Parfois, il suffit d’une nuit pour partir à la quête de soi et affronter le prochain chapitre de sa vie. Par un doux coucher de soleil, trois générations d’hommes partiront en voyage au bout d’eux-mêmes, dans cette comédie dramatique réalisée à Sherbrooke par Anh Minh Truong et co-écrite avec Steve B. Bernard. Après Sherbrooke, Montréal et plusieurs régions du Québec, c’est enfin dans la capitale qu'on peut voir en salle, pour une dernière fois, Des hommes, la nuit, au Cinéma Cartier, jusqu'au 1er juin.
Des hommes, la nuit à Québec
Parfois, il suffit d’une nuit pour partir à la quête de soi et affronter le prochain chapitre de sa vie. Par un doux coucher de soleil, trois générations d’hommes partiront en voyage au bout d’eux-mêmes, dans cette comédie dramatique réalisée à Sherbrooke par Anh Minh Truong et co-écrite avec Steve B. Bernard. Après Sherbrooke, Montréal et plusieurs régions du Québec, c’est enfin dans la capitale qu’on peut voir en salle, pour une dernière fois, Des hommes, la nuit, au Cinéma Cartier, jusqu’au 1er juin.
Trois hommes de 17, 38 et 60 ans, au prix d’un profond vertige existentiel, nous font vivre l’évolution de leur désarroi, une fois à la croisée des chemins. En une nuit, accompagnés d’un inconnu ou acolyte surprise, ils vont se redéfinir afin d’entamer la prochaine étape de leur vie.
Bien que les hommes soient au centre du récit, les personnages secondaires, dont deux féminins, apportent la nuance nécessaire pour ancrer le contexte de leur détresse à travers une trame sonore hypnotique de l’auteur-compositeur-interprète Pierre-Philippe Côté (Pilou). Tous les groupes d’âges peuvent s’y identifier, grâce aux émotions portées par une distribution riche en talents composée de Pierre Verville, Jean-Moïse Martin (pour une première fois au cinéma), Matai Stevens et Edith Cochrane notamment.
Un film axé sur les états d’âme au masculin pourrait laisser présager une certaine lourdeur. Au contraire, la composition rythmée des variations de scènes, passant du plus jeune au plus âgé, nous transporte comme si on pouvait avancer dans leur détresse. La fin se raconte à travers les émotions et non les mots, ce qui la rend d’autant plus touchante. Si par hasard vous ne vous identifiez pas au sujet, ou à un des trois duos, vous avez assurément vécu un vertige à un moment ou l’autre de votre vie et serez touché par une ou l’autre des scènes.
Des hommes la nuit, un film sans distributeur
Dix ans après l’écriture de Des hommes, la nuit et plusieurs demandes d’aide financière refusées, le financement participatif sur la plateforme La Ruche aura été le fer de lance de cette production. Réaliser un film de cet esthétisme avec à peine 700 000 $, sur un budget initial de 2,5 millions, il va sans dire que la communauté, les MRC des régions avoisinantes ainsi que les commanditaires privés ont été la courroie de transmission.
Les acteurs ont accepté une diminution significative de 70 % de leur cachet afin d’assurer la faisabilité d’un projet auquel ils croyaient fermement. Un film sans distributeur, c’est une première. Déjà, se tracer un chemin à travers les gros joueurs du box office est difficile, mais sans distributeur ni enveloppe marketing à cet effet, c’est magistral, nous confie le réalisateur.
Par chance, l’industrie du cinéma en Estrie est florissante. C’est grâce notamment au Bureau Estrien de l’Audiovisuel et du Multimédia (LE BEAM). Celui-ci a accompagné les producteurs dans la concrétisation de leur tournage. Ils ont par ailleurs cru en Anh Minh, qui avait à son actif 17 courts et moyens métrages, plus d’une cinquantaine de publicités, vidéoclips et vidéos pour le web, ainsi que plusieurs séries télévisées.
Pourquoi choisir le cinéma en salle, quand il y a une multitude d’options, dont les services de diffusion à la demande comme Netflix?
« En conjuguant différents éléments tels que le jeu des émotions, l’environnement ou la musique, le cinéma est une forme d’art qui dépasse la réplique. Quand j’écris un scénario, le contenu est théorique, mais le jeu lui, est pratique. Chaque acteur personnalise son texte et y apporte sa couleur », nous explique le réalisateur, Anh Minh Truong.
Vous avez jusqu’au 1er juin pour vivre Des hommes, la nuit à Québec, au Cinéma Cartier. Retenez toutefois le nom de ce réalisateur. Tout en poursuivant actuellement l’écriture d’un film policier traitant de la peur de l’autre, des intolérances sociales, dont une scène est inspirée du drame de la mosquée de Québec, il adapte en ce moment le roman Maple de David Goudreault pour le cinéma. Il va sans dire que le maillage de ces mots en image et son risque d’être étonnant.
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1019, avenue Cartier, Québec (Québec), G1R 2S3
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