 13 janvier. L’approche permettra également une certaine flexibilité chez les organismes participants. « On part du besoin et on peut s’ajuster », dit Mme Fortier.

Le projet tiendra notamment compte de ces facteurs d’inclusion sociale, énumère Nancy Pilote, accompagnatrice des milieux à l’IVPSA : « les ressources financières et matérielles; la participation sociale et civique (participation au tissu social) : l’éducation et les compétences; la santé et les incapacités; l’habitation et le logement; le voisinage, la communauté et la mobilité; les ressources de soutien social et les relations sociales ainsi que la sécurité personnelle ».

À la suite d’un appel de projets lancés en septembre dernier, 10 ont été pré-sélectionnés parmi 27 lettre d’intentions reçues. Le dépôt des projets complets aura lieu au début février. Un certain nombre parmi ces 10 seront ensuite retenus en fonction de divers critères et bénéficieront d’une somme pour leur mise en œuvre au printemps.

L’impact de la COVID-19

Les bureaux de l’Institut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés, relié à l’Université Laval, sont situés à l’hôpital Saint-Sacrement (CHU de Québec-Université Laval). La COVID a fait en sorte que toute l’équipe soit en télétravail, dit Mme Fortier.

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La pandémie a aussi eu un impact majeur auprès des organismes partenaires du projet, ajoute-t-elle.

De plus, en raison de la crise sanitaire, la date de dépôt des projets finaux, prévue le 18 janvier, a finalement dû être reportée au 2 février.

Plusieurs personnes âgées se trouvent isolées en raison de la situation actuelle. Elles n’ont plus de visite ou d’activités. Certaines d’entre elles n’ont pas accès aux moyens de communication modernes comme les visioconférences ou les réseaux sociaux.

La pandémie aura toutefois permis une mise en lumière de l’importance de l’inclusion sociale des aînés, selon Mme Pilote.

Impliqués

Des aînés participent aux-mêmes à cette vaste Initiative. Certains siègent au sein de divers comités du projet dont Rachel Ruest, qui cumule plusieurs autres expériences de bénévolat et qui participait aussi à la visioconférence du 13 janvier.

Cette façon de faire permet entre autres de mieux refléter les préoccupations des personnes âgées. « L’approche est par, pour et avec » les aînés, précise Mme Pilote.

Suites du projet

Ultimement, que cherchera à accomplir cette initiative? « Dans toutes les communications que nous allons établir, avec la force de l’Université Laval, du CHU, qu’on ait assez d’impact pour influencer les politiques, les programmes, le gouvernement », lance Nancy Pilote.

« On aura peut-être une influence pour modifier les politiques… Mettons qu’on rêve en couleurs, ça pourrait aller jusque-là, mais ce n’est pas si rêver en couleurs que ça, parce que si c’est probant, si on réussit à avoir suffisamment de données, qu’il y a une bonne évaluation, un bon suivi avec un réajustement d’année en année de ce grand plan d’action d’impact collectif et schéma de transformation sociale, on risque d’avoir une influence très intéressante sur les sphères décisionnelles », poursuit Mme Pilote.

Le processus aboutira sur un partage des connaissances et de la sensibilisation. Les organismes qui œuvrent auprès des aînés bénéficieront notamment d’informations déjà « travaillées », ce qui facilitera leur tâche en matière d’inclusion.

« Il n’y a pas tant de milieux et d’organismes qui font la promotion de l’importance pour les aînés de l’inclusion et de la participation sociale et des façons (…) pour les favoriser et aller plus loin. C’est un élément, pour moi, qui est majeur », affirme Rachel Ruest.

« C’est un projet parmi les 22 au Canada. Nous sommes en lien avec ces  (autres) projets. Il y a une pratique commune et un soutien du programme Nouveaux Horizons qui nous aident à évoluer là-dedans, dans cette connaissance, cette analyse », précise Mireille Fortier.

« C’est un beau projet », réplique Mme Ruest, en riant!

Un forum sur l’inclusion des aînés devrait aussi voir le jour à l’automne 2021. Celui-ci devrait ensuite être répété de façon annuelle.

Rappelons qu’une autre initiative bat également son plein, cette année, en lien avec l’inclusion des personnes âgées, comme le nous rapportions le 29 octobre dernier. Le Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS) de l’Université Laval mène un projet de recherche auprès d’aînés de La Cité-Limoilou ayant des incapacités sur le plan physique, sensoriel, cognitif ou intellectuel. On veut ainsi savoir ce qui nuit à leur niveau d’inclusion dans la ville ou le facilite. Un volet artistique, mené par Wartin Pantois, se greffe aussi à cette démarche appelée Accès-communauté.

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