Église du Très-Saint-Sacrement : des futurs architectes mettent leur grain de sel

L'église du Très-Saint-Sacrement comme cœur de quartier. Un site en symbiose avec son milieu, animé et même habité. C'est l'essence d'un projet réalisé par des étudiants à la maîtrise professionnelle de l'École d'architecture de l'Université Laval.

Église du Très-Saint-Sacrement : des futurs architectes mettent leur grain de sel | 18 février 2023 | Article par Thomas Verret

Des étudiants universitaires en architecture ont réalisé un projet sur la requalification de l’église du Très-Saint-Sacrement.

Crédit photo: Félix Préfontaine

L’église du Très-Saint-Sacrement comme cœur de quartier. Un site en symbiose avec son milieu, animé et même habité. C’est l’essence d’un projet réalisé par des étudiants à la maîtrise professionnelle de l’École d’architecture de l’Université Laval.

Ariane Moreau, Frédéryke Lallier, Félix Préfontaine et Laurianne Boulanger se sont penché·e·s sur la requalification urbaine de l’église. Ces architectes en devenir ont présenté mardi dernier le fruit de leur travail lors du Conseil de quartier de Saint-Sacrement.

L’église du Très-Saint-Sacrement comme point d’ancrage. Un lieu de rassemblement regroupant une « variété d’expériences » pour permettre à la population de se réapproprier l’édifice. Le quatuor propose de « connecter » l’église au site tout autour afin de renforcir sa présence dans le quartier.

Marché dans l’église et jardin vertical quatre saisons

Au rez-de-chaussée de l’église, les étudiant·e·s voient un marché donnant accès à des produits locaux.

« Un marché est une excellente idée pour favoriser le côté social et pratique de l’église », fait valoir Ariane Moreau.

Sur le côté ouest de l’église, on retrouverait des serres suspendues communautaires.

« En fait, ce serait un espace où les gens cultiveraient eux-mêmes leurs propres fruits et légumes », précise Félix Préfontaine.

Transformations

Le projet comprend l’ajout d’un bâtiment annexé à l’église via une nef transversale, la transept. Il prévoit l’intégration d’un « socle » surélevant le parvis et créant une continuité entre le rez-de-chaussée de l’église et la rue, protégeant du même coup les piétons de la circulation automobile.

« L’une des premières choses qu’on remarque quand on arrive sur le site, c’est que le parvis de l’église est à la même hauteur que le chemin Sainte-Foy », note Ariane Moreau.

Publicité

La différence d’un étage, à l’arrière de l’église, dégagerait le sous-sol et maximiserait l’ensemble de l’espace, en plus de favoriser l’entrée de lumière.

« Ça deviendrait un espace de vie très agréable. »

Intergénérationnel

« Du côté droit du socle », les étudiant·e·s évoquent l’idée de développer une offre destinée aux aînés. Les résident·e·s du Domaine Mahonia, situé derrière l’église, pourraient notamment en bénéficier. Des « loisirs passifs » comme le tricot, par exemple, s’y dérouleraient.

« Ce serait une façon d’attirer cette clientèle », soutient Mme Moreau.

Des activités comme le yoga ou la danse y trouveraient aussi leur place.

« Ça viendrait créer un lien avec les générations plus jeunes. »

Espaces communautaires et culturels

Ce corridor fenestré donnerait accès au sous-sol de l’église. Le réaménagement comporte des « cloisons » rendant possible la tenue d’événements. Ces espaces serviraient autant à la communauté qu’aux gens de l’extérieur.

« On vient mélanger les différents usagers ce qui permet de créer une mixité et une diversité des personnes à l’intérieur du bâtiment », souligne Mme Moreau.

L’arrière de l’édifice accueillerait « un cabaret ». Un espace dédié à la représentation d’activités culturelles.

Du côté gauche, des services communautaires tels qu’un café, une soupe populaire ou une friperie redonneraient à la communauté. Une vocation présente à l’église par le passé.

« Ces espaces seraient plus à vue et donneraient directement sur une cour intérieure », ajoute Ariane Moreau.

Le café donnant sur la cour verdoyante.
Crédit photo: Ariane Moreau

La manière dont le « socle » se rattache stratégiquement à l’église favorise les déplacements intérieurs. Cet aménagement intègre les différents espaces comme un tout.

« Ça donne un bâtiment un peu caché, subtil et enterré qui se dévoile quand on descend la rue du Père-Pelletier ou la côte de Saint-Sacrement, mais qui ne fait pas ombrage à l’église », décrit Mme Moreau.

« En même temps, ça aide à créer un nouveau parvis qui va se retrouver au niveau du rez-de-chaussée et des toitures qui deviennent des fois terrasses et qui donnent accès à l’intérieur de l’église. »

Des logements

Les étudiant·e·s soulèvent également la possibilité d’intégrer un volet d’habitation. Un immeuble en gradins ferait la liaison entre le quartier et l’église. Quelque 47 unités et quatre types de logements, ainsi qu’un rez-de-chaussée commercial faisant le lien avec l’artère du chemin Sainte-Foy, s’y installeraient.

« On a voulu démontrer comment l’habitation pouvait être intégrée de manière optimale en essayant de densifier ce quartier qui est un peu parsemé avec des habitations unifamiliales », explique Laurianne Boulanger.

Une station-service se trouve actuellement sur le terrain en question.

Un logement avec vue sur l’église.
Crédit photo: Frédéryke Lallier

 

Biodiversité

Le projet inclut finalement un pavillon sur le coteau Sainte-Geneviève. Un observatoire perché dans la montagne mettant en valeur la riche forêt urbaine. Une opportunité pour les citadins de prendre un bol d’air frais dans la nature.

« En faisant les études, on a vraiment découvert un fort potentiel au niveau de la biodiversité », met en lumière Laurianne Boulanger.

Le pavillon du coteau Sainte-Geneviève, un lieu écologique.
Crédit photo: Laurianne Boulanger

Rétroaction

Bien entendu, ce projet n’est pas la panacée, mais il s’ajoute aux informations récoltées par la Ville de Québec. Dans les prochaines semaines, le Service de la culture et du patrimoine analysera toutes les données.

« Ça va venir enrichir le travail qui sera fait par les équipes », indique la conseillère municipale de Montcalm-Saint-Sacrement, Catherine Vallières-Roland.

Lire aussi :

Logements : nouveaux projets à l’ancien Bar La Babiche et sur Saint-Joseph

Pour en savoir plus ...

Soutenez votre média

hearts

Contribuez à notre développement à titre d'abonné.e et obtenez des privilèges.

hearts
Soutenir