Cabaret Noir met en scène la multiplicité des identités noires de façon décomplexée et éblouissante. Ce spectacle, dont Mélanie Demers signe la mise en scène, est une magnifique explosion de beauté, de souffrance, de rage, de ravissement.
Cabaret noir : Kaléidoscope
Cabaret Noir met en scène la multiplicité des identités noires de façon décomplexée et éblouissante. Ce spectacle, dont Mélanie Demers signe la mise en scène, est une magnifique explosion de beauté, de souffrance, de rage, de ravissement.
D’abord, un florilège d’extraits de textes. Les voix des Noir·e·s (dans le désordre : Martin Luther King, James Baldwin, bell hooks, Chimamanda Ngozi Adichie, Frantz Fanon… et plusieurs titres de Dany Laferrière et de Toni Morrison), mais aussi, au travers, quelques autres qui détonnent par leur colonialisme, leurs lieux communs.
Une courtepointe éloquente
Cabaret noir assemble une courtepointe d’éléments culturels que la musique (Anglesh Major et Florence Blain Mbaye) et les éclairages (Paul Chambers) sublimisent. Les échantillonnages et réinterprétations font le pont entre les époques, proposent un éclairage neuf, vibrant, parfois subversif des textes et chansons. Le choc de ces citations fait émerger un sens nouveau, parfois comique, parfois violent.
Impossible de passer à côté : oui, on aborde la brutalité policière. Le meurtre de George Floyd (et de Breonna Taylor, et de Tamir Rice, et de tant d’autres) est en effet un élément déclencheur de cette création de Mélanie Demers.
Mais le racisme ne date pas d’hier. À titre d’exemple, la scène de Lance et compte, jouée telle quelle, en est un rappel grinçant.
Un ensemble éblouissant
Les interprètes Clauter Alexandre, Florence Blain Mbaye, Mélanie Demers, Stacey Désilier, Fabrice Yvanoff Sénat et Paul Chambers en mettent plein la vue. Leurs talents, leurs voix, leurs gestes brillent tour à tour : entre autres, Paul Chambers en Judas dans Jesus Christ Superstar; Florence Blain Mbaye en Desdémone et Fabrice Yvanoff Sénat en Othello; Stacey Désilier et toute l’étendue de sa palette gestuelle. Jusqu’à en perdre le souffle, Clauter Alexandre envoie au public une liste d’insultes, « propos recueillis depuis 1989 ».
Le propos est coup de poing, mais pas seulement : c’est, avant tout, une célébration.
Cabaret noir est à nouveau présenté ce vendredi 9 juin au Grand Théâtre dans le cadre du Carrefour international de théâtre.
Pour en savoir plus ...
269, boulevard René Lévesque Est, Québec (Québec), G1R 2B3
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