La compagnie La Vierge Folle, composée de Maxime Robin, Sophie Thibeault et Frédéric Brunet, est de retour à la Maison Chevalier avec ses Contes à passer le temps, cette année sous le thème de « reconstruire les ponts ».
Le désormais traditionnel bar à desserts maison et à boissons chaudes nous accueille dans les voûtes, où des rangées de chaises ont été disposées le long des murs, laissant une travée centrale pour les comédien·ne·s.
Marie Gignac ouvre le bal avec l’histoire des trois ingénieurs du pont de Québec. On y retrouve tous les éléments d’un bon conte, mais on regrette le choix de la mise en scène de garder l’actrice immobile à une extrémité de la salle, devant son texte.
Éric Leblanc enchaîne avec vivacité pour nous confier son aventure loufoque autour d’un boulon d’or. L’émoi du personnage pour le maire Marchand fait beaucoup rire, de même que la reprise de « My Heart Will Go On », chantée par les autres comédien·ne·s.
Le troisième conte, « Jésus de Saint-Roch », dépeint bien le quartier de la basse-ville par plusieurs clins d’œil aux enseignes et par son thème central, l’itinérance, traité malheureusement sur un ton moralisateur. Malgré l’interprétation sympathique de Pierre-Olivier Grondin, au registre de voix impressionnant, on peine à suivre les tribulations de ce Jésus rappeur ressorti d’on ne sait où, qui, à choisir entre l’Ukraine et le Yémen, décide de venir en aide à… Québec.
Après l’entracte, « Des lucioles en hiver », présenté l’an dernier, est de retour au menu, cette fois-ci interprété par Ariane Bellavance-Fafard, crédible et touchante malgré un petit trou de mémoire. L’Isle-Verte vole la vedette à Limoilou, plutôt accessoire dans cette histoire.
Cerise sur le sundae, Sophie Thibeault conquiert le public dans son rôle d’agente immobilière vorace. La critique sociale signée Fabien Cloutier est ici menée avec finesse, et l’on rit tout le long, jaune ou franchement, devant les manigances du personnage pour transformer un immeuble à logements en stationnement dans Saint-Sauveur.
Les cinq comédien·ne·s se réunissent ensuite dans une parodie de l’émission Les chefs, pour boucler la boucle en faisant revenir les trois ingénieurs du pont de Québec en tant que candidats. On pourrait se passer de ce sketch final, qui nous répète les mêmes informations que le premier conte.
« En fin de conte », le temps passe vite : on se revigore, on rit et, avec un peu de chance, on réfléchit. Le spectacle est présenté jusqu’au 30 décembre. Des supplémentaires ont été ajoutées, mais les billets s’envolent rapidement!
On peut accéder à toutes les informations sur la production et à la billetterie sur le site de Premier Acte.