Marie Stuart : Miroirs, miroirs

Deux reines : l’une catholique, l’autre protestante. L’une mère, mariée trois fois; l’autre vierge. On les compare, les oppose. On les force à se méfier l’une de l’autre, elles qui aspireraient à se rapprocher, à se parler, à se comprendre.

<em>Marie Stuart</em> : Miroirs, miroirs | 15 octobre 2021 | Article par Marrie E. Bathory

Crédit photo: Martin Bélanger

Deux reines : l’une catholique, l’autre protestante. L’une mère, mariée trois fois; l’autre vierge. On les compare, les oppose. On les force à se méfier l’une de l’autre, elles qui aspireraient à se rapprocher, à se parler, à se comprendre.

Fuyant l’Écosse à la suite d’une révolte, Marie Stuart se réfugie en Angleterre où elle espère obtenir le secours d’Élisabeth 1re, sa cousine. Mais comme la Stuart pourrait prétendre au trône, et comme on redoute un retour sanglant du catholicisme, elle sera enfermée durant 18 ans, jusqu’à son exécution.

Si Marie Stuart est captive, de son côté, Élisabeth est tout aussi prisonnière des conventions, elle qui méprise l’asservissement que représente le mariage. On attend d’elle la même chose que de toutes les femmes : qu’elle se marie, produise un héritier. Mais Élisabeth, elle, ne laissera pas un homme « né avec un sceptre entre les jambes » lui prendre sa couronne.

Lumière, reflets

Les portraits des deux reines sont des tableaux composés par à-coups : succession de moments, souvenirs. Les éclairages de Caroline Ross, rais de lumière perçant les ténèbres, soulignent encore ce que ces portraits ont de partiel, ou de magnifié.

Sobre au premier abord, la mise en scène de Frédéric Dubois est pourtant éloquente. Une série de miroirs renvoie l’image déformée des deux femmes qui se font face. Marie-Hélène Lalande et Joanie Lehoux sont chacune tantôt souveraine, tantôt servante, et le puissant face à face des actrices met encore en évidence les liens entre celles dont on attend qu’elles se suppriment.

Les costumes de Vanessa Cadrin, structurés mais en transparence, rappellent qu’au-delà de la couronne, du symbole, Marie et Élisabeth sont des femmes de chair et d’os qui aspirent à vivre, à pouvoir aimer.

Marie Stuart est présentée jusqu’au 30 octobre au Périscope.

Marie et Élizabeth : supporter le poids de la couronne

Pour plus d’information tant sur le contexte historique que sur le projet théâtral, Les Écornifleuses offrent un balado en deux épisodes,

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