L’épicerie Provisions sur le point d’être vendue

Ce sera bientôt la fin d'une époque à l'épicerie Provisions. Le 1er octobre, l'institution de l'avenue Cartier changera de main. Un Français prendra la relève. Le propriétaire Vincent Drouin a confirmé la nouvelle en entrevue avec Monmontcalm.

L’épicerie Provisions sur le point d’être vendue | 7 septembre 2022 | Article par Thomas Verret

Un acheteur français deviendra bientôt le nouveau propriétaire de cette épicerie indépendante de l’avenue Cartier. La transaction sera officialisée en octobre prochain.

Crédit photo: Gracieuseté

Ce sera bientôt la fin d’une époque à l’épicerie Provisions. Le 1er octobre, l’institution de l’avenue Cartier changera de main. Un Français prendra la relève. Le propriétaire Vincent Drouin a confirmé la nouvelle en entrevue avec Monmontcalm.

Ce n’est plus un secret. Le commerce familial Provisions sera vendu le mois prochain. Un rendez-vous chez le notaire est prévu pour officialiser la transaction.

« On est en période de transition actuellement », indique l’homme de 56 ans.

L’acheteur travaille à l’épicerie Provisions

Le futur propriétaire a quitté la France avec sa femme et ses deux enfants pour devenir épicier de quartier au Québec. Depuis juillet, il travaille cinq jours par semaine à l’épicerie pour se préparer à ce qui l’attend.

Cela dit, Vincent Drouin va continuer de travailler pendant un laps de temps, pour s’assurer que la transition se fasse en douceur le plus possible. D’ailleurs, ce dernier est serein avec sa décision. Son cousin, avec qui il dirige l’épicerie, l’est également.

« Je pense qu’on est rendus là », avoue-t-il.

Aucun membre de la famille ne peut prendre la relève. Cette réalité les rattrape.

« Le matin, l’épicerie ouvre à 6 h, et le lundi à 5 h. On ouvre à l’heure des coqs, comme on dit. Si je me blesse ou que je tombe malade, mon cousin va finir par s’essouffler et vice-versa. C’est ça le problème. Il n’y a pas de relève pour nous. Rien », laisse tomber M. Drouin.

Une histoire de famille

Son grand-père, Albert, a ouvert l’épicerie en 1949. Vincent a commencé à y travailler dès l’âge de 11 ans. 45 ans plus tard, il y est toujours. Il a notamment travaillé 39 ans à temps plein. Au minimum, cela représente 60 heures par semaine.

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Bref, il y a passé une grande partie de son existence. Le temps est venu pour lui de passer à un autre chapitre de sa vie. C’est vrai aussi pour son cousin. C’est ce qu’ils s’apprêtent à faire, non sans ressentir un petit pincement au cœur.

« C’est certain que ça me fait quelque chose, confie Vincent Drouin. J’ai de très beaux souvenirs ici. J’ai travaillé avec mon grand-père. J’étais son homme de confiance. Au-delà des liens familiaux, on était très proches l’un de l’autre. »

Épicier de quartier, un métier exigeant

L’heure de la retraite a donc sonné pour M. Drouin. À son âge, il a toute la vie devant lui. Il veut en profiter pleinement.

« J’aime mieux arrêter pendant que je suis en santé », dit-il.

Après tout, tenir un commerce comme Provisions est prenant. D’autant plus quand on habite à côté de celui-ci.

« Avec notre commerce, on ne fait pas une belle vie, on fait une bonne vie. Je reste en arrière de l’épicerie. Quand il se passe quelque chose, c’est moi qu’on appelle. Un système d’alarme qui part, un frigidaire qui fait défaut, un problème avec la caisse : je suis toujours proche. Tout le temps », raconte M. Drouin.

« Ce n’est plus pareil »

Les dernières années ont été chargées et fertiles en émotions pour Provisions. Il y a deux ans, son père Camille est décédé à l’âge de 81 ans.

« Ce n’est plus pareil. Le monde l’adorait », se remémore-t-il.

De plus, son oncle a cessé de travailler à l’épicerie. C’était il y a deux ans aussi. Depuis l’hiver, sa santé ne lui permet plus de venir à l’épicerie.

« Dans le fond, il y a un petit peu moins de famille. Ça vieillit », admet Vincent Drouin.

Dans ce contexte, vendre l’épicerie était la chose à faire. D’autant plus qu’un acheteur est sérieux dans sa démarche. Les astres sont alignés.

« J’aurais peut-être fait encore 2 ou 3 ans, mais là, on a un acheteur et ça ne court pas les rues, souligne l’homme d’affaires, qui possède également le café Van Houtte sur la rue Jacques-Parizeau. Je le répète, on a fait une bonne vie et on a la chance d’arrêter. On a un acheteur, c’est bien. Ça fait au moins trois, quatre ans, qu’on voulait vendre », précise-t-il.

Au fait, quel est le nom de cet acheteur?

« Je vous le dirai un petit peu plus tard! », répond Vincent Drouin, taquin.

Si le principal intéressé lit ce texte, on l’invite à communiquer avec nous. On aimerait bien le rencontrer. L’invitation est lancée. À suivre…

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