Manif d’art: confronter la réalité à l’illusion

La Manif d’art – La biennale de Québec est de retour pour une dixième édition du 19 février au 24 avril sous la thématique Les illusions sont réelles. Elle va se déployer dans 34 lieux de Québec dont au MNBAQ (noyau central de l’événement) et au complexe Méduse. Un centaine d’artistes internationaux, canadiens et québécois y seront à l’honneur.

Les médias ont eu l’occasion de visiter quelques lieux d’exposition de la Manif d’art, dont le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), des organismes du complexe Méduse et la Maison de la littérature, le 16 février.

La dixième Manif d’art devait avoir lieu l’an dernier, en 2021. Toutefois, la crise sanitaire est venue retarder sa présentation.

« Ç’a été plein de rebondissement. On a dû retarder notre événement d’un an à cause de la pandémie. Bien sûr, il y a une série d’éléments qui sont entrés en ligne de compte… Juste pour faire venir les artistes au niveau international, c’était compliqué. Le transport des œuvres étaient trois fois plus cher… (Pour réaliser des œuvres), c’était pratiquement impossible d’avoir certains matériaux. Ce fut des péripéties l’une à la suite de l’autre », explique Claude Bélanger, directeur général et artistique de Manif d’art, à Monquartier.

« On a réussi tout de même à monter l’événement. On est très heureux . Ça vaut vraiment la peine de venir voir l’exposition, que ce soit au Musée des beaux-arts, mais aussi dans tous les lieux», ajoute-t-il.

MNBAQ

L’exposition centrale aura lieu au pavillon Pierre Lassonde du MNBAQ. On y verra de nombreuses d’œuvres réunies par le commissaire invité Steven Matijcio, qui est directeur du Blaffer Art Museum de Houston, au Texas. Le travail de plus de 20 artistes, en provenance de cinq pays, y sera présenté.

Steven Matijcio a « préparé une programmation très forte d’artistes très connus. On est très content de recevoir ces artistes », de dire M. Bélanger. Selon ce dernier, la vision du commissaire invité est très d’actualité, en lien, entre autres, avec le concept de post-vérité qui nous amène à nous poser plusieurs questions.

On a particulièrement remarqué le bonhomme de « neige » de l’Américain Tony Tasset, qui nous accueille à l’entrée de l’exposition principale de Manif d’art au MNBAQ. Coke Can Mouth and Broom se veut notamment une réflexion sur les mirage du rêve américain et sur le capitalisme.

Ensuite, nous visitons l’installation Le Salon chinois – White Gold de la Montréalaise Karen Tam. L’œuvre fait notamment référence aux salons chinois des 17e et 18e siècle ainsi qu’au racisme.

Ensuite, nous serons confrontés à plusieurs œuvres à l’allure parfois trompeuse, se balançant entre réalité ou fiction ou défiant les apparences.

Avec son ours polaire sur une fausse banquise, Espaces sans espèces III de Karine Payette évoque les conditions des animaux dans les zoos. L’œuvre Open Black Box de Tom Friedman semble quant à elle déjouer les lois de la physique.

Ce sont que quelques-unes des œuvres présentées au Musée. Bien d’autres sont à l’honneur.

Activités de création et visites guidées sont notamment au menu au MNBAQ dans le cadre de Manif d’art. Consultez le site web de l’institution pour tous les détails.

Méduse

Dans Saint-Roch, à Méduse, on pourra voir les œuvres Earth-Moon-Earth de Katie Patterson chez Avatar, Montée des eaux de Dgino Cantin chez Engramme) et Fixer le soleil/Staring at the Sun d’Annie Briard à La Bande Vidéo.

À VU, il sera aussi possible d’admirer White Lace and Blue Walnut de Vikki Alexander et Escamotage d’une femme, une installation photo de Natascha Niederstrass.

Lors de la présentation de presse, Mme Niederstrass a notamment fait un parallèle avec les numéros de magiciens avec des femmes qui disparaissent jadis populaires en Angleterre et la lutte des suffragettes pour le droit de vote des femmes au tournant du 20e siècle. Alors que les femmes élevaient leur voix, certains s’amusaient à les faire disparaître!

Pour l’artiste, « le corps de la femme est politique. Il a toujours été politique et sera encore politique ».

Dans cette œuvre, elle se penche donc sur la « disparition » du corps féminin dans l’espace.

Plusieurs installations seront à l’honneur à l’Oeil de poisson dont celles de Jonathan Allen, Frances Trombly, Dario Robleto, Xu Bing et Kaz Oshiro.

Dans nos quartiers et ailleurs

L’édition 2022 de Manif d’art investira aussi Le Lieu, centre en art actuel, et la Chambre blanche, tous deux dans Saint-Roch, et le Grand Théâtre, en Haute-Ville.

La Maison de littérature, dans le Vieux-Québec, le Musée Huron-Wendat de Wendake et Regart (Lévis) seront aussi mis à contribution.

Art public

Les illusions vous attendent partout : une douzaine d’œuvres d’art public sont installées tant à place D’Youville, qu’au Diamant, au Château Frontenac, sur le parvis de l’église de Saint-Roch, dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, à Place Sainte-Foy, à Place d’Armes, aux lieux historiques nationaux des Fortifications-de-Québec et de Cartier-Brébeuf.

Manif d’art 10 s’installe aussi chez vous avec la galerie virtuelle (disponible en ligne) dès le 19 février, et au creux de vos oreilles grâce à une œuvre invisible (mais sonore) de Jeanette Andrews.

Pour en savoir davantage sur Manif d’art, consultez son site web pour plus d’informations.