Église du Très-Saint-Sacrement : un exercice de communication utile

Les différents scénarios possibles quant à l'avenir de l'église du Très-Saint-Sacrement ont été décortiqués, mercredi, lors de l'Assemblée spéciale du Conseil de quartier.

Église du Très-Saint-Sacrement : un exercice de communication utile | 19 mai 2022 | Article par Thomas Verret

Le Conseil de quartier de Saint-Sacrement a réuni à la même table la Fabrique de la paroisse Bienheureuse-Dina-Bélanger, le mouvement citoyen SOS Saint-Sacrement / Espace communautaire Saint-Sacrement et la Ville de Québec.

Crédit photo: Thomas Verret

Les différents scénarios possibles quant à l’avenir de l’église du Très-Saint-Sacrement ont été décortiqués, mercredi, lors de l’Assemblée spéciale du Conseil de quartier.

Les quelque 65 citoyens présents au centre des Loisirs Saint-Sacrement ont eu accès à une foule d’informations.

À la fin de la soirée, une question brûlait toutes les lèvres : l’église sera-t-elle classée patrimoniale par la ministre Nathalie Roy?

Rapport indépendant attendu

Un autre point d’interrogation persiste, celui de l’état du bâtiment et des coûts nécessaires à sa restauration.

La paroisse Bienheureuse-Dina-Bélanger, propriétaire de l’église, estime qu’il en coûterait minimalement 10 millions seulement pour la sécuriser, en raison d’un « vice de conception majeur ». 

« Si vous voulez changer sa vocation, il faut que vous rajoutiez des bidous », a prévenu le directeur général, André G. Bernier.

« Si l’édifice est classé, on aura droit à des subventions pour des travaux de réparation, mais pas pour le fonctionnement et l’entretien », a-t-il également spécifié.

Le mouvement citoyen/organisme SOS Saint-Sacrement/ Espace communautaire Saint-Sacrement n’a pas eu le même son de cloche. Après la fermeture de l’église, en 2019, le groupe a fait réaliser une étude préliminaire d’ingénierie sur l’état du bâtiment.

« Les ingénieurs ont conclu qu’ils ne semblaient pas y avoir de problème majeur dans la structure », a soutenu le fondateur de l’organisme, Louis Bélanger.

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Ce dernier attend donc avec impatience le rapport d’experts indépendant commandé par le ministère de la Culture et des Communications.

Conserver ou démolir l’église du Très-Saint-Sacrement

Si le bâtiment est classé patrimonial, la paroisse resterait propriétaire, à moins d’un avis contraire.

L’édifice pourrait alors être loué, légué ou vendu à un organisme ou une organisation, dont la responsabilité serait d’en faire un lieu pour la communauté. Ce projet pourrait être financé par les gouvernements et des campagnes publiques.

Une place publique sur le parvis, des locaux communautaires, un espace culturel et un lieu de rassemblement pour le quartier font partie des idées qui ont été avancées.

« Il y a une pénurie de locaux et une faiblesse de l’offre dans le quartier », met en contexte Louis Bélanger.

« Dans une optique de développement durable, on souhaite occuper le bâtiment, plutôt que de le démolir et d’en faire un nouveau. Ce qu’on propose, ce sont des activités communautaires de toutes sortes. Si l’on fait ça, les gouvernements peuvent agir », fait-il valoir.

« En travaillant ensemble, on peut arriver à trouver une solution. Une approche dans laquelle la paroisse y trouverait son compte pour assurer sa pérennité, en misant sur des éléments bénéfiques, tel qu’un bail emphytéotique. Ce projet serait dynamisant pour tout le monde », a-t-il dit, ajoutant que les stationnements autour de l’église sont tout aussi intéressants.

Quant à elle, la paroisse demande à la ministre de ne pas classer le bâtiment patrimonial pour pouvoir le vendre à la valeur du marché.

Un classement plongerait la fabrique vers la faillite et signifierait la fermeture d’autres lieux de culte du secteur.

Même si l’église n’est pas classée patrimoniale, elle n’est pas nécessairement condamnée à la démolition.

« Son démantèlement serait à la discrétion de la Commission d’urbanisme et de conservation », a précisé la directrice par intérim du Service de la culture, du patrimoine et des relations internationales de la Ville de Québec, Renée Désormeaux.

Objectif atteint pour le Conseil de quartier

Pour sa part, le Conseil de quartier de Saint-Sacrement se réjouit du déroulement de la rencontre.

« Ç’a été un grand succès », affirme son président Bertrand Gemme.

« C’était la première fois que tous les intervenants se réunissaient en même temps, à la même place, pour donner leur point de vue. C’est ce que les gens ont beaucoup apprécié. »

Selon lui, toutes les parties prenantes sont bien intentionnées et veulent voir ce dossier passer à une autre étape.

« On a besoin d’une place publique dans le quartier et de ce coin de rue-là. L’image de Saint-Sacrement, c’est son église. Est-ce que c’est ça qui va rester, ou ça va être autre chose? On le sait pas, mais il faut que ça avance », estime M. Gemme, qui va continuer de suivre les prochains développements.

« Combien ça coute réellement pour remettre l’église en état pour pouvoir réaliser un projet à l’intérieur? Les chiffres de 3 et de 10 millions ont été avancés. Ça fait un gros écart. Avec l’étude indépendante, on va avoir la vraie réponse. La ministre va se baser là-dessus pour rendre sa décision », conclut le président du Conseil de quartier de Saint-Sacrement.

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