Laurence Tremblay est passionnée par son métier. Ça crève les yeux. Depuis trois ans, la résidente de Montcalm travaille comme réalisatrice de publicités. À 25 ans, elle compte aussi déjà trois courts métrages de fiction à son actif. Son but est de faire son entrée dans l'industrie cinématographique québécoise. Disons qu'elle a emprunté une bonne voie pour y parvenir.
Laurence Tremblay, une grande réalisatrice en devenir
Laurence Tremblay est passionnée par son métier. Ça crève les yeux. Depuis trois ans, la résidente de Montcalm travaille comme réalisatrice de publicités. À 25 ans, elle compte aussi déjà trois courts métrages de fiction à son actif. Son but est de faire son entrée dans l’industrie cinématographique québécoise. Disons qu’elle a emprunté une bonne voie pour y parvenir.
Avec son premier court métrage Monarque, Laurence Tremblay part faire la tournée des festivals. Dimanche, le Festival de cinéma de la ville de Québec (FCVQ) a présenté son film en grande première mondiale canadienne. Elle a vécu ce moment spécial en compagnie du « clan des Tremblay au complet », de son copain et de ses amis.
Une réalisatrice à l’approche sensible
Monarque traite du deuil à l’enfance. Le film raconte l’histoire d’un garçon de 10 ans qui perd son frère dans un accident. Laurence a collaboré avec l’organisme Deuil-Jeunesse, pour que les sentiments d’un enfant endeuillé soient dépeints réalistement. Elle a tourné toutes les images en 2021, dans son village natal de Saint-Ferréol-les-Neiges.
« Quand tu fais un premier court métrage, tu ne sais pas la réception que ça va avoir. Moi, ça fait déjà un an que j’ai réalisé le film. Je vois toutes les erreurs que j’ai faites dedans. J’ai dû l’écouter au-dessus de 300 fois. Et là, il a été nominé au FCVQ. Je l’ai su il y a un mois. Pour de vrai, je capotais! », raconte la pétillante réalisatrice de la Côte-de-Beaupré.
« D’avoir une première mondiale canadienne à Québec, avec un film que j’ai fait à 100 % dans ma région, on dirait que ça vaut de l’or pour moi. »
Un regard féministe sur le cinéma
Laurence Tremblay a un côté féministe bien assumé. Elle se sent interpellée par l’enjeu de la place des femmes dans l’industrie du cinéma au Québec. Elle a créé des chandails « Femmes du cinéma » représentant les femmes de la diversité qui exercent différents rôles sur les plateaux de tournage. Tout le monde doit le porter sur ses plateaux de tournage, les hommes y compris. La compagnie qui a conçu les gilets appartient à deux femmes. La totalité des profits de la vente de ceux-ci vont à Deuil-Jeunesse.
Laurence a créé un mouvement, en quelque sorte. Des femmes qui travaillent dans ce domaine lui ont témoigné leur soutien, car elles se reconnaissent dans ce message.
C’est que les femmes sont toujours sous-représentées dans cette industrie. Elles ne sont pas à l’abri des préjugés, non plus. Les femmes doivent faire preuve de caractère et redoubler d’efforts pour faire leur place.
« Si la fille est là, c’est qu’elle s’est battue deux fois plus », estime Laurence Tremblay.
Un message positif
Elle-même s’est « déjà fait fermer des portes », parce qu’elle est une femme. C’était il y a quelques années, quand elle faisait des demandes de subvention.
Même si les femmes commencent à être plus nombreuses qu’avant dans le cinéma québécois, la lutte doit se poursuivre. La parité est loin d’être atteinte encore. C’est pourquoi Laurence continue de mettre de l’avant les talents féminins avec ses chandails. Après tout, derrière chaque Xavier Dolan ou Denis Villeneuve, se cache une Sophie Dupuis ou une Monia Chokri.
Par contre, les choses tendent à changer, petit à petit. La jeune réalisatrice précise vouloir véhiculer un message positif, d’où la couleur jaune de ses gilets.
« En fait, il y a en du changement. C’est ça aussi mon message. Il y a de plus en plus de femmes sur les plateaux. C’est beau de voir ça. Je veux montrer que ce n’est pas juste un milieu de gars, un boys club, que c’est accessible. »
Une « bosseuse »
Laurence Tremblay est la seule femme représentée par la boîte de production publicitaire OKOK de Saint-Roch. Elle est épanouie au travail. Dernièrement, la Saint-Ferréolaise d’origine a relevé plusieurs mandats d’envergure. Elle est reconnaissante de pouvoir gagner sa vie en faisant ce qu’elle aime.
« J’ai la chance de voyager aussi en même temps, c’est vraiment plaisant. »
Bref, Laurence vit sa best life. Cela dit, son succès n’est pas arrivé du jour au lendemain. Elle a notamment fait un DEC en cinéma au Cégep de Limoilou, suivi d’un baccalauréat en communication et d’un certificat en publicité à l’Université Laval. Elle a également fait quatre ans à la radio communautaire en cinéma, « de la grosse passion », comme elle dit.
Mais c’est sur les plateaux de tournage qu’elle a le plus appris. Qu’elle s’est le plus améliorée.
« J’ai vraiment appris sur le tas, indique Laurence Tremblay. J’ai beaucoup de volonté. Je voulais vraiment devenir bonne. J’ai tout donné dans mes projets et c’est vrai encore aujourd’hui ! »
On la croit sur paroles. Le plus beau dans tout ça, c’est que le meilleur est à venir dans sa carrière.
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