Merci d’être venus : Le juste éclairage

Sans sombrer dans le pathos, sans se complaire à jouer sur les cordes sensibles, sans exploiter les malaises, Merci d’être venus, présenté au Périscope par Le Complexe, parle de suicide.

<em>Merci d’être venus</em> : Le juste éclairage | 18 octobre 2023 | Article par Marrie E. Bathory

Crédit photo : Marion Desjardins (Llamaryon)

Sans sombrer dans le pathos, sans se complaire à jouer sur les cordes sensibles, sans exploiter les malaises, Merci d’être venus, présenté au Périscope par Le Complexe, parle de suicide.

C’est un monologue autobiographique, et non une fiction, que nous livre l’auteur Gabriel Morin. La situation : il y a une quinzaine d’années, son frère s’est enlevé la vie. Et Gabriel est resté là, avec sa colère et ses questionnements.

Les mots justes

Il faut une adresse certaine pour écrire sur un tel sujet avec juste ce qu’il faut de cynisme mais d’empathie, de lucidité et de présence. Les métaphores sont éloquentes et les silences, parlants. Gabriel Morin livre le tout avec une maîtrise évidente.

Le spectacle – car ça en reste un – utilise les codes du stand-up et demande donc une réponse du public. Encore ici, l’acteur fait preuve d’adresse : un public de théâtre est de nature plus réservée que celui d’un spectacle d’humour, et il va sans dire que le sujet du monologue rend moins prompt à interagir.

La juste ambiance

Il faut absolument souligner le travail impeccable de l’éclairagiste Suzie Bilodeau. Les éclairages mettent en relief toutes les subtilités, toutes les textures du texte, ses ambiances, ses nuances de tons. Couplés aux sobres décors et accessoires d’Olivia Pia Audet, ils en décuplent les possibles.

C’est dire que le travail de mise en scène de David Strasbourg a, ici aussi, la juste couleur.

Ajoutons que Philomène Gatien et sa guitare offrent une présence rassurante sur scène – encore une fois, juste ce qu’il faut.

Dans un contexte où d’aucuns répètent qu’il faut « en parler », ce spectacle de théâtre est plus que pertinent.

Merci d’être venus est à l’affiche au Périscope jusqu’au 28 octobre.

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Mentionnons la présence, au sein du spectacle comme en périphérie, de l’Association québécoise de prévention du suicide, qu’on peut joindre au 1 866 APPELLE ou, par clavardage, au suicide.ca. Des intervenantes ou intervenants sont présents tous les soirs de représentation.

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