La Ville de Québec a présenté mercredi les premiers résultats de la consultation publique sur l’insertion du tramway près de l’avenue Cartier. Convaincue d'un « fort appui » au scénario d'insertion choisi, la municipalité entend apporter certaines améliorations à ses prochaines activités de participation publique.
Consultation sur le tramway près de Cartier : « fort appui » et améliorations au processus
La Ville de Québec a présenté mercredi les premiers résultats de la consultation publique sur l’insertion du tramway près de l’avenue Cartier. Convaincue d’un « fort appui » au scénario d’insertion choisi, la municipalité entend apporter certaines améliorations à ses prochaines activités de participation publique.
La consultation en ligne sur l’insertion du tramway a eu lieu sur 22 jours, du 4 au 25 mars 2022, après des rencontres d’information et échanges les 2, 3 et 4 mars, a rappelé en conférence de presse Martin Lefebvre, directeur du service d’interaction citoyenne de la Ville de Québec. Au total, 2 099 participants de partout dans la ville y ont pris part. Cette participation est jugée « exceptionnelle ».
Il y a eu par la suite, entre le 6 et le 10 mars, envoi d’un sondage à 600 personnes ayant pris part aux activités de participation publique; 142 d’entre elles y ont donné suite. Il s’agit d’un « bon taux de retour », de 24 %, pour ce type de sondage, a indiqué M. Leclerc.
Pas moins de 4000 commentaires ont été exprimés par les répondant.e.s à la consultation. Ceux-ci sont en cours d’analyse, a-t-il ajouté.
Parmi les répondant.e.s, 67 % sont issus des quartiers proches de l’avenue Cartier : Montcalm, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Sacrement, Sillery, Saint-Sauveur, Saint-Roch et le Vieux-Québec–Cap-Blanc–Colline parlementaire.
Incidemment, 40 questionnaires de la consultation publique ont été identifés comme provenant de robots et ont été retirés. Il s’agissait de réponses favorables au projet.
Voie partagée et priorités
Ce sont 69 % des répondant.e.s – 59 % « totalement en accord » et 10 % « partiellement en accord » – qui appuient l’aménagement de voies partagées sur le boulevard René-Lévesque près de l’avenue Cartier.
Quant aux objectifs d’aménagement de l’insertion du tramway près de Cartier, deux priorités ressortent des réponses obtenues. Ce sont la bonification de l’espace pour piétons et cyclistes, et la protection des arbres existants. Les critères jugés les moins importants par une majorité de répondant.e.s sont la capacité routière et la limitation des acquisitions requises.
Dans les deux cas, « en segmentant les réponses selon la provenance, les résultats demeurent les mêmes », résume le communiqué de la Ville de Québec.
Les répondant.e.s se sont aussi montré.e.s favorables à la réduction du débit de véhicules et de la vitesse de circulation, près de l’avenue Cartier et sur le boulevard René-Lévesque, dans Montcalm.
Les partis d’opposition réagissent
En réaction à la présentation, la conseillère du district de Limoilou et cheffe de Transition Québec Jackie Smith s’est exprimée par voie de communiqué :
« Les résultats du sondage nous confirment ce que la campagne nous a fait sentir : la population veut de l’ambition pour la mobilité durable. Ce que je constate aujourd’hui, c’est que le tramway est plus populaire que la CAQ et que leur ingérence dans les affaires de la ville est complètement injustifiée », a-t-elle mentionné.
Pour sa part, le chef de Québec 21, Éric Ralph Mercier, dénonce des « résultats tronqués » et remet en question l’acceptabilité sociale du projet de tramway.
« On a senti beaucoup d’empressement de la part du maire pour révéler les données de la consultation publique. Encore une fois, on semble être dans l’exercice de communication politique dans le but de mettre de la pression sur le principal bailleur de fonds du projet », peut-on lire dans le communiqué transmis par son parti.
Le même communiqué mentionne que « le groupe J’ai ma passe a fait la promotion [du questionnaire en ligne] pour que les gens favorables y répondent ». Une question d’un journaliste au maire de Québec faisant écho à ce passage, Bruno Marchand a répondu « aux gens qui disent cela » :
« Quand on a sorti le 41 % d’appréciation, il n’y a personne qui a contesté la méthode. Parce que les chiffres leur faisaient faveur, allaient dans le sens qu’ils voulaient. […] Tout le monde a pris le 41 % pour nous taper dessus, pour dire : c’est un projet qui n’a pas d’acceptabilité sociale, c’est dégueulasse. Quand les chiffres vont dans l’autre sens, à partir de là, qu’est-ce qu’on fait? On questionne la méthode. […] Et là, on remet en question le processus, et on remet en question la validité de l’exercice. »
Des gens défavorables à l’insertion ou au tramway « ont aussi mobilisé leur réseau », a ajouté le maire de Québec.
« Et savez-vous quoi? C’était tout à fait permis et accepté. C’est ça qui fait qu’une société se mobilise. Le jour où on ferait un référendum de quelle que nature que ce soit […], il y a des gens qui vont mobiliser leur réseau pour participer au référendum, que ce soit dans le pour comme dans le contre. C’est ça, la vie démocratique. »
Des améliorations au processus
Les personnes ayant participé aux activités de participation publique concernant l’insertion du tramway près de l’avenue Cartier ont été invitées à exprimer leur appréciation de celles-ci.
La qualité de la présentation a satisfait 84,5 % des répondant.e.s. Quelque 83,8 % se sont aussi dits satisfaits des intervenant.e.s et 81 %, de la durée de la rencontre. Ce qui a été jugé moins satisfaisant (61,2 %), c’est la période de questions. Rappelons que les intervenant.e.s de la Ville de Québec n’avaient pas été en mesure d’y répondre entièrement.
Maude Mercier-Larouche, membre du comité exécutif responsable du tramway, de la mobilité et des communications, a expliqué que la possibilité de faire de nouveau des activités de participation publique en présentiel permettrait de nouvelles formules.
« On a pensé, pour la consultation qui s’en vient dans le secteur Saint-Charles-Garnier, à faire en premier une séance d’information. […] Et par la suite, les ateliers d’échanges-discussions, ça va être des tables. Les gens vont pouvoir décider où est-ce qu’ils vont… Est-ce qu’ils vont à la table foresterie? […] Est-ce que c’est la circulation, est-ce que c’est le déneigement en hiver? […] Il va y avoir une plénière à la fin, où les gens vont se retrouver. Et là, on va rapporter ce qui s’est passé dans les différentes tables, les questions qui ont été posées, les enjeux qui ont été soulevés, et on va venir répondre à ça globalement. »
Si la Ville « fait le pari » que cela lui permettra de s’améliorer, Mme Mercier-Larouche ajoute que les activités dans les autres secteurs, au cours du printemps, pourraient prendre d’autres formes. « On veut s’améliorer constamment », a-t-elle dit, ce à quoi le maire de Québec a renchéri.
Outre les activités en ligne et en présentiel à venir, une série de capsules numériques sur les questions les plus fréquentes a été produite. Les séances hebdomadaires en Facebook live avec des spécialistes de la Ville sur des sujets précis se poursuivent également.
Tous les détails au sujet du tramway et des activités de participation publiques sont en ligne : tramwaydequebec.info/citoyens.
On peut consulter les résultats de la consultation sur l’insertion dans le secteur de l’avenue Cartier en ligne également.
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