Tramway : la station Saint-Charles-Garnier verra le jour

Une station de tramway verra le jour sur le boulevard René-Lévesque dans le secteur du Collège Saint-Charles-Garnier. La Ville de Québec renonce définitivement à la possibilité de l’éliminer du tracé.

Les citoyens sont majoritairement en faveur de son maintien. C’est ce qui ressort des résultats préliminaires de la consultation publique dévoilés, mardi, en conférence de presse.

Forte participation

La consultation publique a été menée en ligne sur une période de deux semaines, soit du 22 avril au 8 mai.

Pas moins de 1 881 personnes se sont prononcées. De ce nombre, seulement 18,7 % ont privilégié le scénario 2, qui impliquait le retrait de la station près du Collège Saint-Charles-Garnier. À cet égard, les conclusions de cet exercice de participation publique sont sans équivoque.

« Avec ces résultats, on exclut dorénavant l’idée d’enlever la station des scénarios possibles. La décision est prise, on ne reviendra pas en arrière à ce sujet », a assuré le maire Bruno Marchand.

Des voitures ou non?

La Ville devra se pencher sur les deux options restantes : le retrait des voies automobiles ou l’aménagement de voies partagées.

L’écart d’appui entre ces deux options est minime. Les scénarios 1 et 3 ont respectivement récolté 40 % et 41,4 % d’appui.

Le scénario 1 comprend une plateforme de tramway au centre de la chaussée, une station avec des quais latéraux et une voie de circulation automobile par direction. Il prévoit l’abattage de 32 arbres. Ce scénario avait été proposé initialement par l’ancienne administration Labeaume.

Le scénario 3, lui, prévoit le retrait des voies de circulation sur le boulevard René-Lévesque, entre les avenues Louis-Fréchette et Joffre. Il nécessiterait l’abattage de 10 à 15 arbres d’alignement.

L’administration Marchand n’a pas encore pris de décision au sujet des voitures. Elle va attendre l’analyse finale des résultats détaillés de la consultation publique avant d’annoncer le scénario retenu.

« La décision n’est vraiment pas prise. Il est trop tôt dans le processus », a affirmé le premier magistrat de Québec.

« À l’heure actuelle, il n’est pas question de fermer la circulation automobile sur René-Lévesque », a ajouté Bruno Marchand.

« Par contre, si l’on décidait d’aller vers l’option 3, ça ne pourrait pas se faire au détriment d’envoyer la circulation dans les quartiers au sud et au nord de René-Lévesque. Il faut s’assurer qu’on est capables d’éviter ce problème. Ça fait partie des réflexions qu’on va avoir », a précisé ce dernier.

« Je dis bien si, car il n’y a pas de décision de prise en ce moment », a-t-il répété.

À ce stade-ci, M. Marchand n’a pas voulu donner sa préférence personnelle.

« Je la garde encore pour moi. J’attends de voir les résultats de la consultation dans le fin détail avant de me positionner », a-t-il expliqué.

Les scénarios 1 et 3 sont donc nez à nez.

Comment l’option finale sera-t-elle déterminée? La question a été posée directement à Bruno Marchand.

« On va mesurer ce que les gens nous disent et ce qui est possible de faire. On va aussi devoir regarder les éléments techniques avec le Bureau de projet. Si jamais on décidait d’aller vers le scénario 3, on va regarder comment on peut le faire avec le Service de la Mobilité intelligente de la Ville », a-t-il répondu.

« Il faut mettre tout ça ensemble. Les analyses vont nous donner l’état de la recherche qu’on a faite. Après ça, on va prendre une décision politique et on va l’assumer. »

Le choix final sera communiqué d’ici deux à trois semaines, a conclut le maire de Québec.

Réactions différentes des oppositions

Il n’y a pas que les citoyens qui ne s’entendent pas sur le scénario à privilégier. Les chefs des partis d’opposition non plus.

Le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve, préfère le scénario 1 afin de « minimiser les impacts sur les résidents du secteur » Saint-Charles-Garnier.

Selon le chef de Québec d’abord, le retrait des voies de circulation sur René-Lévesque risquerait de « créer une pression supplémentaire sur les avenues Joffre et Thornhill » , des secteurs résidentiels où circulent également des vélos.

Quant à Jackie Smith, elle privilégie le scénario 3. Elle demande à Bruno Marchand de faire preuve d’ambition pour la mobilité durable.

« Je me réjouis de voir que le scénario retirant les voies automobiles et protégeant les arbres est le plus populaire. Les répondants sont ambitieux, parmi les réponses le maintien de la capacité routière est l’une des préoccupations les moins populaires. Ainsi, j’invite invite le maire à être aussi ambitieux que les citoyens et les citoyennes pour la mobilité durable et de choisir le scénario 3 », affirme la cheffe de Transition Québec dans un communiqué de presse envoyé aux médias.

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