Des inondations à répétition au 394 rue Jeanne-d’Arc

Victime d'inondations à répétition devant chez lui, un résident de la rue Jeanne-d'Arc lance un appel à l'aide.

Des inondations à répétition au 394 rue Jeanne-d’Arc | 6 octobre 2022 | Article par Thomas Verret

Dans les derniers mois seulement, plusieurs inondations ont causé des dégâts d’eau chez Guillaume Schönau. Le résident de Montcalm ne compte plus le nombre de fois que c’est arrivé.

Crédit photo: Gracieuseté – photo recadrée

Victime d’inondations à répétition devant chez lui, un résident de la rue Jeanne-d’Arc lance un appel à l’aide.

Au dernier Conseil de quartier de Montcalm, Guillaume Schönau a lancé un cri du cœur. La situation est insoutenable.

« J’en peux plus », laisse tomber le père de famille de quatre enfants.

La problématique est systématique. Dès qu’il y a une averse importante, l’eau monte. L’homme doit alors appeler le « numéro d’urgence de la Ville » (311) ou carrément le 911. Fréquemment, des camions aspirateurs se déplacent au 394 rue Jeanne-d’Arc. Les pompiers dépêchés sur les lieux essaient d’enlever l’eau, le plus possible, avec des pompes. Malgré tout, des débordements surviennent.

« Les pompiers ne savent pas eux-mêmes où mettre l’eau. »

Des camions aspirateurs se déplacent régulièrement au 394 rue Jeanne-d’Arc. Les pompiers dépêchés sur place essaient d’enlever, le plus possible, d’eau avec des pompes. Malgré tout, des débordements surviennent.
Crédit photo: gracieuseté – Photo recadrée

Des dégâts d’eau à répétition

Régulièrement, l’eau s’infiltre dans sa maison. Dans les derniers mois seulement, plusieurs dégâts d’eau lui ont causé bien des ennuis. M. Schönau tente de limiter les dommages tant bien que mal. Dans son sous-sol, rénové, on retrouve la chambre de son garçon et la salle de lavage.

« Je suis obligé de rouler les prélarts, d’arracher les moulures, de mettre des ventilateurs et des déshumidificateurs. »

Une problématique « extrêmement préoccupante »

Ces inondations à répétition l’inquiètent énormément. La situation lui occasionne de l’anxiété. Quand il pleut la nuit, Guillaume Schönau fait de l’insomnie. Il ne s’absente que pour de courtes période de temps. Cela dit, il doit aviser ses voisins à l’avance.

« C’est stressant. On ne peut jamais vraiment savoir quand ça va arriver. Même partir en vacances est devenu problématique. Si je laisse la maison vide, que l’eau monte et que personne ne s’en rend compte, ça va avoir le temps de faire des dégâts considérables. »

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Des dommages financiers inévitables

Cette problématique engendre inévitablement des conséquences financières. Travailleur autonome, M. Schönau doit régulièrement mettre de côté son travail de luthier.

« Quand un dégât d’eau survient, je dois m’en occuper. Ça ne peut pas attendre. »

L’hiver dernier, il s’est blessé à une épaule « en cassant de la glace pour laisser passer l’eau ». De cette mésaventure a résulté un arrêt de travail de deux semaines.

Bien entendu, les compagnies d’assurance sont frileuses à l’assurer. Au départ, il avait droit à un déductible de 25 000 $ pour les dégâts d’eau. Récemment, sa compagnie a revu ce montant à la baisse.

« Ils l’ont changé pour mettre un déductible normal, mais je n’ose pas utiliser mes assurances. Du moment où je fais une réclamation pour un dégât d’eau, je vais tomber avec des déductibles déraisonnables. »

Des impacts sur sa propriété

Guillaume Schönau se questionne aussi sur la valeur de sa maison. Essayer de la revendre est impensable. Il a investi beaucoup d’argent dans des travaux majeurs d’amélioration sur le bâtiment. Dernièrement, il a dû faire une croix sur la réfection complète de son garage.

« Les entrepreneurs ont tourné les talons, car c’est trop risqué de construire là. C’est problématique. Ils ne peuvent pas offrir de garantie, étant donné la situation des écoulements d’eaux et les inondations à répétition. »

La stabilité du terrain et l’état de la fondation de la maison l’inquiètent également. Depuis plusieurs années, l’eau exerce une pression sur le terrain. Elle entre dans le sol et crée de l’érosion sur le côté.

« La rue Jeanne-d’Arc, elle-même, tient sur des murets de briques sèches. Ça tient sur des racines d’arbres, dont certains sont morts. C’est ce qui retient le sol. Évidemment, quand on envoie de l’eau à répétition sur le terrain, c’est quelque chose qui me préoccupe sérieusement.  La structure du terrain commence à être inquiétante », explique-t-il.

La ville en mode solution

Le Conseil de quartier de Montcalm a adopté une résolution empathique envers Guillaume Schönau. Elle demande à la Ville de Québec d’ouvrir une enquête approfondie sur les inondations à répétition dans le secteur.

« Ça demande toute une équipe, un ensemble de spécialistes, d’ingénieurs, d’urbanistes », estime pour sa part le principal concerné.

Présente à l’assemblée, la conseillère Catherine Vallières-Roland a pris la situation en charge immédiatement.

Par courriel, le porte-parole de la Ville de Québec David O’Brien confirme que le citoyen « a été rencontré et que différents scénarios sont en analyse pour trouver des solutions ». Bref, la municipalité se dit « en action face à la problématique des refoulements » d’eau au 394, rue Jeanne-d’Arc.

Aux yeux de Guillaume Schönau, une « réflexion d’ensemble » est nécessaire.

« C’est un problème vraiment très vaste. »

L’eau est acheminée de la Haute-Ville par de gros tuyaux souterrains.

« Je reçois l’eau qui arrive du chemin Sainte-Foy. Elle passe dans les ruelles, puis descend par la rue des Franciscains et c’est moi qui hérite de ça, chez moi. Ça fait comme une forme d’entonnoir », illustre le Montcalmois.

Selon lui, c’est tout le système de canalisation qui doit être revu. Cela dit, il se sent écouté par la municipalité.

« Déjà, la Ville a déjà des préoccupations environnementales par rapport aux bouleversements climatiques. C’est une réalité grandissante. Je ne suis pas un cas unique. Et ça n’ira pas en s’améliorant, d’où l’importance de se pencher sérieusement sur la question », conclut Guillaume Schönau.

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