Deux scénarios plaisent particulièrement à la population et aux acteurs locaux pour la vocation future de l'église du Très-Saint-Sacrement.
Église du Très-Saint-Sacrement : deux scénarios sortent du lot
Deux scénarios plaisent particulièrement à la population et aux acteurs locaux pour la vocation future de l’église du Très-Saint-Sacrement.
Les scénarios du pôle sociocommunautaire et du pôle commercial axé sur l’alimentation émergent comme « idées maîtresses rassembleuses ». La firme Écobâtiment arrive à cette conclusion à la suite d’une récente démarche de consultations visant à trouver une vocation « consensuelle » et « porteuse ».
Atelier d’échanges
L’organisme Écobâtiment a présenté les résultats de son rapport, jeudi soir, lors d’un atelier d’échanges de la Ville de Québec. Ce dialogue citoyen faisait suite à un questionnaire et à des entrevues individuelles menées à travers le milieu. Au cours de la soirée, plus de 100 résident·e·s, commerçant·e·s et organismes du quartier ont rêvé à la vocation future de l’église du Très-Saint-Sacrement. L’activité s’est déroulée simultanément au Centre des loisirs Saint-Sacrement et en ligne.
Pôle sociocommunautaire
Le pôle sociocommunautaire a généré « un vif intérêt » et « semble correspondre aux souhaits de la population sondée », indique la firme Écobâtiment dans son document de synthèse. C’est d’ailleurs cette option qui « a occupé le plus de temps de parole », note la directrice d’Écobâtiment Léa Méthé. Les idées « les plus abouties » en ont découlé.
Le pôle sociocommunautaire se veut un endroit de rencontre et d’échange entre les groupes vulnérables, les nouveaux arrivants et l’ensemble de la communauté. Ce projet interpellerait les aîné·e·s, la population locale, les personnes immigrantes, les artistes et les organismes communautaires. On y retrouverait un centre de jour pour aîné·e·s, un lieu de partage de la culture, un laboratoire social en santé (living lab), un plateau de travail destiné à l’accueil, à la francisation et l’orientation des immigrants, de même que des services communautaires. Une « occupation très dense du site » permettrait d’y loger toutes ces activités.
« On n’est pas encore à l’étape de la faisabilité, tempère Mme Méthé. C’est une mission rêvée pour le lieu », spécifie-t-elle.
Les citoyen·ne·s souhaitent donc que le projet inclut une dimension intergénérationnelle. Les gens ont également formulé un besoin pour des lieux de création artistique, en plus de démontrer un fort intérêt pour une salle de spectacle dans le quartier Saint-Sacrement. Des intervenants du milieu artistique ont toutefois soulevé des inquiétudes quant aux « impacts » occasionnés sur « l’écosystème culturel ». Un musée à la mémoire du lieu figure parmi les autres vocations culturelles suggérées.
Pôle commercial
L’idée d’un pole commercial axé sur l’alimentation est populaire aussi. La pauvreté de l’offre alimentaire dans le secteur ressort beaucoup parmi les besoins prioritaires de la population.
Les résident·e·s proposent l’aménagement d’un supermarché et de halles commerciales. Un lieu réunissant une offre alimentaire complète, des espaces publics et des bureaux locatifs animerait le cœur du quartier. Cette vocation contribuerait ainsi à dynamiser l’artère du chemin Sainte-Foy. Un secteur qui a « besoin d’un projet structurant », note la firme Écobâtiment.
« Évidemment, les commerçants seraient sollicités dans un scénario comme ça et des professionnels pourraient être appelés à exercer des services, notamment en santé », précise Léa Méthé.
Un agrandissement de l’église est souhaitable pour ce projet qui nécessite une aide financière.
Prochaines étapes
De son côté, la Ville « va prendre le temps de bien analyser l’ensemble des données récoltées », indique la conseillère du district de Montcalm–Saint-Sacrement, Catherine Vallières-Roland.
Les propositions retenues devront répondre aux besoins du plus grand nombre de personnes possible, souligne-t-elle. Les futures vocations devront être « complémentaires » aux activités offertes actuellement dans le secteur. De plus, le projet doit être « pérenne dans le temps » et « générer des revenus autonomes ».
« Il faut faire en sorte que le projet corresponde aux caractéristiques et à l’identité de notre quartier », ajoute Mme Vallières-Roland.
En outre, la sécurisation de l’église du Très-Saint-Sacrement pointe à l’horizon. Les travaux sont prévus pour 2023 et s’échelonneront « fort possiblement » jusqu’en 2024.
En mai dernier, le ministère de la Culture et des Communications (MCC) a classé et protégé l’église du chemin Sainte-Foy comme bien patrimonial. Qui plus est, le gouvernement du Québec s’est engagé à financer des travaux d’urgence à la hauteur de 4 M $.
« La priorité, bien sûr, c’est de sécuriser les lieux pour rouvrir le site et la place extérieure », rappelle Catherine Vallières-Roland.
Façons de s’impliquer
La constitution d’une fabrique chargée d’assurer la gestion administrative du bâtiment aura lieu prochainement, mentionne pour sa part Mélissa Coulombe-Leduc, membre du comité exécutif responsable du patrimoine.
« C’est une belle opportunité à court terme pour les gens qui veulent s’engager. »
Enfin, l’instigateur du mouvement citoyen pour la sauvegarde et la relance de l’église, Louis Bélanger, évoque la possibilité d’une campagne de financement.
« C’est l’aspect qui va être le plus important, estime l’initiateur de SOS Saint-Sacrement et ancien marguillier pour la paroisse du Très-Saint-Sacrement. Je pense que la chose sur laquelle on s’entend le plus, c’est qu’on va avoir besoin de pas mal d’argent. »
Le rapport de la firme Écobâtiment est disponible sur le site de la Ville de Québec.
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