Pour la treizième édition des Contes à passer le temps, La Vierge folle, compagnie de création fondée en 2011 par Maxime Robin, ne déroge pas à la coutume qu’elle a instaurée et démontre que l’inspiration est toujours au rendez-vous de cet événement devenu un incontournable du temps des fêtes.
Contes à passer le temps : des histoires touchantes, singulières et familières
Pour la treizième édition des Contes à passer le temps, La Vierge folle, compagnie de création fondée en 2011 par Maxime Robin, ne déroge pas à la coutume qu’elle a instaurée et démontre que l’inspiration est toujours au rendez-vous de cet événement devenu un incontournable du temps des fêtes.
L’engouement que le spectacle, présenté sous le dôme des voûtes de la Maison Chevalier en collaboration avec Premier Acte, continue de soulever année après année n’est pas étranger à l’atmosphère du lieu.
Un moment envoûtant
Dans cet espace pour le moins charismatique et chargé d’histoire, les spectateurs ont l’impression de partager un moment de grâce et d’intimité avec les autrices, auteurs, actrices et acteurs de ces récits qui entremêlent réalité et fiction. La formule est délicieusement conviviale. Le public est accueilli comme il le serait au sein d’une famille, avec sourires, joie, chaleur et petites gâteries maison concoctées avec amour.
La matière est brute, fraîche et spontanée tandis que l’ensemble baigne dans une sorte d’imperfection exaltante et réconfortante. Les costumes, les coiffures, le décor et les éclairages sobres sont à l’avenant tandis que les chants entonnés avec enthousiasme touchent au cœur malgré, ou peut-être grâce, à quelques dissonances. La narration, sensible et exquise, est à l’image des êtres humains qu’elle dépeint et caricature avec tendresse et humour.
Un monde d’ambivalences
D’entrée de jeu, Maxime Robin, qui assure également la mise en scène de la production, parle de ses influences pour cette édition, celle de la lecture d’un essai d’Adam Gopnik, Winter, Five Windows on the Season, et du visionnement d’un film de Vincente Minelli, Meet Me in St. Louis, mettant en vedette la pétillante Judy Garland. Après l’avoir hissée sur un piédestal, Robin, en fin de parcours, la déboulonne pour nous la montrer dans toute sa fragilité.
À l’image de ce revirement, Les Contes à passer le temps abordent avec à la fois plaisanteries et profondeur différentes anecdotes de l’existence. Entre divertissement et recueillement, sobriété et excentricité, les six textes qui composent le spectacle jouent sur le paradoxe que suscite la célébration de Noël en juxtaposant vie et mort, colère et douceur, tristesse et allégresse, partage et solitude.
Une thématique riche en rebondissements
Sur le thème de la chance, « celle qui nous manque ou qu’on a su saisir », Valérie Boutin, Nadia Girard Eddahia, Jean-Michel Girouard, Sophie Grenier-Héroux, Maxime Robin et Erika Soucy se sont approprié cinq quartiers centraux de la ville de Québec pour y développer leurs histoires. Empreintes de fantaisies, de drôleries, de dignité et de gravité, elles portent à rire, mais aussi à réfléchir.
L’interprétation est juste, parfois discrète, parfois fougueuse, dans l’expression bigarrée des émotions et sentiments que la période des Fêtes engendre. L’environnement sonore de Frédéric Brunet est en dialogue avec les comédiennes et comédiens de la production. Il souligne avec délicatesse l’humanité des récits et contribue à garder le public dans une ambiance ludique et bienveillante.
Si la popularité des Contes à passer le temps ne cesse de croître, c’est peut-être dû en partie à la sensation de bonheur et de ravissement qui nous habite lorsque nous pénétrons dans l’univers de ces histoires si touchantes, singulières et familières.
Les Contes à passer le temps sont présentés à la Maison historique Chevalier jusqu’au 30 décembre 2023. Les billets sont en vente à cette adresse : https://premieracte.ca/spectacles/les-contes-a-passer-le-temps-2023/
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