Il est minuit moins une pour sauver l'église du Très-Saint-Sacrement, estime Catherine Dorion.
Minuit moins une pour sauver l’église du Très-Saint-Sacrement
Il est minuit moins une pour sauver l’église du Très-Saint-Sacrement, estime Catherine Dorion.
La députée de Québec solidaire a réitéré, mercredi, son appui à la sauvegarde et la revalorisation de l’emblématique bâtiment du chemin Sainte-Foy. Du même souffle, elle invite les citoyens à démontrer leur soutien envers le classement de l’édifice comme bien patrimonial.
La députée de Taschereau suggère d’écrire à la ministre Nathalie Roy. Elle suggérait aussi de faire valoir son point de vue, mercredi soir, à l’assemblée spéciale du Conseil de quartier de Saint-Sacrement.
Le gouvernement provincial a jusqu’au 27 mai pour rendre sa décision. Il ne reste donc plus qu’une dizaine de jours d’attente avant ce moment charnière. Le temps presse.
« Les gens ne veulent pas qu’on détruise les églises. Ils ont encore sur le cœur la démolition de l’église Saint-Cœur-de-Marie. Ce point de vue est très répandu au sein de la population », affirme Mme Dorion.
« La lutte en est à un moment stratégique présentement. Avec les moyens qu’on a, il faut mobiliser l’intérêt des gens et les inviter à unir leur voix. »
Un projet structurant
En faisant cette sortie, Catherine Dorion signifie à nouveau son appui à SOS Saint-Sacrement/ Espace communautaire Saint-Sacrement et au fondateur, Louis Bélanger.
Selon elle, la conversion communautaire de l’église permettrait de s’attaquer à l’enjeu de la pénurie de locaux dans le secteur.
« On est dans une crise du logement. C’est difficile de trouver des espaces en ville et de se les accaparer. On a un manque criant d’espace, et il y a une immense église vide juste à côté des Loisirs Saint-Sacrement, qui manque justement de locaux », fait remarquer la députée de Taschereau.
« On a grand besoin d’espaces communautaires à Québec. Le désir de communauté est très présent ici. »
Le classement patrimonial de l’église permettrait aussi à SOS Saint-Sacrement/Espace communautaire Saint-Sacrement d’avoir accès à du financement public pour mettre en branle son projet.
« Tout est là, tout est en place pour développer le projet. Il ne manque que l’appui du gouvernement et de la ministre Roy », mentionne la députée locale.
« Les fonds serviront à nourrir un espace et toutes sortes de projets communautaires qui vont être bons pour les enfants, les vieux, les gens actifs, pour tout le monde. Ce n’est pas de l’argent tiré par les fenêtres. En plus, ça va garder vivant le patrimoine bâti qui est tellement structurant pour le quartier », poursuit-elle.
« Le projet serait structurant d’un point de vue d’urbaniste et d’un point de vue humain. »
Qui dit vrai?
De son côté, la paroisse Bienheureuse-Dina-Bélanger soutient que l’église du Très-Saint-Sacrement n’est pas réparable en raison de son état de délabrement avancé.
La députée solidaire n’achète pas cet argument qui fait partie du spin médiatique de l’organisme », dit-elle.
« Les premiers échos du rapport d’expertise commandé par SOS Saint-Sacrement nous disent que ce n’est pas la réalité », indique-t-elle.
« Oui, il y a des rénovations à faire, comme dans tout bâtiment de ce type-là, qui n’est pas habité pendant un moment, mais ce n’est vraiment pas la fin du monde. »
Un symbole à conserver
Mme Dorion ne peut tout simplement pas concevoir le quartier Saint-Sacrement sans l’église.
« Que serait le quartier Saint-Sacrement sans son église? », se questionne-t-elle.
À partir de l’église commence la vie de quartier avec ses rues piétonnes et ses commerces.
« C’est un centre de quartier, comme les églises sont des centres de village. Quand on transforme une église en tour à condos ou à bureaux, on coupe la tête d’un quartier. Pis là, c’est toute l’identité du quartier qui en pâtie », souligne-elle.
« L’église est l’emblème du quartier. C’est comme sa carte postale. Quand on ruine l’emblème, on fait mal à tout le quartier. »
La destruction de l’église du Très-Saint-Sacrement serait un événement « d’une grande tristesse », conclut Catherine Dorion.
« Il ne faut pas oublier qu’au Québec, les églises, ce sont les citoyens qui en ont pris soin pendant toutes ces années. Au final, c’est un patrimoine qui n’appartient pas qu’à la fabrique, c’est un patrimoine qui appartient aux Québécois, aux citoyens du quartier Saint-Sacrement », rappelle cette dernière.
« On ne peut pas juste se dire que la fabrique a besoin d’argent, tant pis, il faut absolument mettre une tour à condos. C’est une vision extrêmement pauvre. »
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