Dans l’inframonde, l’Internet d’un futur où ne subsistent de la nature que quelques pousses et de vagues souvenirs, « Papa » (Vincent Champoux) a créé un domaine idyllique, un « Refuge » où les utilisateurs sont, prétend-il, libres de toutes contraintes morales… pour autant qu’ils obéissent à des règles strictes. Un « bon vieux temps » aussi imaginaire et restrictif que celui de tous ces messieurs qui se sentent brimés par l’époque actuelle, quoi.
L’inframonde… et le « vrai » monde?
Dans l’inframonde, l’Internet d’un futur où ne subsistent de la nature que quelques pousses et de vagues souvenirs, « Papa » (Vincent Champoux) a créé un domaine idyllique, un « Refuge » où les utilisateurs sont, prétend-il, libres de toutes contraintes morales… pour autant qu’ils obéissent à des règles strictes. Un « bon vieux temps » aussi imaginaire et restrictif que celui de tous ces messieurs qui se sentent brimés par l’époque actuelle, quoi.
« Papa » a beau clamer qu’il n’enfreint aucune loi, que les « enfants » du domaine sont les avatars d’employés adultes pleinement consentants et que les utilisateurs assouvissent des pulsions qu’ils auraient de toute façon, la détective Harrison (Rosalie Cournoyer) est déterminée à mettre fin à cette entreprise et à sauver « Iris » (Octavie Carrée), une jeune fille de onze ans qui n’existe qu’au Refuge.
Une infinité de questions éthiques
Qui est coupable de quoi? Dans quelle mesure? Comment le virtuel se répercute-t-il sur le réel? Dans ce contexte, qu’est-ce que l’identité, le soi? Quelle morale – et quelles lois – appliquer aux idées, aux fantasmes? Le texte de Jennifer Haley traduit par Étienne Lepage est densément tissé de questions éthiques auxquelles on ne peut répondre simplement.
Les pistes explorées font écho à celles qu’abordent, entre autres, le roman La seule chose qui intéresse tout le monde de François Blais ou le film Ghost in the Shell 2: Innocence de Mamoru Oshii. L’inframonde creuse le malaise, peut-être encore davantage.
La vivacité d’un monde imaginaire
L’intensité des interprètes, le soin apporté aux décors et aux costumes, la vidéo, l’habillage sonore, les éclairages… tout concourt à rendre avec finesse tant ce futur glauque que ce monde imaginaire où plusieurs se réfugient.
Tout compte fait, comme dans toutes les histoires d’anticipation, l’univers présenté ne diffère pas tant du nôtre : la réalité y est seulement (un peu) plus morne, plus fade, et l’attrait du virtuel d’autant plus fort. On s’éloigne juste assez de cette réalité-ci pour reprendre son souffle.
La pièce L’inframonde est présentée jusqu’au 1er avril à Premier Acte.
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870, avenue de Salaberry, Québec (Québec), G1R 2T9
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